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Montréal peine à intégrer ses immigrants au marché du travail

Ils sont bardés de diplômes, mais doivent conduire un taxi pour gagner leur vie.

L’exemple est loin d’être un cliché. C’est la réalité de beaucoup d’immigrants qui choisissent de s’établir au Québec, plus particulièrement à Montréal.

Après l’attentat commis au Centre culturel islamique de Québec, le premier ministre Philippe Couillard a annoncé que son gouvernement prioriserait l’étude d’un projet de loi pour faciliter.

Les ordres professionnels, souvent accusés d’ériger de trop grandes barrières à la reconnaissance des diplômes des immigrants, ne constituent cependant pas le seul obstacle.

Si on regarde le bassin des personnes immigrantes qui veulent accéder à l’emploi, seulement 15 % sont des professionnels demandant l’accès à un ordre […] La question des ordres professionnels n’est qu’une partie [des questions liées] à l’accès à l’emploi “, affirme Philippe Couillard.

Un problème généralisé

L’étude, intitulée Plus diplômés, mais sans emploi, publiée par l’Institut du Québec en décembre dernier, dresse un portrait comparatif de l’accès au marché du travail dans la grande région de Montréal entre immigrants et personnes nés au pays.

La métropole québécoise y est comparée à 16 autres grandes villes nord-américaines, dont Toronto, Vancouver, Boston et New York. Montréal se retrouve en queue de peloton dans presque toutes les catégories en ce qui a trait à l’inclusion des immigrants en emploi.

Des 17 villes comparées, c’est à Montréal que le taux de chômage des immigrants était le plus élevé en 2015. Celui-ci frisait les 10 %, alors que c’était plutôt 6 % à Toronto et près de 5 % à Vancouver.

La ville la plus performante à ce chapitre était Portland, en Oregon, où le taux de chômage des immigrants était de moins de 3 %.

C’est à Montréal que l’écart entre le taux de chômage de la population dite ! native ” et immigrante était le plus élevé, comme le souligne la directrice de l’Institut du Québec, Mia Homsy. ! Montréal est une exception par rapport aux autres villes, où l’écart est très faible, comme à Toronto ou à Vancouver. ”

Et ce n’est pas parce que les immigrants qui demeurent à Montréal sont moins scolarisés que l’ensemble de la population, bien au contraire. En 2015, le taux de diplomation universitaire des immigrants montréalais était de 33 %, contre 24 % pour ceux qui sont nés au pays.

À 6,9 %, le taux de chômage des immigrants qui ont obtenu un baccalauréat au Canada représentait plus du double de celui des Canadiens d’origine .

Les immigrants qui ont des diplômes étrangers sont encore plus pénalisés; leur taux de chômage était de près de 13 % il y a deux ans, ce qui est beaucoup plus que la moyenne.

En fait, la reconnaissance des diplômes étrangers à Montréal pose même un problème pour les personnes qui sont nées au Canada. Leur taux de chômage est plus élevé que l’ensemble de la population.

Changer la situation

Pour que les immigrants puissent profiter des mêmes occasions en matière d’emplois que l’ensemble de la population, l’Institut du Québec fait plusieurs recommandations.

Il réclame, entre autres, que les ordres professionnels soient tenus de leur offrir des formations d’appoint de courte durée, en collaboration avec des établissements postsecondaires, dans un délai de moins d’un an après la réception d’une demande.

L’Institut souhaite aussi qu’on interdise aux employeurs de réclamer d’un immigrant qu’il ait une expérience de travail canadienne sans raison spécifique.

Atlas.Mtl

 

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