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Jeunes et familles musulmanes face à la Protection de la Jeunesse au Québec. Comment mieux aider nos enfants?

Noureddine Razik

Noureddine Razik

Vendredi  le 26 Décembre 2014, 19 h 00;  Devant un grand public au centre culturel Badr, Arrondissement de  St Léonard à Montréal, a  lieu une conférence sur  Les jeunes et familles musulmanes face à la Loi de la Protection de la Jeunesse.

Sujet d’actualité

Le conférencier M. Noureddine Razik a commencé par expliquer l’historique  de la Loi de la Protection de la Jeunesse, sa lettre et son esprit qui s’harmonisent avec les valeurs arabo-musulmane, en précisant que les difficultés  qui existent  entre le département de la Protection de la Jeunesse  et les familles musulmanes, réside dans les procédures d’application de cette loi.

Les interventions de la DPJ dans certaines familles musulmanes, ont été marquées par la tension, et une crise de confiance mutuelle.

Agissant à titre de conseiller interculturel, M. Razik donne depuis plusieurs années, des conférences sur la vulgarisation de la Loi sur la Protection de la Jeunesse auprès des communautés ethniques, notamment la communauté arabo- musulmane, il est également en charge de la formation interculturelle des intervenants. Cette expérience, explique-t- il , lui permet de constater  les effets pervers de l’incompréhension  entre parents et intervenants, selon M. Razik  les enfants se retrouvent au beau milieu d’une guerre froide, parfois ouverte ou la méconnaissance de la culture de l’autre fait des ravages.       

Préconisant l’approche préventive, et une relation d’aide respectueuse de la culture de la famille, le conférencier   a  brossé un tableau peu reluisant de certaines interventions complexes  dont  les enfants paient   les frais , selon ce professionnel de carrière : « parmi les intervenants  de la Direction de la Protection de la Jeunesse, il y a des professionnels (lles) compétents, intègres, ouvert d’esprit , mais il y a malheureusement , d’autres qui  font preuve de limites en compétence interculturelle, voire  de manque d’ouverture   face aux  différences culturelles , les leurs et celles des parents .

Pourtant, la LPJ est  très claire sur le respect de la culture du milieu naturel de l’enfant, ses croyances et ses traditions. Ces balises sont d’ailleurs protégées par la constitution canadienne, la charte des droits et libertés, et même la convention internationale sur la protection des enfants.

Des défis récurrents

Il ajoute, que les familles des minorités ethniques ont toujours constitué un défi, pour  la Direction de la Protection de la Jeunesse, dans le cas des familles musulmanes, le choc culturel entre des intervenants et des familles, place des enfants  au cœur d’un conflit de loyauté.

La méconnaissance de la culture arabe et musulmane, combinée aux préjugés et stéréotypes véhiculés, compliquent les interventions  au sein des  familles en difficulté.  L’incompréhension est parfois mutuelles, certaines familles sont aussi sur la défensive, et  se montrent  tout aussi intolérantes, ce qui complique la collaboration.

Des parents «disqualifiés»   

Dans leurs interventions durant la période des questions, des parents  disent se sentir disqualifiés, par des approches culpabilisantes, et des intervenants envahissants.

Certains, estiment que leurs enfants ont été retirés du milieu familial de façon précoce, brutale, ce qui a laissé des séquelles  sur  toute la famille.

Après avoir répondu  aux questions de l’audience, le conférencier a lancé un appel, pour la constitution de comités de parents, et de familles d’accueil spécifiques, pour  offrir leur collaboration à la Direction de la Protection de la Jeunesse.

Il termine : « La DPJ, les parents, et la communauté, ont tous un objectif commun, celui du bien-être des enfants, aider nos enfants, est le point de convergence, qui doit  faire dissiper, la méfiance et les préjugés.»

Encadré

À propos du conférencier

Expert en Criminologie, M. Razik   œuvre au sein des services sociaux depuis une trentaine d’années, nommé commissaire aux libérations conditionnelles  par le gouvernement du Québec, il offre des services de consultations  culturelles auprès des tribunaux, et des  familles. Auteur de plusieurs articles, M Razik agit à titre de conseiller social, en collaboration avec des organismes communautaires et consulaires.

Par Noureddine Razik (Atlas.Mtl)

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