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Younès El Maidani, maroco-albertain et fier de l’être: La conquête de l’ouest, version immigration

Younès El Maidani

Nous avons souvent entendu parler de leaders marocains parfaitement intégré au Québec dans de différents domaines, nous avons pris part aussi de tous les problèmes que vivent les marocains dans la même province, c’est dire que le Canada rime surtout avec  Québec dans l’imaginaire de la plupart des maghrébins.  Pour autant, les quelques milliers de maghrébins qui vivent à l’Ouest ne sont pas moins intéressants que nos québécois; autant sous l’angle des défis relevés, que des parcours et des réussites.

Nous prendrons aujourd’hui pour exemple de ces réussites, celle de M. Younès El Maidani qui, à son arrivée au Canada en 2008, à décidé de  s’installer dans la capitale de la Province de l’Alberta, Edmonton.

Titulaire d’une licence en droit à l’université Mohammed V de Rabat en 1999, diplômé de l’Institut linguistique ZDF (Anglais et Allemand) en 2001, il entre dans la vie active en 2001 en qualité de  cadre administratif et financier à l’Agence Nationale (marocaine) de la Promotion de l’Emploi et des Compétences. Il est rapidement promu Directeur régional à Khemisset. En décembre 2008, il quitte cette prometteuse carrière pour s’installer au Canada et d’emblée, il choisit Edmonton.

«Spaghetti people»

Les raisons de ce choix ? via Internet, il apprend que l’économie de l’Alberta est florissante et que les opportunités qui se présentent dans cette province  incomparables.

Mais la conjoncture lui joue un vilain tour : il arrive en Alberta en même temps qu’une période de récession qui fausse tous ses calculs et lui impose des défis inattendus.

Trois semaines  après son arrivée, devant la situation morose du marché de l’emploi, il accepte un travail d’étalagiste  dans un supermarché à Edmonton. Un mois plus tard, un poste se libère; celui de directeur administratif; il applique et s’impose comme meilleur candidat. Mais ses collègues s’opposent à sa nomination.  Il se plie à ce fait et applique ailleurs. Bien lui en prend, car très rapidement, en janvier 2009, il retrouve un domaine dans lequel il a brillé dans sa vie d’avant l’émigration avec l’offre d’un poste de conseiller en emploi au sein d’un organisme non gouvernemental, «Accès Emploi», partenaire  de “Alberta Works”  chargé d’aider les minorités francophones de  la province de l’Alberta en matière d’employabilité.

Ces différentes péripéties ne luis laissent aucun mauvais souvenir cependant. Au contraire! “J’ai appris ce que signifiait l’expression «Spaghetti People» (personnes flexibles capables de s’adapter à toutes les situations; y compris des emplois de transition qui permettent d’acquérir des références et une expérience canadienne”  dit Younes.

Invitation à Edmonton

Dans le cadre de son travail, il s’épanouit d’ailleurs. Car, au quotidien, il doit rester attentif à la conjoncture économique dans la Province, à l’interpréter pour identifier toute piste d’emploi. Au quotidien aussi, il doit apprendre à donner de l’espoir  à ses clients. Ce qui l’enrichit considérablement.  Il gagne également en sagesse et on le sent bien à ses propos et dans les méthodes qu’il propose à ceux qu’il conseille. La recette de la réussite dans un parcours d’insertion en emploi ? : “ De la  patience, car rien n’est jamais acquis d’avance : il faut prévoir et planifier. Je pense aujourd’hui qu’un bon plan doit s’étaler sur 4 ans, subdivisé en  plans d’action trimestriels avec un bilan semestriel qui permet d’avoir de la visibilité. Ne jamais se laisser gagner par la déception et se garder de tout pessimisme et savoir tirer plus de force de chaque insuccès» explique-t-il.

La conjoncture albertaine s’étant améliorée, Younès El Maidani suggère à ses compatriotes maghrébin de venir à la découverte de l’Alberta ou les prévisions économiques s’accordent sur une proche période de croissance «plus forte encore que les années dorées 2005 – 2008».

Mais perfectionnez d’abord vos connaissances des langues officielles du pays, car« la maitrise du français est de l’anglais est un choix stratégique qui peut avoir une très grande influence sur le parcours des immigrants, leur intégration professionnelle et sociale; même lorsque la langue de travail est le français. C’est vrai en Alberta mais c’est vrai aussi à Montréal».

Par Faouzi Berrada (Atlas.Mtl 173 du 2 au 15 février 2012)

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