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Formation obligatoire sur les crimes haineux …pour les policiers de Québec

L’attentat à la grande mosquée, l’an dernier, a incité la police de Québec à revoir ses pratiques. D’ici le printemps, les 140 enquêteurs du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) devront suivre une formation sur les crimes haineux.

Cette formation d’une demi-journée a commencé en novembre et elle sera offerte jusqu’à la fin avril. Des policiers du SPVQ spécialisés en renseignement criminel agissent à titre de formateurs.

Qualifiée de « mise à jour », la formation doit permettre aux enquêteurs de bien distinguer les crimes haineux définis par le Code criminel, tels que le libelle diffamatoire ou l’incitation publique à la haine, des incidents haineux comme les insultes qui ciblent une communauté.

L’un des formateurs, le lieutenant Jean-François Vézina, explique que certains gestes qui ne sont pas des crimes à proprement parler doivent tout de même être pris au sérieux par le SPVQ # si on veut prévenir un mauvais climat sur le territoire $ de Québec.

Dorénavant, indique Jean-François Vézina, les dossiers d’incidents haineux seront systématiquement envoyés à la section des enquêtes criminelles. Les policiers pourraient aussi rencontrer la personne responsable de l’incident dans le but de la sensibiliser.

« Il ne faut pas attendre qu’il y ait une infraction criminelle pour agir » précise Jean-François Vézina, lieutenant au Service de police de la Ville de Québec.

Une formation prioritaire

Cette formation est un perfectionnement «prioritaire » pour le SPVQ, selon l’inspecteur de l’Unité des crimes graves, Mario Vézina. Ce dernier rappelle que même après l’attentat du 29 janvier 2017, des événements à caractère haineux sont survenus dans la capitale.

La voiture du président de la grande mosquée et un colis contenant a été remis au lieu de culte, notamment. M. Vézina souligne aussi l’arrestation d’un individu ayant contre les musulmans, en décembre.

” Il faut s’adapter, admet l’inspecteur Vézina. On a un phénomène [lié aux crimes haineux]. Il y a quelque chose qui se passe, donc il faut donner une formation qui va outiller nos ressources pour bien travailler dans le contexte. ”

M. Vézina soutient que même les patrouilleurs du SPVQ pourraient devoir la suivre : ” C’est important d’être alerte là-dessus, d’avoir de la formation, d’avoir des gens qui sont outillés pour faire des bonnes enquêtes ” dit-il.

Formation d’une unité spécialisée?

Après l’attentat du 29 janvier 2017, les policiers de Québec sont aussi allés rencontrer leurs homologues de Montréal. La réunion visait à # échanger sur les meilleures pratiques $ en matière de traitement des crimes haineux.

Depuis mai 2016, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) possède une escouade spécialisée dans les crimes haineux.

Bien que certains observateurs souhaitent la création d’une telle unité à Québec, le maire .

L’inspecteur Mario Vézina indique que la prise de contact avec le SPVM ne visait pas à transposer le modèle de Montréal dans la capitale, mais il précise du même souffle que cette avenue est loin d’être exclue pour l’avenir. ” S’il y avait une recrudescence importante de dossiers, peut-être qu’on pourrait former une unité qui est vouée à ça à 100 % ” précise-t-il.

Pour l’instant, le SPVQ s’assure simplement que les dossiers de crimes haineux sont toujours traités par le même petit groupe de quatre enquêteurs au sein de l’Unité des crimes graves.

71 dossiers ouverts

En 2016, le SPVQ a ouvert 57 dossiers liés à des crimes et incidents haineux, dont 21 visaient la communauté musulmane. Ces chiffres ont bondi l’année suivante.

Entre le 1er janvier et le 5 décembre 2017, on parlait de 71 dossiers ouverts, dont 42 visaient la communauté musulmane de Québec.

 

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