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«Ce n’est que de la politique!»…

«Ce n’est que de la politique!»…Une grosse partie de ce numéro est consacrée au bilan de la première année au pouvoir du Gouvernement Couillard et au projet de budget québécois 2015 – 2016.

À priori, rien de tout cela ne relève de l’information de proximité qui est la marque de fabrique du journal. Détrompez-vous; cela à tout à voir.

Car si le budget concerne ce qui va toucher notre vie, au quotidien, tout au long de l’année à venir, le bilan d’un an de Gouvernement Couillard illustre ce qu’est la politique du Premier ministre élu il y a un an et préfigure ce que sera son action dans les trois prochaines années au moins, c’est-à-dire ce qui va dessiner, en grande partie, et notre futur immédiat et l’avenir de nos enfants.

De ce fait, ces sujets ce  n’est pas «que de la politique».

S’y intéresser permet en outre aux membres de la communauté culturelle à laquelle nous appartenons de faire montre de cette disposition à la citoyenneté, certes grandement perturbées par de pénibles débats – non exempts de relents racistes et islamophobes – sur la diversité et ses droits mais aussi, avouons-le, nous ne marquons pas toujours une réelle dilection.

Car c’est cela la citoyenneté : s’intéresser à ce qui nous touche directement certes; mais sans jamais oublier de faire place dans nos préoccupations aux causes communes, aux intérêts collectifs de la société dans laquelle nous vivons et évoluons.

Ces considérations nous ont ainsi amené à vous informer non seulement de l’actualité immédiate et à moyen terme; mais aussi à faire un voyage dans l’histoire; dans l’histoire du Modèle québécois en particulier.

Ce modèle, forgé à la faveur d’une période faste, est de ce fait fort libéral. La Révolution tranquille ayant correspondu non seulement à une période féconde en idée mais également à une période de croissance économique remarquable qui a favorisé toutes les générosités et permis la mise en place de filets sociaux protégeant tout le monde, surtout les plus vulnérables d’entre nous.

Mais ce modèle est-il à l’abri des soubresauts et aléas de la conjoncture? Certes non. Le risque est de ce fait grand qu’au gré des cycles économiques, la tentation de l’austérité puisse en réduire la portée.

Le fait n’est au demeurant pas récent. En 1986 déjà, le Premier ministre de l’époque, Robert Bourassa avait envisagé un tel scénario. À la fin des années 90, Lucien Bouchard s’était rendu à la nécessité de compressions budgétaires qu’on nous décrit aujourd’hui comme drastiques. Dans la première décennie du nouveau siècle, Jean Charest avait tenté d’aller dans le même sens à la faveur de sa politique de «réingénierie» de l’État.

Indépendamment de leurs appartenances politiques les trois Premiers ministres avaient dus revoir leurs copies devant les réactions des syndicats, de l’opinion publique et même parfois des milieux d’affaires.

Les idées de rigueur ont donc été tablettées; mais pas la nécessité de protéger le modèle, dont ils avaient également excipés.

Le défi de Philippe Couillard est donc aujourd’hui d’aller au bout de l’idée; mais à la différence de ses prédécesseurs, avec l’appui de la population et à défaut, au moins, dans la transparence et le débat.

C’est à cette fin, pour que notre place dans le débat ne reste pas inoccupée, que nous avons choisi de vous proposer ces lectures. Faisons-en bon usage…

Post Scriptum

Au moment ou nous finissons de rédiger cet éditorial, nous apprenons que la chaîne de télévision internationale TV 5 à été la cible d’un piratage informatique qui a stoppé ses émissions plusieurs heures durant.

Cette opération se situe dans le droit fil des multiples attentats qui depuis près de trente ans portent atteinte à des journalistes, des artistes, des penseurs. Mais également à des universités, des musées, des sites archéologiques et des institutions culturelles, dans différents pays du monde, du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest.

Il s’agit d’un nouvel épisode de la lutte que mènent des forces obscurantistes contre le savoir, l’intelligence, la culture et la mémoire de l’humanité.

Encore un fait qui nous désole, que nous ne saurions comprendre ou excuser; contre lequel nous ne pouvons que nous élever avec vigueur.

Abdelghani Dades (Edito Atlas.Mtl 251 du 9 au 22 avril 2015)

 

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