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Chaou et Anouar à Montréal: Pour deux folles nuits de «Châabi» et de «Raï»

Deux grands galas musicaux animeront les nuits du Montréal maghrébin en ce mois de janvier 2012. La première sera animée par Abdelkader Chaou, pionnier du «Châabi» et le second par Cheb Anouar, une étoile du «Raï».Montréal sera égayée, en ce mois de janvier, par deux chantres de la musique algérienne:

Abdelkader Chaou, le dernier des pionniers

Abdelkader Chaou est un brillant interprète de chaâbi né en 1941 à la Casbah d’Alger, de parents Kabyles. Sa carrière musicale démarre lorsqu’il participe à l’émission de Djillali Haddad à Radio Crochet. Fortement encouragé par son entourage, il décide alors de se perfectionner en s’inscrivant au conservatoire d’Alger, alors dirigé par Hadj M’hamed El Anka. Il enregistre en 1966 son tout premier titre, « Ya dou âyani », à Radio Alger. Deux années plus tard, il intègre pour une courte durée le Théâtre National d’Alger (le TNA), et participe entre autres à un gala donné à Shiraz en Iran.

Le succès est définitivement au rendez-vous en 1970, lorsqu’il enregistre « Ghazali qoudami » et « Lila win Cheft mehboubi», qui constituent son premier disque, puis « Djah rebi ya djirani », qui le consacre chanteur à succès sur la scène musicale.

Abdelkader Chaou fut un chanteur incontournable durant les années 70, grâce à l’école Mahboub Bati , avec des très beaux titres à succès tels que « Mazal khatmi », « Ya lâadra win moualik » ou encore « Mériem Mériem ». Il a de plus un répertoire très diversifié qu’il emprunte à la musique arabo-andalouse, qu’il s’agisse de complaintes mélancoliques ou de mélodies plus gaies.

En revanche, si certains de ses pairs, tels que les Maestros  Mahboub Bati, Stambouli,  Maâti Bachir, Kamel Hamadi et Skandrani, le reconnaissent comme un grand modernisateur du chaâbi, d’autres ne manquent pas de l’accuser d’avoir dénaturé l’essence de cette musique. Il est en effet  un virtuose, lui et Guerouabi ont eu le mérite d’introduire un nouveau souffle et de nouveaux instruments non classiques, ce qui leur a permis de renouveler le style chaâbi de manière dynamique.

Son répertoire, à date, enregistre plus de 300 titres à succès à son ascension. Abdelkader Chaou s’inscrit, donc parmi les derniers grands noms de sa génération.

Il a toujours vécu en Algérie  où il continue de se produire. Mais c’est aussi un voyageur qui n’arrête pas de séduire ses fans à travers le Maghreb, l’Europe, mais aussi l’Amérique du nord.

Montréal et les Montréalais lui réservent une place de choix, à chaque fois qu’il vient avec son mandole. Parmi les ami(e)s qu’il s’est fait ici, le musicien Djamel Lahlou qui l’invite et lui promet un cadre des plus agréables, dans une salle somptueuse, un orchestre chevronné et un auditoire Maghrébin des plus accueillants et avertis.  Il se produira à Montréal le samedi 28 janvier 2012 à la salle Hellénique sise au 5757 Wilderton à Côte des neiges.

Cheb Anouar, L’enfant prodige de Tlemcen

Cheb Anouar est un chanteur Algérien de raï sentimental, d’origine chaouie, il vit dans la région de Tlemcen. Il fait ses débuts, très jeune, dans la maison de disques Rallye, auprès des deux frères Baba Ahmed qui ont eu leur moment de gloire pendant les années 70-80, avant de se lancer dans la pop- raï au milieu des années 80.

La première chanson qu’Anouar enregistre, un très beau tube « nekri berrah ». Il connut une grande notoriété durant toutes ces années. Il poursuit son ascension avec d’autres chansons à grand succès, dont « Lalla laroussa », « ma yjouz », «achoufou mali ».

Il chante également un très beau duo avec le célèbre Cheb Khaled, « salou ala nbi », au cœur d’une période trouble de l’histoire algérienne où les chanteurs de Rai étaient gravement menacés par les terroristes.

Anouar finit par se réfugier à Oujda, au Maroc. Il revient sur scène quelques années plus tard, avec plusieurs chansons dont « Amour secret » et ré-accède, pas à pas à son succès habituel qu’il a toujours connu auprès des compositeurs Rachid et Fathi, cette fois-ci avec un répertoire plus maghrébin et marocain, reprenant des anciens tubes de Abdelhadi belkhayat, entre autres. Sa stratégie est , donc, claire : séduire les jeunes avec le rai, en même temps que les moins jeunes, avec dles classiques bien interprétés.

Cheb Anouar, qui est toujours jeune, malgré les décennies de succès qu’il a son actif. Il sera à Montréal, à côté du Maître Abdelkader Chaou, ce dernier samedi du mois de janvier, invité par leur ami l’artiste Djamel Lahlou.

Atlas.Mtl 173 du 19 janvier 2012

Rubriques : Actualités, Spectacle
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