Le dragon Mitch Garber, par ailleurs président du conseil du Cirque du Soleil, ne votera pas pour Denis Coderre. Mais pour la seule et bonne raison qu’il n’habite pas Montréal. Mais cela ne l’empêche pas d’appuyer le maire sortant de Montréal dans sa quête d’un second mandat.
Pourquoi? D’abord parce que son favori «a redonné de la valeur à la ‘’ marque de commerce’’ de la ville», un accomplissement qu’il salue en ces termes : « (il) difficile de ne pas saluer le travail réalisé par Denis Coderre. Quand on pense à l’image de Montréal il y a quatre ans, ça prend vraiment une bonne raison pour le remplacer. »
Mitch Garber, en bon homme d’affaires, multiplie les arguments économiques pour étayer son choix. Ainsi constate-t-il que «l’économie et le sentiment de confiance à Montréal (…) sont à des niveaux très élevés (et on même atteint) un sommet depuis 40 ans ! ».
Il remarque que « ça bouge beaucoup » en appuyant sa remarque sur « le nombre de grues au centre-ville et la hausse des investissements de l’extérieur; l’ouverture des bureaux de Facebook et autres ». Sans compter, ajoute-t-il, que l’on observe les « meilleurs taux d’emploi et de satisfaction des PME depuis très longtemps».
« On a des élections qui s’en viennent. Ce sera difficile de faire concurrence à des (équipes) qui connaissent de très bons chiffres» conclue-t-il.
Cet aspect bilan plait à bien du monde, qui en prend raison pour exprimer un appui presque sans limite à celui qui a su se montrer, en quatre ans, aussi bon édile qu’il a été député et ministre pendant un quart de siècle.
Un bilan
Et c‘est cela qui nous a donné à réfléchir.
Dans le scrutin du 5 novembre prochain en effet, comme nous le faisons depuis 2003, quels que soient les choix et avis personnels des membres de notre équipe, notre premier réflexe a été de faire campagne auprès de nos lecteurs pour qu’ils exercent leur droits citoyens (s’inscrire sur les listes électorales puis aller voter le moment venu) et les éclairer dans leurs choix ultérieurs en assurant une couverture honnête et équilibrée des campagnes électorales de tous les partis municipaux en lice.
Cette fois, nous allons afficher notre choix : Nous allons soutenir Équipe Denis Coderre.
Et pour bien d’autres raisons encore que celles – certes fondées – qu’a si bien exposé Mitch Garber.
Revenons au mois de novembre 2013.
Dans sa campagne, Denis Coderre s’engageait à mettre en place 176 mesures, touchant 9 grands enjeux.
Quatre années plus tard, qu’en est-il? 108 des 176 mesures annoncées ont été soit réalisées soit en cours de réalisation.
Une analyse plus fine permet également de constater que les 67 mesures promises et non réalisées ne l’ont pas été parce que, en l’état du cadre normatif régissant l’action municipale, elles ne pouvaient pas l’être.
Fin politicien, Denis Coderre – on s’en rend compte en relisant ses discours de la campagne 2013 – en avait d’ailleurs annoncé une réalisation différée, subordonnée à des changements de nature législative notamment. Et c’est pourquoi on les retrouve inscrite aujourd’hui au programme de son quadriennat à venir, soulignées par le slogan «Ensemble, continuons le travail».
Un second souffle
Car désormais, les retombées de la relance économique, celles du «blitz» de travaux de ces deux dernières années qui réduit des contraintes sévères à l’action municipale, les progrès enregistrés en matière de gouvernance et de transparence, le statut de Métropole et la latitude d’action élargie qu’il accorde à la Ville; ceci joint au fait que toute administration, quelle qu’elle soit, est généralement plus performante dans un second que dans un premier mandat; tout cela fait que
- – Nous sommes convaincus que la dynamique engagée va se poursuivre sinon se renforcer,
- – Nous sommes désormais en mesure, comme citoyens, d’avoir non plus des attentes mais des exigences ; que face à nos élus nous pouvons demander plus, placer la barre plus haut, ne plus revendiquer seulement la maintenance d’une infrastructure vieillissante, mais des réalisations nouvelles,
- – Exiger aussi que la Ville se comporte en leader dans des questions sociales complexes telles que la promotion de l’emploi, la lutte contre l’exclusion et la discrimination, l’éducation et la santé etc.
Pour une opposition efficiente
Il ne faut cependant pas prendre cet engagement pour un blanc-seing. C’est bien plus un mandat à la réalisation duquel Atlas Media sera d’autant plus attentif que sa confiance aujourd’hui est grande.
Profitons-en aussi pour dire que cette confiance ne signifie pas une quelconque défiance où de manque de respect à l’encontre des adversaires d’Équipe Denis Coderre.
Projet Montréal et sa cheffe Valérie Plante, Coalition Montréal et Jean Fortier (qui vient de se ranger derrière Mme Plante, comme il s’était rangé derrière Mme Joly en 2013), tout comme Vrai Changement pour Montréal et Justine McIntyre ont droit à toute notre estime et sont nos partenaires en citoyenneté et seront à l’occasion – s’ils acceptent – nos partenaires en exigence vis-à-vis de la Ville.
Abdelghani Dades (édito Atlas.Mtl 313)