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COP 22 : En quoi tout cela nous concerne-t-il? Un enjeu de taille : préserver et protéger la nature, la planète et la race humaine

COP 22 : En quoi tout cela nous concerne-t-il? Un enjeu de taille : préserver et protéger la nature, la planète et la race humaineDepuis une semaine et probablement pour encore longtemps, le Maroc, Marrakech et la COP 22, prennent une grande place dans l’actualité. Pas toujours au goût de tout le monde car la cause de l’environnement et de la nécessité pour chacun de préserver et protéger la nature et la planète ne sont pas toujours également comprises. Voici dons quelques explications pour mieux saisir l’importance de cette COP, pour «Conference of the parties» à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques» également désignées par l’acronyme «CCNUCC» (ou encore «22ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques), à laquelle ont pris part, du 7 au 18 novembre 2016, quelques 100 chefs d’États et de gouvernements (dont le Premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard),13 000 délégués des 195 pays parties à l’accord, 8000 représentants de la société civile et plus de 1500 journalistes.

L’accord de Paris sur le climat 

Souvenez-vous : c’est dans l’euphorie totale qu’a été adopté l’accord de Paris sur le climat en décembre 2015. Après avoir donné un vigoureux coup de marteau sur la table, Laurent Fabius, président de cette fameuse COP21, lançait, triomphant : « L’accord de Paris est accepté! » Une annonce qui a été suivie d’une longue ovation.

Onze mois plus tard, que reste-t-il de ce moment unique que même les plus optimistes n’avaient osé espérer? La réponse à cette question devait venir, en partie, de la rencontre de  Marrakech.

Disons-le d’emblée : la COP22 a début, sur des assises solides. Car l’accord de Paris est déjà entré en vigueur depuis le vendredi 4 novembre précédent. Il n’aura fallu que 10 mois pour franchir cette étape cruciale et atteindre le seuil minimum exigé par le texte de l’entente : que 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ratifient l’entente.

C’est un record de vitesse en la matière, surtout pour un accord si vaste et si complexe. À titre de comparaison, le protocole de Kyoto, qui a été signé en 1997, aura pris huit ans pour entrer en vigueur, en 2005. Une majorité de pays semblent vouloir pousser dans la même direction.

«Il n’y a pas beaucoup d’enjeux qui sont matière à conflit à Marrakech, et c’est nouveau dans le processus de négociation internationale sur le climat.» —Hugo Séguin, professeur à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke

« Habituellement, on arrivait à chacune des conférences comme si on allait à l’abattoir, c’était ardu et difficile. À Paris, on s’est entendus sur la vision, sur le fait que tout le monde doit mettre la main à la pâte », dit M. Séguin.

À ce jour, 97 pays ont ratifié l’accord de Paris, comptant pour les deux tiers des émissions mondiales de GES.

Marrakech : Entamer la mise en oeuvre

Une chose est certaine : la conférence qui s’est tenue au Maroc ne devait pas être aussi spectaculaire que celle de Paris. La partie spectaculaire étant passée, on s’attaque aujourd’hui au vrai défi : trouver une façon de mettre en oeuvre cet accord qui est en très bonne partie non contraignant.

La tâche n’est pas simple. Au cours de l’année dernière, tous les pays signataires ont déposé ce qu’il est convenu d’appeler dans le jargon onusien les « contributions volontaires nationales », c’est-à-dire les cibles de réduction des émissions de GES proposées par chacune des parties.

Une fois soumises, comment s’assurer que ces promesses seront tenues? C’est une des questions centrales de la conférence de Marrakech : mettre en place un mécanisme qui permettra de s’assurer que les pays respectent leurs engagements. Les données soumises par les parties sur la réduction de leurs émissions devront être crédibles, mesurables et vérifiables, ce qui est loin d’être acquis.

L’argent au cœur des débats

Les pays signataires se sont engagés à nourrir un fonds vert de 100 milliards de dollars par année d’ici 2020 pour que les pays en développement puissent lutter, eux aussi, contre les effets des changements climatiques. Or, ce fonds peine à se remplir.

Cet enjeu financier a été l’objet de vifs débats à Marrakech. Selon l’esprit de l’accord de Paris, tout le monde est appelé à faire son effort pour réduire les émissions de GES. Or, les pays les plus pauvres de la planète, qui sont les premiers touchés par le bouleversement climatique, arguent qu’ils n’ont pas les moyens pour s’adapter aux effets provoqués par le climat changeant, et encore moins pour instaurer une politique climatique.

