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« Continuer en MLS à l’Impact »

Hicham Aababou

A 33 ans, Hicham Aâboubou vient d’achever la saison de NASL avec l’Impact Montréal. L’ancien défenseur du Kawkab Marrakech raconte sa longue carrière en exclusivité pour Footafrica365.fr.

Hicham Aâboubou, racontez-nous d’abord comment vous avez débuté votre carrière junior au Maroc avec le club de Khenifra et ensuite avec le KAC Marrakech…
Après mes débuts comme cadet avec le club de Khenifra, j’ai été acheté par le KAC Marrakech à l’âge de 14 ans. J’y ai fait à travers les années toutes les catégories; junior, senior B, senior A, jusqu’à l’équipe de première division à l’âge de 17 ans. J’ai donc commencé jeune à évoluer avec des coéquipiers de haut-niveau. Je jouais d’abord comme milieu défensif, puis je suis passé à la position de défenseur central qui est devenu ma position favorite, mais j’ai joué parfois comme latéral droit. Toute cette période fut une belle expérience pour moi.

Comment vous êtes-vous retrouvé avec le club du Mouloudia Marrakech ?
J’ai été prêté à ce club pour un an par le KAC Marrakech en 2001-2002, mais je n’y ai joué que quelques matchs avant de revenir avec mon club initial en première division.

Qu’avez-vous retiré de toutes ces années de formation ?
Beaucoup de gens au Maroc, moi y compris, rêvions de jouer à Marrakech qui est non seulement une belle ville, mais pour également faire partie d’un club de premier plan qui évolue en première division. Même si j’étais sur le banc de touche, j’étais là quand le KAC Marrakech a remporté la CAF en 1996. J’ai eu la chance de côtoyer des joueurs établis qui ont fait partie de l’équipe nationale du Maroc, qui ont joué dans des tournois ou des coupes africaines. J’ai beaucoup appris en jouant avec eux et en les regardant jouer, et c’est quelque chose que n’importe quel joueur là-bas apprécie au plus haut point.

Tout allait donc bien pour vous au Maroc. Comment en êtes-vous venu à venir vous établir au Canada pour la poursuite de votre carrière ?
C’est un peu difficile à expliquer, car c’est au moment où j’étais devenu titulaire établi pour le KAC Marrakech et que j’ai même été sélectionné pour la première fois en équipe nationale marocaine que j’ai pris la décision de venir jouer ici en Amérique du Nord. Je voulais simplement changer de championnat, découvrir de nouvelles avenues ailleurs, réaliser d’autres objectifs, essayer autre chose. C’est ainsi que je suis arrivé au Canada en 2006. Mais il m’arrive parfois de me dire que je regrette ma décision à cause de ce que j’ai laissé derrière moi, je me dis que je ne regrette pas du tout d’être là avec le plaisir d’y jouer qui s’est accru avec le temps et tout le chemin parcouru depuis mon arrivée, même si je n’y ai pas encore accompli tout ce que je veux en tant que joueur.

Comment avez-vous entendu parler de l’Impact de Montréal ?
J’avais entendu parler de cette équipe avant mon arrivée au Canada. Deux jours après mon arrivée ici, j’ai contacté l’entraineur Nick De Santis et je lui ai envoyé mon CV. Il a accepté que je reste avec l’équipe pour faire des essais pendant un mois. Mais comme j’avais envie de jouer et que j’en avais marre d’attendre, je suis partie jouer avec les Dynamites de Laval, une équipe de la Ligue Canadienne de Soccer dont j’avais entendu parler par quelques compatriotes marocains qui jouaient là-bas. Même si je jouais régulièrement, ce n’était pas le niveau de jeu que je recherchais. Les dirigeants de l’Impact m’ont rappelé quelques mois plus tard, et cette fois j’ai vraiment pu jouer avec le club.

Comment s’est passé la transition entre le Maroc et le Canada? Ça a été difficile pour vous de vous adapter ?
Au début oui, car je ne parlais pas du tout anglais, alors ca a été très difficile au début. Maintenant, je me sens bien, je m’entends bien avec le staff technique, les autres joueurs, et je comprends bien l’anglais. J’aime beaucoup l’ambiance qui règne ici. Pendant les matchs, je me rends compte qu’il y a de plus en plus de partisans de l’Impact qui sont arabes ou marocains d’origine ou qui ont émigrés. Certains m’appellent ou me rencontrent et ca me fait plaisir de voir tous ces gens qui m’aiment, si bien que je fais des efforts sur le terrain pour ne pas les décevoir.

