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Retour de balancier?…

Atlas300-uneCinq élections partielles fédérales se tenaient lundi 3 avril 2017 notamment dans la circonscription montréalaise de Saint-Laurent, une forteresse libérale laissée vacante par le départ de Stéphane Dion.

Les électeurs des circonscriptions ontariennes d’Ottawa-Vanier et Markham-Thornhill, et albertaines de Calgary Heritage et Calgary Midnapore étaient également appelés aux urnes.

Ces quatre circonscriptions étaient représentées par de grosses pointures, soit le libéral Mauril Bélanger, décédé en août dernier, l’ex-ministre libéral de l’Immigration John McCallum, l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper ainsi que l’ancien ministre conservateur Jason Kenney.

La consultation n’a pour autant pas vraiment soulevé les passions; on n’en voudra pour preuve que la très faible affluence au vote par anticipation et le très anémique taux de participation (aux alentours de 30%).

Et au sortir des urnes rien n’aura changé puisque que Emmanuella Lambropoulos, Mona Fortier et Mary Ng, représentant le PLC  étaient élues dans Saint-Laurent, Ottawa-Vanier et Markham-Thornhill, tandis que les conservateurs Bob Benzen et Stephanie Kusie l’emportaient dans Calgary Heritage et Calgary Midnapore et qu’ainsi les (rares) électeurs n’auront fait que renouveler leur confiance envers le parti qu’ils avaient choisi lors des élections générales de 2015.

Ces résultats sans surprise qui, au final, ne changent rien à la répartition des sièges au Parlement doit-il cependant nous laisser penser que la journée électorale du 2 avril est un «non-événement»?

Du nouveau à l’ouest?

À cette question, si l’on se place dans une perspective uniquement canadienne, la réponse serait incontestablement oui.

Mais la chose serait moins sûre si l’on se situait plutôt dans une perspective globale, si l’on mesurait le fait à l’aune de l’évolution des choix politiques de l’ensemble des pays occidentaux.

Il n’est un secret pour personne en effet que la tendance actuelle – sensible depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000 et en accélération particulière depuis 3 ou 4 ans – va vers ce que l’on appelle l’«extrême droite, vers des partis et des leaders qui, quels que soient leurs arguments et discours, font plutôt dans un conservatisme rétrograde et mesquin que dans l’ouverture intelligente et généreuse.

On l’a vu au États-Unis d’Amérique, au Royaume Uni, en Autriche, au Pays Bas, en Hongrie et ailleurs; on le voit en France dans une campagne électorale présidentielle que d’aucuns considèrent même comme dégoutante… et on est sans doute loin de voir le bout de ce tunnel de noirceur.

On a donc pu considérer, que dans parce qu’ils semblaient aller à contre-courant du grand contexte international, que les résultats de la consultation des 2015 et la victoire de Justin Trudeau étaient des surprises. Et cela aurait été confirmé par une percée conservatrice. Mais il n’en a rien été.

Le Canada confirme ainsi ce lundi qu’il est une exception. À moins qu’il ne soit l’hirondelle qui annonce le printemps et depuis 2015, nous serions en train d’assister, sans trop nous en rendre compte, à un retour du balancier de la pensée humaine vers des zones d’idées exclusives…

Post Scriptum

300

Vous ne l’avez sûrement pas remarqué : en manchette de ce numéro, figure un chiffre, 300.            Vous avez en effet entre les mains le 300ème numéro de votre journal Atlas.Mtl.

Votre fidèle compagnon sur le chemin de l’information – paru pour la première fois un jeudi, le 16 mai 2003 –   établit ainsi une marque dont il existe assez peu d’exemple dans le monde des media communautaires et ethnique.

Et ce que l’équipe qui veille à ses destinées tient à dire en cette occasion c’est «300? Combien encore pour faire 1000?»…

Abdelghani Dades (Édito Atlas.Mtl numéro 300 du 6 au 19 avril 2017)

 

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