Commentaires fermés sur «Doc» Mailloux refait surface Les semeurs de haine qui polluent le Québec

«Doc» Mailloux refait surface Les semeurs de haine qui polluent le Québec

Avec les multiples révoltes dans différents pays arabes, il était inévitable que ces événements exceptionnels  allaient  un jour ou l’autre réveiller les sentiments de haine latents chez certains nostalgiques du colonialisme.

Au Québec, on s’est longtemps sentis épargnés face aux événements ayant ensanglanté des pays arabes et l’attitude de neutralité affichée par la société anoblissait notre région.

Malheureusement, cette accalmie n’a pas pu durer longtemps et elle n’a pas résisté aux pressions intenses et sournoises de ceux qui se sont donnés pour mission de manipuler l’opinion publique et l’inciter à la haine.

Quand «doc» Mailloux remplace Martineau

C’est ainsi que le journal de Montréal, le joyau de l’empire Péladeau, a ouvert sa «une» à un illuminé récidiviste, le «doc» Mailloux, lui offrant une large tribune pour tenter de discréditer un groupe ethnique(les arabes) aux yeux de la population du Québec.

Vu que le sieur Martineau et ses comparses se sont vidés d’une grande partie de leur venin sur les étudiants, il fallait trouver d’urgence quelqu’un qui fasse le sale boulot. Le journal l’a trouvé en la personne du charlatan «doc» Mailloux.

Propos hystériques et complaisance médiatique

Ésope, écrivain grec de l’antiquité, avait, par ses fables, mis en évidence que la langue était la meilleure et la pire des choses. Concernant «doc» Mailloux, il serait étonnant que ce soit la meilleure des choses surtout lorsqu’il traite dans son relayeur, le journal de Montréal, les peuples arabes de «tarés» et condamne le «cannibalisme familial» dont ils font preuve. Le sieur Mailloux précise qu’en utilisant le terme cannibalisme, il vise la répression sexuelle que vivent les femmes musulmanes. Il ajoute que les hommes se nourrissent de l’oppression qu’ils font vivre aux femmes.

Pour éviter les polémiques inutiles qui font vivre ces médias à scandales et pour permettre d’éclairer l’opinion publique sur une ethnie assez méconnue, une présentation des arabes est nécessaire.

Qui sont les Arabes?

Les Arabes constituent un groupe ethnique composés d’individus s’identifiant par des liens linguistiques, culturels et géographiques. Ce groupe englobe à la fois les descendants d’anciennes tribus d’Arabie et les ethnies arabisées au long des siècles au Moyen Orient et en Afrique du Nord.

Aujourd’hui, l’identité arabe repose sur, au moins trois critères :

1- Généalogie : est arabe, celui dont les ancêtres sont issus d’une des tribus d’Arabie;

2- Nationalité : l’arabe est citoyen d’un des 22 pays membres de la ligue arabe, y compris les berbères d’Afrique du Nord;

3- Langue : un arabe est une personne, dont la langue maternelle est l’arabe.

L’origine des Arabes

Les arabes constituent un groupe ethnique  utilisant la même langue, l’arabe, adoptant la même culture et vivant dans une vaste zone géographique s’étendant de l’Afrique du Nord au Moyen Orient.

Les arabes sont des sémites dont la diaspora est estimée entre 30 et 50 millions de personnes réparties partout dans le monde.

L’historien Marc Bergé a écrit que les Arabes sont apparus en 854 avant JC, qu’ils étaient présents géographiquement sur un domaine s’étendant entre la Syrie et la Mésopotamie.

Selon la plupart des textes religieux, le prophète Abraham, via son fils Ismaël, est l’ancêtre du peuple arabe. Abraham a eu deux fils, Isaac, fille de sa première épouse Sara et Ismaël, fils de sa deuxième épouse, la servante Hajjar. Isaac est considéré comme l’ancêtre du peuple juif. Autrement dit, les peuples juifs et arabes sont des frères.