« Nourredine Naybet, un exemple à suivre »
Pourquoi avez-vous pris une année sabbatique en 2008 ?
Ce n’était pas vraiment une année sabbatique. L’Impact m’avait libéré en 2007 et je cherchais une place où jouer. Finalement, j’ai repris des études en économie à l’Université de Montréal et en même temps, j’ai évolué pour les Carabins de Montréal, qui sont l’équipe de cette université. J’y ai joué pendant une saison et ce fût une excellente année sur le plan de l’expérience professionnelle. Au cours de cette seule saison, j’ai gagné plusieurs trophées dont celui du meilleur défenseur de la ligue universitaire et j’ai été choisi comme membre de la première équipe d’étoile. Après la saison, l’Impact m’a rappelé de nouveau pendant l’été 2009 et j’ai pu conclure un accord avec eux pour la saison suivante.

Vous avez fait partie des Lions de l’Atlas. Avez-vous eu la chance d’y rencontrer des joueurs que vous admiriez qui étaient pour vous des exemples à suivre ?
Oui, je connais tous les joueurs qui ont fait partie de l’équipe nationale du Maroc la seule fois que j’ai été sélectionné, dont des stars comme Noureddine Naybet qui a évolué en Espagne avec le Deportivo La Corogne et qui est pour moi un exemple à suivre. J’ai pu également voir à l’œuvre Marouane Chamakh et Youssouf Hadji.

Avez-vous espoir d’être à nouveau sélectionné dans l’équipe nationale marocaine ?
D’une part oui, car je suis resté en contact avec des amis, des joueurs et des entraineurs au Maroc, tant avec les clubs marocains qu’avec la sélection nationale. J’ai même eu plusieurs opportunités pour aller rejouer là-bas. D’autre part, comme je l’ai déjà dit, le fait que j’ai quitté le KAC Marrakech pour venir jouer ici fait que l’on entend moins parler de moi en Afrique, d’autant plus que le foot pratiqué en Amérique n’est pas considéré encore comme de haut-niveau, contrairement à l’Europe par exemple. J’aimerais d’ailleurs pouvoir corriger cette idée-là dans l’esprit des gens là-bas, car je trouve qu’il se pratique en Amérique du Nord un football de très grande qualité. Le fait que peu d’entraîneurs ou de recruteurs savent où je joue maintenant diminue quand même mes chances de revenir dans l’équipe nationale, même si je le souhaite.

Quelles sont vos ambitions à court ou à moyen terme ? Souhaitez-vous continuer avec l’Impact lorsqu’il sera entré dans la MLS ?
N’importe quel joueur rêve de jouer au plus haut niveau, et je ne suis donc pas différent des autres. Maintenant que je fais ma vie ici à Montréal, c’est certain que j’aimerais pouvoir continuer avec l’Impact dans la MLS si on me fait une offre. Dans le cas contraire, il est sûr que je vais considérer d’autres ouvertures ou d’autres places. Certains clubs évoluant dans les pays du Golfe m’ont déjà fait des offres. Alors si je n’ai pas le choix, je vais les considérer c’est sûr.

Avez-vous constaté des différences entre le style de jeu pratiqué au Maroc avec celui en Amérique ?
Oui, car le style de jeu au Maroc et en Afrique est nettement plus axé sur la technique. En Amérique, c’est davantage axé sur le style physique. Mais comme j’étais déjà à l’aise dans le style physique car cela faisait quand même partie de la philosophie de jeu du KAC Marrakech, cela ne m’a pas posé de problèmes une fois arrivé en Amérique.

Quelles sont vos qualités en tant que défenseur ?
Je ne suis pas très doué pour parler de moi à ce sujet, mais j’ai souvent entendu dire dans les commentaires à mon égard que je suis rapide, à l’aise avec les ballons aériens et efficace techniquement.

Pour terminer, dites-nous quelques mots sur votre coéquipier Reda Agourram ?
Reda est un joueur qui a beaucoup de potentiel et de qualités comme attaquant. Il est encore très jeune, alors il doit continuer à travailler dur et à profiter de la chance qu’il a de pouvoir évoluer avec une équipe qui sera bientôt en première division en Amérique. Il a tout ce qu’il faut pour être un grand joueur offensif dans les années à venir, alors je lui dis: Inch’ Allah !

Propos recueillis par Mathieu Lemée (Rédaction Football365/FootSud)

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