Oummi, mère, Mother…et dans toutes les langues du monde cette appellation, résume en quelques lettres la tendresse, la bonté, la bienveillance et la sécurité…la vie. Oui la vie, une mère donne la vie mais pas seulement.
Chaque geste de sa part n’a, tout simplement, pas de prix, ni d’équivalent matériellement. Des myriades de perles et d’émeraudes, Des palais ornés d’or et d’argent et toutes les richesses des royaumes du monde ne pourraient rivaliser avec l’amour d’une mère. C’est un cadeau du ciel, une large disposition d’esprit et un don de soi instinctif et spontané.
Cet amour salvateur, car lorsque malmenés par notre quotidien nous nous réfugions instinctivement dans les bras d’une mère, ne peut être qu’un havre de paix et une ile aux mille et une sources de générosité.
Une mère, nous n’en n’avons qu’une seule et c’est elle qui sème en nous cette graine de compassion, de miséricorde, d’envie de vivre et de donner la vie à notre tour.
Une mère, MA mère pour laquelle je ne trouve plus de qualificatifs qui lui rendraient réellement hommage. Aucun mot n’exprimerait sa juste valeur. Une femme exceptionnelle, battante, instruite, carriériste, pionnière sur plusieurs volets dans mon pays natal le Maroc.
Jusqu’au dernier souffle elle m’aurait aimée, jusqu’au dernier regard elle m’aurait contenue et protégée. J’ai vécu les plus belles années de mon existence auprès d’un symbole de la générosité, de l’altruisme et de l’humanisme. Humaine, maman l’était pleinement, amoureuse de la vie et optimiste, qui même pendant ses plus pires souffrances elle, elle y voyait de la pure bénédiction de dieu.
Lorsque la maladie la réduite en l’ombre d’elle-même, elle continuait à m’inspirer la persévérance et la force de me battre et de continuer à surmonter les situations les plus éprouvantes et d’en faire des leçons de vie.
Toute jeune, ma mère fut encouragée par sa famille à toujours aller de l’avant, faire des études et s’engager dans une belle carrière professionnelle. Elle eut la chance de grandir dans un environnement propice à l’apprentissage et qui respecte le potentiel des garçons et des filles de façon équitable.
Elle déploya ses ailes et prouva qu’une petite fille, jeune fille, femme et mère pouvait être à la cime de grands projets personnels et professionnels. Son leitmotiv, qui animait sa perspicacité, était avant tout le respect de soi et de ses valeurs.
Ces mêmes valeurs qui m’aident aujourd’hui à rester debout, digne et fière d’être son enfant. L’enfant d’une femme exceptionnelle, une mère que je peine quotidiennement à réaliser, que le timbre doux de sa voix ne me prodiguera plus ses valeureux conseils. Que je ne me blottirais plus dans ses bras lorsque j’en aurais le plus besoin.
Que ses prières ne béniront plus mes journées. Vingt ans déjà qu’elle est partie, celle qui répandait la joie et le bonheur autour d’elle, un baume qui pouvait panser les blessures de tous cœurs meurtris. Vingt ans que plusieurs personnes qui l’ont connu se demandent comment j’ai pu survivre à cette terrible séparation. Ce qu’elles ignorent, c’est que malgré le volcan de chagrin qui est en permanente ébullition au fond de mon cœur, je lui réalise aujourd’hui ce qu’elle a toujours souhaité pour moi : Vivre, vivre sereine, vivre en paix.
J’ai aussi eu la force de construire une vie et donner la vie à mon tour à deux merveilleux enfants. Il y a dix-sept ans je fus comblée par la naissance de ma grande fille Nouha et Rayane est venu deux ans après. Mes enfants ont ravivé en moi une flamme qui s’était éteinte le jour où maman quitta ce monde par la volonté de dieu.
Grace à eux j’ai compris que la vie devait continuer et qu’elle valait la peine d’être vécue sans en laisser une miette. Dans leurs regards, je vois de l’espoir, je vois la continuité de ce que ma mère m’avait inculqué. Il est bizarre d’y croire mais mes enfants aiment ma mère sans l’avoir rencontré, je leur raconte souvent l’histoire d’un ange du ciel qui est descendu pour me faire transcender au-delà de l’humanisme et de la mansuétude…ce fut court, mais je l’ai compris…les anges ne vivent pas sur terre !
Par Selma Regragui