Dans l’antiquité, l’Arabie est une zone où circulent des marchandises et des hommes et où des populations sédentaires vivent de l’agriculture et de l’élevage transhumant. Les habitants de la Mecque sont des commerçants qui acheminent par caravanes des marchandises yéménites vers la Syrie et l’Irak et inversement.

Les vestiges laissés par les grands royaumes du Yémen antique, révèlent une civilisation raffinée et prouvent que les Arabes maitrisaient parfaitement l’art de la pierre et les techniques de travaux publics.

Au VI ème siècle, les Aksoumites d’Éthiopie réussirent à imposer leur tutelle sur le Yémen.  Le conflit entre les juifs(le judaïsme dominait au Yémen à l’époque) et les chrétiens amena au pouvoir, en 522, un prince yéménite juif Youssouf qui extermina les aksoumites.

Le négus d’Aksoum mobilisa alors 5000 hommes et 70 navires pour conquérir le Yémen  après avoir tué Youssouf. Le pouvoir revint à Abraha, un yéménite chrétien qui étendit sa domination sur l’Arabie centrale et orientale.

La naissance du prophète Sidna Mohammed en 570 marque le début de la période islamique avec la révélation, l’apparition du livre saint, le Coran et la naissance de la communauté islamique(OUMMA).

L’Islam va s’étendre sur toute la partie Ouest de l’Arabie actuelle(le Hedjaz). Les Arabes, à partir du VII ème siècle, vont conquérir un grand territoire englobant les régions voisines du Proche Orient, l’Asie Mineure, l’Afrique du Nord, l’Espagne, une partie du Portugal et la Sicile.

Le génie arabe

L’apport des Arabes  aux différentes civilisations est d’une richesse insoupçonnable.

Devenu maitre d’un immense empire, les Arabes ont largement contribué au progrès dans plusieurs domaines comme l’Architecture, les Mathématiques, la Médecine, les Sciences, la Philosophie et même dans la gestion quotidienne.

1- Avec «les mille et une nuits», les Arabes inventent la stratégie du feuilleton;

2-La richesse de l’Architecture : de nombreuses villes qui ont constitué le centre du  pouvoir musulman, affiche une personnalité et une richesse architecturales indéniables. Les mosquées d’Al Azhar au Caire et celle d’Ispahan, l’option de la ville ronde et les palais d’Ukhaidir à Bagdad, la place fortifiée d’Alep, la superbe mosquée de Cordoue avec ses arcs, ses arcades, ses mosaïques et ses nombreuses voutes.

3-Gestion de la vie quotidienne : les Arabes sont les précurseurs de la notion de Poste avec des centaines de relais de transmission pour acheminer le courrier à travers leur immense territoire.

L’Art culinaire : les Arabes sont passés maitres dans l’alliance des gouts, des saveurs et des textures avec le sucré-salé, l’aigre-doux ou le croquant-fondant. Pour y arriver, il fallait inventer une multitude d’équipements comme les louches, les brochettes, les pots, etc.

La multitude des saveurs provient de la multitude des épices existants comme l’aneth, le cumin, la coriandre, le safran, le thym, l’ail, etc.

Les premiers livres de recettes écrits bien avant le célèbre Viandier de Taillevent(1381) et de nombreux traités culinaires existaient avec, notamment, le premier kitâb al tabîkh (livre de cuisine) apparu au cours du X ème siècle. Le livre Fudalat al-khiwan(les délices de la table) avec ses 450 recettes est apparu en 1266.

Toutes ces œuvres témoignent de l’immense richesse de l’Art culinaire arabe.

4- l’enseignement : au VII ème siècle, tous les textes de sciences grecques ont été traduits en arabe.

Les madrasas (écoles), centres d’enseignement religieux apparaissent, dès le XI ème siècle et couvre l’ensemble du monde musulman.

Lieux de cultes et de prêches, les mosquées accueillent les universités où l’on dispense l’enseignement de la poésie, de la Philosophie, etc.

