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Sur scène à Montréal le 16 juin: Saïda Fikri, la voix des sans voix

Mohamed Ezzemouri (Odeesy), Saida Fikri et Wahid Mgherbi

Saida Fikri , auteur, compositeur et interprète d’origine marocaine, chante contre le racisme, contre l’intolérance, elle chante l’amour et la paix.

Saida a commencé à chanter à l’âge de 8 ans, a composé sa première chanson à l’âge de 12 ans. 

Depuis lors, huit albums ont été produits, révélant  un style inédit qui allie, dans un souci constant de perfection, diverses cultures et genres musicaux, une musique qui plait aux jeunes et les interpelle.

Saida Fikri, ancienne éléve du Conservatoire de Casablanca, a commencé sa carrière professionnelle en 1994 avec une sortie d’un premier album pendant la même année qu’un grand concert à la grande place de Bruxelle en Belgique. Des milliers de personnes se sont rassemblés sur la place après une marche contre le racisme et la discrimination.

Elle s’est depuis  produite plusieurs fois au Maghreb et en Europe. Invitée en 1998 à représenter la femme maghrébine par le gouvernement belge, elle a donné des concerts et des conférences de presse. La même année elle donne un grand concert dans la salle « Paradiso» à Amsterdam, une salle consacrée au grandes stars mondiales. 

Saida Fikri vit aujourd’hui aux Etats-Unis où elle a sorti un album pour le marché américain intitulé «One World». Cet album est constitue un hymne à l’amour et la paix dans le monde. Son huitième et dernier album, «Essilm» sorti en 2006, est plus spécialement destiné à ses fans au Maghreb et en Europe.

Elle se produira en juin à Montréal, au grand bonheur de ses (déjà) très nombreux fans d’ici. 

En véritable professionnelle, elle n’a pas attendu la veille de son concert (le 16 juin), pour se rendre dans la Métropole.

Elle y était, il y a quelques jours. Wahid Megherbi l’a rencontrée. Entretien.

Saida Fikri et Abdelhak Boussairy

«L’Art nous impose d’être  nous-mêmes, sans forfaitures»

Wahid  Megherbi: Quel est le but de votre visite à Montréal ?

Saida Fikri : Ma présence à Montréal a pour but la préparation de mon prochain concert qui se déroulera le 16 juin 2012. Je suis ravie de l’accueil qui m’a été réservé par les membres de la communauté marocaine ici.

Comment se fait-il, alors que vous passez très peu sur les radios et les télévisions, que vos fans soient si nombreux et que votre public vous aime tant ?

L’Art nous impose d’être nous-mêmes, sans forfaitures. L’artiste doit être au diapason de toute chose; il se doit d’être à la page, de s’informer de toute évolution, et transmettre, ainsi, le message de la population.

Ma proximité avec les gens m’inspire mes plus belles paroles et mes mélodies les plus fines.

 On dit que dans vos œuvres, il y en a qui s’adresse à un auditoire rural et d’autres à un auditoire urbain. Existe-t-il  un public citadin et un public rural ?

Le citadin possède les outils adéquats qui lui permettent d’exprimer ce qui trame autour de lui et alimente son esprit ; par contre l’habitant de l’intérieur du pays vit dans une marginalisation sociale criarde. Il ne peut, ainsi, transmettre ses doléances à qui de droit.

On dit que vos chanson aident à lutter contre la marginalisation dont sont victimes les couches sociales défavorisées; est-ce vrai ?

« Elmizirya »est une chanson qui se voulait être la parole des opprimé(e)s. J’ai voulu sensibiliser toutes les instances à tous les niveaux de la société pour rappeler la souffrance dans laquelle se débat une frange importante de la population marocaine. Le reste de mon répertoire  s’inscrit dans la même démarche.

 Y a-t-il un  style  Saida Fikri ?

Mon style musical n’est que la résultante de toutes les belles facettes des cultures qui ont enrichi mon grand et beau pays qu’est le Maroc.

 Vous chanter aussi pour les femmes. La femme n’a-t-elle pris la place qui lui revient dans la société marocaine ?

Bien que  la femme rurale contribue, grandement, à la préservation des valeurs culturelles ancestrales, il reste beaucoup à faire pour lui donner sa véritable place au sein de la société.

La femme vivant dans les grandes villes n’est pas en reste; elle représente le socle porteur sans lequel  la société  serait  en  déperdition.

Wahid Mgherbi (Atlas.Mtl)

Rubriques : Actualités, Entretiens, Société
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