“L’Amante du Rif” de Narjiss Nejjar et “Majid” de Nassim Abassi se sont vus décernés, samedi soir à Montréal, une mention spéciale lors de la cérémonie de remise des prix de la 28ème édition du Festival international de cinéma Vues d’Afrique.
Lors de cette édition, les festivaliers ont été transportés dans l’univers de personnages autant troublants qu’attachants dans ces deux longs métrages: une jeune fille en quête d’émancipation (L’Amante du Rif) et un enfant de dix ans qui part à l’aventure vers Casablanca (Majid, film Coup de cœur du Parrain Eric M’Boua). Les deux films ont reçu ces mentions dans la catégories “Prix Notre Afrik de la meilleur actrice et du meilleur acteur”.
Planté dans un décor idyllique au sein du petit village de Chefchaouen au creux des montagnes de la chaîne du Rif, dans le nord du Maroc, “L’Amante du Rif” (2011) est un docu-fiction sur la condition féminine, les abus au sein du milieu carcéral, le chô mage et la drogue, des enjeux que la réalisatrice voulait mettre en exergue en rapportant le témoignage d’une jeune marocaine Aya qui croise beaucoup de femmes se battant pour leur émancipation.
La réalisatrice Narjiss Nejjar et l’actrice principale Nadia Kunda ont été sur place à Montréal pour présenter L’Amante du Rif. Aya (Nadia Kounda) a 20 ans. Et comme toutes les jeunes filles de son âge, elle ne rêve que de trouver l’amour, sublimé et fantasmé à souhait. Mais sa vie prendra un tournant dramatique à la suite d’une rencontre avec Le Baron , un trafiquant de drogue de sa région qui lui “volera” sa virginité et, du même coup, sa liberté.
Dans son film “Majid” (2011), Nassim Abassi raconte lui l’histoire d’un enfant de dix ans dont les parents ont péri dans un incendie, et qui décide de trouver une photo de ceux-ci. Il demande de l’aide à son grand frère Driss alors que ce dernier ne pense qu’à une chose : quitter le pays. Majid découvre qu’il existe peut-être une photo de ses parents à Casablanca, il décide alors, avec la complicité de son nouvel ami Larbi, de partir à sa recherche. C’est la première fois que Majid va à Casablanca. Un voyage plein de péripéties et de surprises l’attend.
Le long-métrage avait déjà reçu le Prix du meilleur scénario au Festival de Tanger et Faucon d’argent au Festival du film arabe de Rotterdam, 2011.
Le parrain de Vue d’Afrique, Eric M’Boua, décrit le film de Nassim Abassi comme “un film troublant et attendrissant, porté à merveille par deux petits garçons. On y découvre, en toile de fond, un drame social et familial qui nous fait réfléchir sur la responsabilité universelle d’aider les plus vulnérables et de les écarter du danger”.
En clô ture de ce festival, la projection de “Sur la planche” de la réalisatrice marocaine Leïla Kilani a été précédée par la remise des prix de la 28 è édition du Festival international de cinéma Vues d’Afrique, où quelque 101 films venus de 36 pays, dont 26 d’Afrique et des régions créoles, ont été projetés lors de ce rendez-vous du cinéma africain qui s’est déroulé du 27 avril au 6 mai.
“Sur la planche” montre Badia et ses amies, toutes petites délinquantes volant et mentant pour fuir leur quotidien d’ouvrières à Tanger. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2011, “Sur la planche” est le premier long métrage de fiction de Leïla Kilani, journaliste indépendante, qui a aussi réalisé le documentaire “Tanger, le rêve des brûleurs”.
Le cinéma marocain a été aussi à l’honneur, vendredi soir, lors d’une projection documentaire de “Maroc-Marhaban Bikoum” (Bienvenue au Maroc), la grande série canado-marocaine coproduite par le Studio Via le Monde Inc. et la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT-Maroc).
La grande soirée Via le Monde: le Maroc à l’honneur a été programmé dans le cadre du 45è anniversaire de la société canadienne de production Via le Monde et de la 28 ème édition du Festival international de cinéma Vues d’Afrique, le plus grand rendez-vous, hors d’Afrique, du cinéma africain et créole.
Cet événement, qui a été marqué par la présence notamment de l’Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni et de plusieurs personnalités du monde du cinéma et de la culture, a été l’occasion de mettre en lumière le cinéma marocain, “méconnu” du public québécois, et pourtant actuellement en plein essor, révélant de jeunes talent tant chez les cinéastes que chez les actrices et acteurs s’exprimant sous des formes diverses et audacieuses.
MAP / Montréal, 6 mai 2012