5-les sciences : si l’Algèbre est né au IX ème siècle, à Bagdad, c’est loin d’être un hasard car les sciences dans cette capitale arabe ont connu, durant près de 5 siècles un essor décisif dont le point de départ fut l’héritage grec. Dès le VII ème siècle, les savants arabes  traduisent les écrits de leurs prédécesseurs grecs tels les éléments d’Euclide ou les coniques d’Apollonius.

6- d’illustres savants universels : Le monde arabe a connu tellement de savants qu’il faudrait plusieurs livres pour les traiter mais on se contentera d’en rappeler les plus illustres.

– Al Khawarizmi, mathématicien et astronome, «le père de l’Algèbre»;

– Averroès ou Ibn Roshd, «l’Aristote andalou» (1126-1198);

– Avicenne (980-1037) ou Ibn Sina, «le prince des savants», auteur du Canon de la médecine et de l’encyclopédie philosophique; a rédigé plus de 240 ouvrages;

– Al Kindi, le premier philosophe arabe; a écrit 241 ouvrages;

– Ibn Khaldoun, historien et sociologue des sociétés arabe, berbère et perse;

– Al Maghribi(1220-1283) a écrit de nombreux ouvrages sur la trigonométrie;

– Ibn Nafis (1213-1288) est le premier savant à avoir décrit le processus de circulation sanguine dans le corps humain;

– Al Qualassadi(1412-1486), mathématicien qui a introduit le symbolisme algébrique en employant des lettres au lieu de nombres;

– Ibn Yaniss(950-1009) est connu pour ses tables astronomiques;

– Abbas Ibn Farnass(810-887) scientifique arabo-espagnol , a construit un planeur qui a volé pendant 10 minutes;

– Ibn Al Haytam(965-1039) a écrit le Kitab-al-manazir où il traite abondamment des sciences de l’optique; précurseur du principe de la camera obscure, à l’origine de l’appareil photographique;

– Ziryab, «l’oiseau noir» a inventé la NOUBA, la forme musicale la plus réputé d’Andalousie;

– etc.

Quelques idées fausses sur les arabes 

Il y en a surtout deux qui sont les plus répandues :

1- -Les arabes sont tous des musulmans :

C’est faux car il existe près de 15 millions d’arabes chrétiens répartis en Égypte (8 à 16%), en Syrie (5 à 10%), au Liban (34 à 41%), en Palestine, en Israël, en Jordanie, en Irak et en Iran.

Aux États-Unis, la communauté arabe compte environ 3.5 millions de membres dont 63% sont chrétiens et 24% musulmans.

2- -Les  iraniens sont des arabes

C’est faux, les iraniens sont des perses et, contrairement à ce qu’a voulu faire croire le charlatan doc Mailloux, Amir Khadir, iranien d’origine n’est donc pas arabe.

Ceux qui veulent approfondir leurs connaissances sur les perse peuvent relire «les lettres persanes» de Montesquieu, regarder le film à succès «Persépolis» ou faire mieux encore : goûter à la poésie d’Omar Khayyâm.

Retour sur le duo  Péladeau- Mailloux

Comme sa personnalité est facile à cerner, il n’est nul besoin d’être psychologue ou psychiatre et on peut, sans risques de se tromper, dire que doc Mailloux est un complexé à la base, devenu charlatan par nécessité, utilisant le scandale et la provocation pour attirer l’attention tout en cultivant un look d’illuminé.

Sachant cela, ceux qui ont porté plainte ont surement du lui faire plaisir car ils sont, indirectement, entrés dans son jeu.

Mais ce qui est choquant dans cette affaire, c »est cette complicité sournoise du groupe Péladeau, via son «joyau», le journal de Montréal, le véhiculateur consentant des obscénités. Mais que peut on attendre d’un journal qui ouvre sa tribune à des journaleux racistes, genre Martineau et aux aigris qui tirent sur leur propre  communauté?

Avec ce modeste article, on espère rétablir des vérités que certains obscurantistes cherchent à dissimuler pour entretenir la haine d’ethnies ciblées par eux.

Finalement, le journalisme n’est-il; pas en fin de compte qu’une quête de la vérité?

Atlas.Mtl ( Radouane Bnou-Nouçair)

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