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Lettre d’un citoyen inquiet à la mairesse Valérie Plante. À quand la prochaine attaque de pitbull ?

Il est inadmissible que dans les lieux publics, tout particulièrement les parcs, le droit des pitbulls à se promener le museau libre passe avant la sécurité des hommes, des femmes et des enfants. Pourtant, vous défendez haut et fort la sécurité de ces mêmes hommes, femmes et enfants pour justifier vos mesures d’apaisement de la circulation automobile…

Votre décision de suspendre le port de la muselière est un exemple flagrant d’une vision à deux poids, deux mesures. Il est un secret de Polichinelle qu’une grande partie de votre appui électoral est venue des adorateurs de pitbulls (éducateurs canins, vétérinaires, SPCA et Anne-France Goldwater). Aussi, il est légitime de douter de votre jugement impartial dans ce dossier.

Mais croyez-vous sincèrement que les amis inconditionnels des pitbulls auraient crié haro sur votre administration si vous aviez maintenu le port de la muselière ? Non, le nerf de leur guerre est ailleurs. Avant votre arrivée à l’hôtel de ville, j’ai croisé une quarantaine de chiens avec une muselière dans l’avenue du Mont-Royal, au parc La Fontaine ou sur le mont Royal. Ils ne se débattaient pas en aboyant leur malheur d’avoir une contention au museau, et leurs propriétaires ne vociféraient pas non plus leur mécontentement. Au contraire, l’habitude installée, ils étaient calmes et souriants. Alors pourquoi avoir enlevé cette mesure ?

Sentiment d’insécurité

Vous allez certainement répliquer que la muselière crée un faux sentiment de sécurité. C’est du moins le message que vous et votre conseiller M. Sauvé avez communiqué au père de Vanessa Biron.* Quelle ironie de parler d’un faux sentiment de sécurité alors que la sécurité de Vanessa Biron a été violemment emportée par les crocs d’un pitbull. Il serait plus juste aujourd’hui de parler d’un vrai sentiment d’insécurité.** Et pour appuyer cette formulation, je vous invite à relire le dossier de Marie-Claude Malboeuf paru les 7 et 8 mai de 2016.***

L’auteure laisse la parole aux médecins chirurgiens et analyse, grâce aux résultats d’études internationales de sources indépendantes, plusieurs faits au-delà des statistiques bien connues.

Il est vrai que plusieurs races de chiens mordent davantage que le pitbull. Toutefois, ce dernier charge plus souvent sans avoir été provoqué, et ses crocs, une fois bien engagés dans la chair, atteignent directement les muscles profonds.

L’Association médicale américaine rapporte que cette race tue près de trois fois plus que les bergers allemands alors que le journal Annals of Surgery conclut que le risque d’être tué par un pitbull est 2500 fois plus élevé que celui d’être tué par un labrador.

Mais je vous entends. Vous êtes justement en train de consulter la population. Oui, je sais. J’ai rempli votre sondage en ligne intitulé « Ensemble, révisons notre règlement animalier ». Malheureusement, je n’ai pas eu l’impression d’avoir donné mon opinion sur l’enjeu principal qu’est l’encadrement des chiens dangereux. En fait, une seule question traite spécifiquement du sujet, et celle-ci ne concerne aucunement les mesures concrètes à adopter par le propriétaire d’un pitbull. Il va sans dire qu’aucune mention du port de la muselière comme moyen de sécuriser les citoyens n’est proposée.

L’orientation que prennent les éventuelles mesures n’augure rien de bon à court terme, et c’est pourquoi je ne me questionne plus à savoir si une attaque de pitbull aura lieu cet été. Je m’interroge seulement sur le « quand ».

 

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