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«Fuites» dans l’affaire Adil Charkaoui. Appel à une enquête publique

Dans un communiqué diffusé le 10 août dernier, la Coalition Justice pour Adil Charkaoui se déclare « outrée par la fuite orchestrée d’un document secret contenant des allégations complètement fausses contre le Montréalais Adil Charkaoui dont le certificat de sécurité a été évoqué en 2009. Rappelant qu’une fuite presque identique s’est produite en 2007, la Coalition appelle à une enquête publique et demande aux autres Canadiens de se joindre à elle pour contester les propos inacceptables du ministre Jason Kenney.»

«Totalement injustifié»

« Ces allégations sont fausses et constituent une attaque totalement injustifiée envers ma réputation et ma sécurité», a pour sa part déclaré M. Charkaoui. « J’ai passé six ans de ma vie à prouver mon innocence dans le cadre d’une procédure judiciaire secrète durant laquelle je ne savais même pas ce dont j’ai été accusé. Après que la Cour fédérale ait révoqué le certificat de sécurité émis contre moi, j’ai exprimé l’espoir que je ne passerais pas le reste de ma vie comme un « ex-présumé ». Maintenant, presque deux ans après que le tribunal m’ait innocenté, je me retrouve à nouveau devant le tribunal de l’opinion publique. Cela doit cesser. »

« C’est comme un cauchemar récurrent. La Presse a publié la même histoire en 2007 suite à la fuite d’un autre document secret qui contenait les mêmes allégations non fondées. Ce document a ensuite été soumis à un tribunal et, dans une décision rendue en janvier 2008, le juge Noël de la Cour fédérale du Canada a conclu que les allégations étaient non fondées; la juge Tremblay-Lamer est arrivée à la même conclusion en 2009. Combien de fois dois-je être reconnu innocent de ces mêmes allégations ? »poursuit-il.

Manipulation?

« Nous voulons une enquête publique sur qui est responsable de cette fuite et quelles sont les motivations derrière ce geste», a déclaré Anna Malla, de la Coalition Justice pour Adil Charkaoui. « Nous voulons savoir quels sont les intérêts qui se dissimulent derrière cette personne; qui est celui ou celle qui essaie de manipuler les médias et le public? Le moment choisi pour cette fuite n’a rien d’une coïncidence, voyant que M. Charkaoui a intenté une poursuite en 2009 pour tenir le gouvernement responsable de l’abus de ses droits dans le cas des certificats de sécurité. Il y a certains autres éléments qui nous amènent à croire que de hauts fonctionnaires peuvent avoir été directement impliqués dans cette fuite. »

« En 2007, la GRC a annoncé qu’elle allait lancer une enquête criminelle sur la fuite du document secret et le SCRS a annoncé qu’il menait une enquête interne. Les résultats de ces enquêtes n’ont jamais été rendues publiques et personne n’a jamais été tenu responsable. Pourquoi pas ? Cette fois, nous insistons sur une enquête publique », a poursuivi Mary Foster, une autre membre de la Coalition.

« Nous voulons aussi que Jason Kenney explique ses commentaires. Au lieu de condamner la fuite de fausses informations, ce qui est un acte criminel, une infraction – selon ses propres paroles – à la sécurité nationale et une attaque contre la sécurité et la réputation de deux individus, il a utilisé la fuite pour se faire du capital politique et tenter de justifier les abus du gouvernement dans le cas de ces deux hommes. Si les tribunaux ont examiné ces allégations et sont convaincus qu’elles ne sont pas fondées ou qu’elles sont si insignifiantes qu’elles ne méritent même pas d’être présentées en premier lieu devant un tribunal, de quoi se mêle le ministre en annonçant qu’elles constituent des ‘preuves très solides’? » conclut Mme Foster.

Source : Coalition Justice pour Adil Charkaoui (www.adilinfo.org)

 

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