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Une jeune « colombe » marocaine au plus grand Festival littéraire d’Amérique du Nord

C’est un exploit inédit que vient de concrétiser la jeune écrivaine marocaine Intissar Louah, invitée à participer à la première édition du Festival “Word on the street”, qui s’est déroulée le week-end dernier à Lethbridge, dans la province canadienne de l’Alberta (ouest) et dont le but principal est de promouvoir la littérature et booster les actions relatives à l’alphabétisation.

“Lorsque j’ai reçu l’invitation pour participer à ce Festival, tout le monde était dubitatif quant aux intentions des organisateurs de convier une jeune à un événement d’une importance aussi grande”, a confié à la MAP l’écrivaine Intissar, à peine âgée de 14 ans lorsqu’elle avait publié l’année dernière, dans son pays d’accueil, son premier roman (98 pages) “Le chant de la colombe”.

“C’est avec beaucoup de curiosité et tant de joie que j’ai décidé de me rendre à Lethbridge. Tout ceci m’a rendu perplexe et je souhaitais parvenir à y voir plus clair et m’imprégner d’une certaine lucidité. Tout au long du trajet, je contemplais les vastes étendues de la province canadienne, tout en jetant par-dessus bord les quelques préjugés que l’on colportait à tort à notre égard”, a-t-elle ajouté.

Une fois sur place, “je n’ai pas pu m’empêcher d’interpeller les organisateurs sur leurs véritables raisons et motifs, voire les critères ayant présidé à leur décision de me sélectionner parmi les candidats pour participer à ce grand événement. Leur rétorque a été spontanée et très simple: “vous avez été l’unique jeune écrivaine sur laquelle notre choix a désormais porté (…) et notre but est d’assurer la participation de jeunes talents au Festival de la rue et de leur permettre de rencontrer leurs homologues de renommée”, s’est réjouie Intissar, considérée comme la plus jeune écrivaine de la province anglophone canadienne d’Alberta.

Ce qui brave et défie le “normal” et lui octroie incontestablement le statut de génie, c’est qu’elle vient de participer à cette manifestation culturelle aux cô tés d’une quarantaine d’écrivains “adultes”, le jour où Lethbridge rejoint Halifax, Toronto, Kitchener, Calgary et Vancouver, en accueillant ce Festival de rue et la célébration de l’alphabétisation.

“C’est toujours un plaisir de rencontrer son lectorat”, a souligné l’auteure du roman “Le chant de la colombe”, un titre des plus révélateurs et mûrement réfléchi qui renvoie subrepticement à sa personnalité encore juvénile, à une certaine sublimation et à une volonté de vouloir voler de ses propres ailes et traverser, voire outrepasser l’Atlantique, afin de concrétiser un rêve qui l’a de tout temps caressé dans son pays d’origine. Celui de démontrer de vive voix sa capacité d’écrire et de décrire de manière éloquente avec un style original et éblouissant son parcours d’enfant, aussi bref et ambivalent soit-il.
En fait, dès sa prime enfance, alors qu’elle admirait les nombreuses peintures gravées sur les murailles et les rues de la ville de Chefchaouen, Intissar développa un goût pour le dessin. Elle commença également à explorer l’art de l’écriture. A huit-ans déjà, elle écrivait de courts récits et poèmes qu’elle lisait devant ses amis à l’école.

Au pays d’accueil, Intissar est connue pour sa participation active aux différentes manifestations culturelles et littéraires et a obtenu plusieurs prix de considération.

Outre le prix “On authoring and publishing a book” qui lui a été décerné par son école à l’occasion de la fête de fin d’année scolaire, Intissar a reçu plusieurs invitations pour participer à plusieurs Festivals littéraires de Calgary en octobre et en avril prochains, a-t-elle fait savoir.

Son prochain challenge, a-t-elle noté, est de “rechanter” son roman en langue anglaise, tout en exprimant son immense regret de ne pas pouvoir le traduire pour le moment en langue arabe.

“La version anglaise du roman est actuellement en processus de proof-editing et sera fin prête dans les mois qui viennent”, a fait savoir Intissar, devenue pratiquement une vedette en Alberta où elle est courtisée par les médias canadiens avides de glaner une déclaration de cette jeune fille marocaine qui, nonobstant sa bravoure et les sacrifices qu’elle a consentis pour s’intégrer dans un nouveau monde et un environnement qui ne sont guère les siens, a pu relever brillamment les défis et défricher un chemin semé d’embûches pour s’imposer avec mérite dans la société d’accueil et devenir un modèle dont il faut s’inspirer, de l’avis même de ses enseignants canadiens.

Par Mohammed Farhane: MAP.

Rubriques : À la Une, Culture, Immigration
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