Le gouvernement fédéral durcit la loi canadienne en matière d’immigration, ce qui se reflète dans le nombre d’expulsions. Depuis 2006, le nombre de renvois a augmenté de 20 % au pays.
Ce durcissement de la loi touche des personnes comme Farshad Mohammadi, ce sans-abri abattu dans le métro Bonaventure et qui devait être expulsé vers l’Iran pour s’être introduit par effraction dans un immeuble.
De 2006 à 2011, le nombre de renvois est passé de 12 601 à 15 425, soit une augmentation d’environ 20 %. Durant cette période, le nombre de renvois de criminel a été relativement stable, passant de 1890 en 2006, soit 15 % de tous les renvois, à 1834 en 2010, soit 12 % des renvois (les données pour 2011 n’étant pas disponibles).
« La grande majorité des gens qui sont renvoyés à la frontière ne sont pas des criminels. La raison pour laquelle on a vu une petite augmentation du nombre de renvois c’est que, plus particulièrement, on a vu une vague de fausses demandes d’asile des pays démocratiques. Par exemple, l’Union européenne est la source la plus importante pour les demandes d’asile », explique le ministre de l’Immigration du Canada, Jason Kenney.
En 2011, sur le nombre total de renvois, 3492 personnes ont été expulsées vers le Mexique, 1421 vers les États-Unis et 1176 vers la Hongrie, une tendance similaire à celle des années précédentes.
Outre ces trois pays, les expulsions depuis 2006 concernent des personnes provenant, en ordre d’importance, de République tchèque, de Colombie, de Chine, du Pakistan et du Costa Rica.
L’avocate criminaliste Marie-Hélène Giroux s’inquiète de son côté de la tendance à l’expulsion de plus en plus systématique des criminels, quelle que soit la nature de leur méfait.
« Au niveau des criminels, il y a vraiment une intolérance. Il y a des renvois de plus en plus pour des crimes de plus en plus mineurs alors qu’auparavant on pouvait obtenir soit des sursis au renvoi ou une chance, une deuxième chance à l’immigrant qui aurait commis un crime au Canada », dit-elle.
Mercredi, le ministre Kenney a annoncé qu’Ottawa avait ajouté le nom d’une trentaine d’individus à sa liste de personnes à être expulsées du pays. Six d’entre eux seraient au Québec. Selon l’Agence canadienne des services frontaliers, quatre personnes seraient recherchées pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité et deux autres pour grande criminalité.
Radio-Canada