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Le monument de la chanson kabyle Cherif Kheddam n’est plus

Cherif Kheddam

Le monument de la chanson kabyle Cherif Kheddam est décédé lundi dans un hôpital parisien à l’âge de 85 ans, a-t-on appris auprès de son entourage artistique dans la capitale française.

Connu pour être le chantre de la musique kabyle de l’exil, feu Kheddam est arrivé en 1947 en France. A son arrivée, il s’établit à Saint-Denis puis à Epinay.

De 1947 à 1952, il exerce dans une fonderie et, de 1953 à 1961, dans une entreprise de peinture. Parallèlement à son dur métier, Cherif Kheddam prend des cours de solfège le soir chez des particuliers. C’est donc dans le contexte de l’émigration que Chérif commence à pratiquer la musique et le chant.

Selon le défunt écrivain Tahar Djaout, c’est en France où il arrive à l’âge de 21 ans que Cherif Kheddam découvre vraiment l’art: la chanson maghrébine, arabe ou occidentale, les films égyptiens, dans une époque où la scène était dominée, s’agissant de la chanson kabyle, par Slimane Azem, Cheikh El-Hasnaoui et Alloua Zerrouki.

De sa première chanson Yellis n tmurt iw (Fille de mon pays), enregistrée à la fin des années 1940 sur un disque 78-tours, Kheddam part de succès en succès avec sa multitude de chanson dont B’gayet Telha et en composant pour Radio Paris, puis pour l’ORTF plusieurs morceaux exécutés par le grand orchestre de la radio.

Les affres de l’exil et de la guerre d’Algérie le poussent au repli sur soi et à la création. De cette situation paradoxale naît l’Âœuvre musicale de Chérif qui va se tourner vers une carrière professionnelle, encadrant des grands de la chanson kabyle dont Idir, Aït Menguellet, Malika Domrane et autre Nouara dont il deviendra l’époux une fois rentré au pays en 1963, année durant laquelle il rentra à la Chaîne II pour animer plusieurs émissions de radio.

C’est avec Ighennayen Uzekka (les chanteurs de demain) qu’il sera connu et hautement apprécié pour avoir déniché des talents, conseillé et encouragé les nouveaux venus au monde de la chanson.

Selon ses proches, le corps de Cherif Kheddam qui a été transféré vers une morgue près du cimetière Père Lachaise à Paris, serait rapatrié mercredi en Algérie, précisément vers le village d’Ait Bou Messaoud (Tizi-Ouzou) qui l’a vu naître le 1er janvier 1927.

APS: PARIS, 23 jan 2012

 

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