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Logement social Femmes : Un toit pour reprendre le contrôle de sa vie

Résidence Saint-GabrielDepuis mai 2013, la Résidence Saint-Gabriel offre un logement à des femmes qui ont eu un parcours de vie difficile. Une ressource précieuse qui permet aux résidentes de retrouver leur autonomie et de reprendre confiance en elles.
Ce projet, réalisé dans le cadre du programme AccèsLogis de la Société d’habitation du Québec (SHQ), est une initiative du YWCA de Québec, dont la mission est d’oeuvrer à la santé et la sécurité des femmes, en plus de favoriser leur autonomie.
« La Résidence Saint-Gabriel se situe dans la continuité de nos services d’hébergement », explique Stéphanie Lampron, directrice des programmes sociaux et communautaires au YWCA de Québec.
L’immeuble, qui comporte 18 logements, dont 11 appartements de trois pièces et demi et sept studios, est occupé à pleine capacité depuis son ouverture.
Les résidentes sont âgées entre 30 et 60 ans. La plupart ont des enfants. Ces dernières s’engagent à respecter un code de vie et les règlements en vigueur, continue Mme Lampron. Aucun conjoint ou autre locataire ne peut vivre en permanence dans l’immeuble. Les femmes, qui bénéficient toutes du programme Supplément au loyer de la SHQ, peuvent habiter leur logement pour une durée maximale de cinq ans.
« Ce sont pour la plupart des femmes qui ont eu une vie dite normale, qui ont vécu en couple et qui ont des enfants, mais dont la vie a un jour basculé et qui se sont alors retrouvées à la rue à la suite d’une séparation ou d’une grosse dépression », poursuit Mme Lampron.
Retrouver la sécurité
Neuf femmes sur dix qui ont recours aux services d’hébergement du YWCA ont subi de la violence conjugale, familiale ou sexuelle, ajoute Mme Lampron. Nombreuses aussi sont celles qui ont connu des problèmes de consommation de drogues ou d’alcool. « Plusieurs d’entre elles n’avaient jamais habité seules. La Résidence leur offre l’occasion de vivre une expérience d’appartement autonome, mais avec un filet de sécurité », continue Mme Lampron.
Après un divorce, Line Mawn, a vu sa vie basculer. À une perte d’emploi se sont rapidement ajoutés des problèmes financiers et personnels. « J’ai perdu mon toit et je me suis retrouvée en chambre, dans un demi sous-sol. C’était un milieu difficile. Je n’avais plus confiance en moi. »
La femme de 56 ans entreprend finalement des démarches auprès du YWCA avant d’emménager à la Résidence Saint-Gabriel au printemps 2013, lors de son ouverture.
« Quand je suis arrivée ici, ma vie a tout de suite changé. Ce fut le plus beau des cadeaux car j’avais retrouvé une forme de sécurité, » affirme Line Mawn.
Aujourd’hui, Mme Mawn fait du bénévolat dans une maison d’hébergement pour hommes. Elle est aussi engagée dans la vie communautaire de la Résidence et participe aux assemblées de locataires. « Je me suis épanouie en vivant ici; j’ai surtout repris confiance en moi. »
Le fait de pouvoir demeurer cinq ans à la Résidence est crucial, selon Line Mawn. « Ça nous donne assez de temps pour se reprendre en mains. Quand je vais quitter, je serai plus stable. »
Il y a quelques années, des problèmes de consommation, entremêlés à de la violence conjugale, ont conduit Nathalie Dionne au refuge pour femmes en difficultés du YWCA. De son propre aveu, la femme de 44 ans avait à cette époque une faible estime d’elle-même. « Quand j’ai vu mon logement pour la première fois, je me suis dit que c’était trop beau pour moi. Vivre ici m’a permis de retrouver la stabilité. »
La femme, qui a trois enfants âgés entre 16 et 24 ans, dit que son nouvel environnement lui a permis d’améliorer ses relations avec son entourage. « J’ai repris contact avec mes enfants. Je vais mieux et ils s’en rendent compte. Ça facilite nos relations. »
Soutien communautaire
Les résidentes peuvent compter sur Valérie Harvey, une intervenante en soutien communautaire. Son rôle est à la fois de briser l’isolement, de rappeler aux locataires les règles de fonctionnement de la Résidence et de les aider dans la rédaction de documents personnels ou administratifs, comme un curriculum vitae ou un rapport d’impôts, par exemple. Parfois, l’intervenante doit aussi jouer un rôle de médiation quand survient un litige entre deux résidentes. « Chacune des femmes qui vit ici a son histoire, son vécu propres. Ma tâche est de les aider à devenir plus autonomes, pas de faire les choses à leur place. Je leur fourni un coffre à outil, rien de plus », insiste Mme Harvey.
Le règlement prévoit que Line Mawn et Nathalie Dionne devront quitter la Résidence Saint-Gabriel dans deux ans. Les deux femmes ont déjà contacté l’Office municipal d’habitation de Québec pour faire inscrire leur nom sur une liste d’attente en vue d’obtenir une place dans une Habitation à loyer modique. Elles entrevoient l’avenir avec optimisme.

Atlas.Mtl

 

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