Des engagements insuffisants

À Paris, les pays se sont entendus pour contenir le réchauffement « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », mais aussi pour poursuivre l’action afin de « limiter l’élévation des températures à 1,5 °C de réchauffement ».

Cependant, un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) montre que les cibles proposées par les pays ne permettront pas d’atteindre cet objectif. Selon les auteurs, on se dirige plutôt vers une augmentation des températures entre 2,9 °C et 3,4 °C, ce qui pourrait avoir des effets graves sur l’environnement à l’échelle de la planète.

« Bien sûr que ce n’est pas assez, il faut faire plus », dit Alain Webster, vice-recteur au développement durable à l’Université de Sherbrooke et économiste de l’environnement.

«Ce qui est important, c’est que les acteurs économiques reçoivent le signal que les énergies fossiles ne sont pas l’avenir, et que la lutte contre les changements climatiques est incontournable. Et ça, c’est en train de se passer.» affirme le vice-recteur.

Dès 2023, les pays signataires seront tenus de soumettre de nouvelles cibles, plus ambitieuses. Ce sera comme ça tous les cinq ans. C’est l’un des seuls aspects contraignants de l’accord de Paris, qui force ainsi les parties à tirer la barre vers le haut. Il sera interdit de revenir en arrière.

Bien qu’elle ait été inscrite dans le texte de l’accord, la cible d’un réchauffement maximum de 1,5 °C sera difficile à atteindre. De fait, nous y sommes presque! En décembre dernier, la NASA soulignait que la température de la planète s’était déjà réchauffée de 1 °C par rapport aux niveaux préindustriels. La tendance est lourde et ne cessera pas de sitôt.

Les mauvaises nouvelles…

La conférence de Marrakech s’est ouverte sur une mauvaise nouvelle. Selon des données récemment publiées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence des Nations unies établie à Genève, le phénomène des changements climatiques ne s’essouffle pas, au contraire.

Selon l’OMM, pour la première fois de l’histoire moderne, la concentration du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère a dépassé pendant toute l’année 2015 le seuil symbolique de 400 parties par million (ppm). Cette barre de 400 ppm a déjà été atteinte dans le passé, mais seulement à certains endroits et à certains mois de l’année. Mais jamais pendant une année complète.

Le dioxyde de carbone est le principal responsable de l’augmentation des températures terrestres. Une fois émis dans l’atmosphère, le CO2 y reste pendant des dizaines d’années.

«Il faut que la mise en oeuvre de l’accord de Paris soit accélérée, parce que la situation climatique s’aggrave plus rapidement que les scientifiques l’avaient prévu.» affirme Hugo Séguin, professeur à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke

… et les bonnes nouvelles

Mais il n’y a pas que de sombres nouvelles. La conférence de Marrakech s’est tenue sous les forts auspices de trois récents développements sur le front climatique.

Premièrement, l’industrie du transport aérien, qui compte pour 2 % à 3 % des émissions mondiales de GES, s’est entendue pour limiter sa pollution. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a approuvé, le 7 octobre dernier à Montréal, le premier accord mondial sur la question, au terme de six ans de négociations. L’entente prévoit qu’en 2035 les émissions du secteur aérien seront ramenées au même niveau qu’en 2020.

Deuxièmement, le 15 octobre dernier, les 197 pays signataires du protocole de Montréal sur la couche d’ozone se sont entendus pour éliminer progressivement les hydrofluorocarbures (HFC), utilisés en tant que réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs. Les HFC sont des gaz dont l’effet de serre est 14 000 fois plus puissant que le CO2. Ensemble, les pays se sont engagés à réduire les niveaux de HFC de 85 % d’ici 2047. Une mesure adoptée en toute discrétion, qui pourrait avoir plus d’effet que l’accord de Paris lui-même.

Troisièmement, l’Agence internationale de l’énergie nous apprenait il y a deux semaines que pour la première fois de l’histoire, la capacité de production des énergies renouvelables sur la planète a dépassé celle du charbon.

C’est peut-être là l’effet le plus important de l’accord de Paris, à savoir le signal qu’il lance à tous ceux qui l’ont signé : pour éviter un réchauffement aux effets imprévisibles, il faudra cesser de brûler les énergies fossiles pour faire rouler nos économies.

Bien menée, la conférence de Marrakech a en conséquence, pu nous faire faire un autre pas dans cette direction.

Atlas.Mtl

 

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