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Les colloques de l’IMM. L’héritage au féminin; entre passé, tradition et passion…

Les colloques de l’IMM. L’héritage au féminin; entre passé, tradition et passion…Les 19 et 20 Novembre 2016, le Pavillon DeSève de l’UQAM abritera un quatrième colloque organisé par l’Institut Musulman de Montréal (IMM). Le thème choisi pour cette édition est loin d’être banal. Il s’agit en effet de débattre de la question de l’héritage au féminin dans la tradition musulmane, question épineuse s’il en est. L’IMM en est parfaitement conscient d’ailleurs. Mais pour cette association qui se donne pour objectif de débattre de la place de la religion dans la société sans jamais aborder les aspects théologiques, ce n’est pas parce qu’un sujet est difficile qu’il faut l’occulter ou le laisser dans la zone des non-dits.

La note d’intention du colloque est d’ailleurs parfaitement claire. En voici la teneur.

Au fil de l’Histoire

En terre arabe tout comme ailleurs, les hommes ont disposé, au fil des siècles, d’une place de choix dans les affaires, dans la politique, dans la religion et dans la vie sociale. De l’Antiquité à l’ère contemporaine, de nombreuses figures emblématiques de femmes ont néanmoins su démontrer une ferveur sans égale dans la construction d’un repositionnement original des femmes au sein de la société qu’elles ont ajustée à leur vision singulière du monde. La domination historique du masculin sur le féminin n’en a pas moins fait disparaître, peu à peu, les apports des femmes, aussi bien arabes que non-arabes, dans le fonctionnement des sociétés.

Nous avons ainsi perdu le souvenir de ces grandes figures de femmes dont la vie avait pourtant témoigné de leur extraordinaire capacité à promouvoir une identité proprement féminine et spécifiquement orientale qui était arrivée à se libérer des contraintes sexistes et culturelles qui s’imposaient à leur époque.

Au cours de l’histoire orientale, Jodha Akbar en Mongolie, Aisha à Médine, Hoda Shaarawi en Égypte, Zénobie de Palmyre et bien d’autres femmes ont remis en cause le destin imposé à leurs soeurs. Tantôt par la force des armes tantôt par celle de l’amour, elles ont su guider, voire en les important des autres continents, leurs prises de positions qui furent déterminantes pour l’avenir de leur société et celui de l’humanité. Sultanes, Militantes, Reines ou Poétesses, ces femmes se sont toutes présentées comme des garantes de l’ouverture des consciences. C’est à travers la puissance de leur désir et du prendre-soin de l’autre que ces femmes finirent par s’imposer, malgré la pression sociale, comme des figures emblématiques d’un monde sans doute empreint de sagesse mais entièrement fermé à la féminité.

Re-questionner la place faite aux femmes 

C’est principalement sur ce féminin capable de recréer les manières de penser et d’agir au sein de sociétés conservatrices que nous voulons centrer notre attention. L’influence du féminisme contemporain touche, avec une profondeur variable selon les diverses régions du monde, les sociétés généralement encore fortement patriarcales qui subissent, dans ce nouveau contexte, une reconfiguration qui conduit, ici et là, à re-questionner la place faite aux femmes par l’héritage religieux et symbolique reçu du passé. La forme spécifique qu’a pris le « féminisme musulman » en est un parfait exemple : alors que les femmes musulmanes furent historiquement exhortées à rester éloignées des affaires publiques, elles se retrouvent de nos jours, peu à peu, comme leurs homologues chrétiennes, dans le champ des pratiques religieuses qu’elles investissent. Cette recherche de l’égalité menée par les femmes musulmanes dans le domaine de la théologie et des pratiques religieuses n’est pas, en réalité, aussi récente qu’on le croit.

Le colloque « L’héritage religieux au féminin » aura pour objectif de situer l’histoire des femmes précurseurs dans le féminisme et de discuter des échos possibles de leur influence à l’ère de notre modernité. Qu’il soit question de poésie, de littérature, d’anthropologie ou de théologie, chacun de nos intervenants sera invité à nous exposer ses réflexions sur le sujet de l’héritage religieux au féminin, de ses répercussions, et de ses enjeux dans notre société québécoise. Le colloque souhaite s’appuyer sur une approche comparative en invitant des personnes issues d’autres ensembles culturels et d’autres religions que l’islam à présenter leurs propres lectures de ce qu’a été la contribution novatrice des femmes dans le christianisme, l’hindouisme, le bouddhisme, le judaïsme et autres religions.

La rencontre déclinera la question de l’héritage religieux au féminin selon quatre axes principaux :

1) Un bref état de la question à travers un examen de l’évolution comparative du statut des femmes au sein des différentes religions ;

2) L’appréciation comparative du féminin au regard du masculin, à travers l’art et les sciences ;

3) Le rapport au corps féminin dans ses dimensions intrinsèque et extrinsèque ;

4) Le recours aux témoignages des femmes québécoises sur la question des grands enjeux qui se posent aujourd’hui par rapport à la place du féminin dans les religions.

Trois questions en quête de réponse(s)

Les intervenantes et intervenants seront invités à répondre, parmi d’autres questions, à trois ainsi formulées :

– Que faut-il retenir des héritages culturels et religieux qui leur ont été légués, plus particulièrement du point de vue de la place que les femmes y occupent ?

– À quel modèle les jeunes femmes issues de familles présentant une structure traditionnelle s’identifient-elles plus particulièrement au sein de la société québécoise qui se présente comme une société de plus en plus plurielle ?

– Quels traitements social et familial souhaitent les jeunes femmes d’aujourd’hui, musulmanes, chrétiennes, juives, bouddhistes et autres, pour ce qui touche à leur place dans la société et la religion ?

Atlas.Mtl

 

 

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