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Des urnes en point de mire…

Des urnes en point de mireLes signes avant-coureurs ne sont certainement pas trompeurs. La fièvre pré- électorale est un symptôme d’ailleurs qui ne se dément jamais; et si les partis politiques, sans exception, fourbissent leurs armes, c’est que les urnes vont sortir bientôt, peut-être même avant Fred, la marmotte qui annonce le printemps.

Et les questions, celles que chaque échéance ramène dans son sillage, se bousculent.

Non pas sur l’issue de la consultation. Mais sur la participation des citoyens à une consultation qui détermine leur quotidien mais que, depuis quelques décennies déjà, ils s’obstinent à bouder.

Qu’en sera-t-il cette fois? Les évolutions que vivent nos sociétés et les perturbations qu’elles traversent, les défis des immédiates années à venir et les changements qu’elles vont induire, seront-ils suffisamment présents à nos esprits pour réveiller notre civisme et nous persuader que nous devons choisir et que nous devons choisir entre ceux et celles qui vont bientôt briguer nos suffrages les meilleur(e)s, celles et ceux qui  feront le moins dans la politique politicienne, celles et ceux qui, programmes à l’appui sauront nous convaincre que le sens de l’intérêt général, le souci d’un futur sans trop de heurts et de cahots est leur préoccupation première?

Bien imprudent serait celui qui répondrait par l’affirmative à cette interrogation. En plus d’une paresse civique devenue atavique, il y a en effet un facteur nouveau, qui fait rager aussi bien les sondeurs que les responsables stratégie des partis politiques : la volatilité de l’électorat.

Il fut un temps en effet où l’on pouvait sans risque de se tromper, que tel ou tel comté était résolument partisan de telle chapelle politique. Aujourd’hui, toutes  les circonscriptions électorales deviennent incertaines. De sorte que les résultats des votations, qui peuvent varier à la faveur d’un détail infime sinon insignifiant, ne peuvent nous promettre que des «batailles serrées» et des victoires minoritaires.

Ceci d’autant plus que les nouveaux électeurs continuent de rester sur leur quant-à-soi devant la chose publique, chose commune pourtant.

À leur décharge, il est vrai, une place (presque) marginale dans la société,  une place (presque) marginale dans les préoccupations des décideurs politiques, une situation peu valorisante et peu incitative à la participation.

Mais qui ne justifie rien car peut-être même n’est-elle pas fondée.

C’est en effet non sans surprise que nous avons appris à la lecture d’une étude récente sur les prochaines élections locales françaises que, non seulement «les Français ne sont majoritairement pas hostiles au vote de la diversité», mais qu’ils le jugeaient «important» et souhaitaient le voir «se développer».

Si les français, généralement considérés comme moins ouverts que nous, pensent ainsi, pourquoi nous inscririons-nous en faux contre une telle tendance? Et si , paradoxalement quelque concitoyens pensaient autrement, comment ne lui conseillerions-nous pas, pour une fois et contrairement à nos habitudes, de «faire comme en France?».

Pour danser il faut cependant être deux.

Nous rappellerons alors à nos concitoyens néo-canadiens issus de la diversité que, dans leurs pays d’origines, bon nombre d’entre eux appris qu’un droit ne se perd jamais tant qu’il est revendiqué, que ce droit ne peut être octroyé par personne mais que mieux le défendre, c’est l’exercer envers et contre tout.

Alors redisons leurs qu’il faut aller voter pour ce faire entendre. Qu’il faut aller voter pour contribuer à faire changer les choses, pour forcer le futur à répondre à nos attentes par l’intermédiaire de ceux que nous aurons choisis, tous, pour nous conduire là où le Québec mérite de se rendre : vers une prospérité inclusive.

Abdelghani Dades (Edito Atlas.Mtl 224 du 27  février au 12 mars 2014)

 

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