0

Tant qu’il y aura des hommes…

Sans grande surprise, Stephen Harper et le Parti Conservateur ont remporté la majorité parlementaire qu’ils convoitaient et ce à l’issue d’une consultation électorale à laquelle seul(e)s deux canadien(ne)s sur trois (61,1% de taux de participation) ont pris part.

Cette victoire d’un parti de droite dans un pays réputé avoir plutôt le cœur au centre gauche, trouve son explication dans plusieurs facteurs dont :

  • – Les qualités de fin stratège, indéniables, de Stephen Harper qui a su naviguer sans changer de cap pendant cinq années de pouvoir minoritaire,
  • – La lassitude devant cette situation  – perçue comme une phase de non-pouvoir – des  canadiennes et canadiens ayant fini par se convaincre que même une droite pure et dure aux affaires valait sans doute mieux qu’un gouvernement réduit aux velléités et aux petites ruses politiciennes pour faire passer la moindre décisions,
  • – La montée en puissance du NPD, notamment au Québec, regardé comme l’ultime gardien du temple du centre gauche  et la seule formation capable de se dresser à la face des conservateurs et à préserver les composants sociaux-démocrate de l’identité du pays.

Nous voilà donc revenus à schéma très classique de bipolarisation de la vie politique fédérale, avec une Droite contre une Gauche, et des partis marginalisés incapables même d’arbitrer les débats ou de servir de fléaux à la balance des forces ou à défendre d’autres options qu’un fédéralisme centralisateur.

Cette situation ne doit cependant pas faire illusion. Car la seule victoire sur laquelle elle a débouché est celle de M. Harper et de ses conservateurs. Ils ne devraient en effet rien perdre de leurs 167 sièges d’ici les prochaines législatives (en 2015, puisque désormais les élections auront lieu à date fixe) alors que Le NPD de M. Layton, sous les couleurs duquel de nombreux souverainistes québécois se sont fait élire, pourrait bien apprendre à ses dépends ce que «essaimage politique» veut dire, lorsqu’il verra ces élus traverser la Chambre pour se rallier à un Bloc Québécois moins moribond qu’on ne pourrait le croire…

Mais n’anticipons pas, et réjouissons-nous aujourd’hui du fait que quatre originaires du Maghreb ont su gravir la colline Parlementaire, ce qui constitue une Première dans l’histoire institutionnelle du Canada.

Tout cela fait que la vie politique semble reprendre des couleurs; assez, espérons-le, pour que la prochaine fois que nous devrons aller aux urnes on revienne à des taux de participation reflétant réellement la citoyenneté et le sens de la responsabilité proverbiaux des canadiens.

Sur un tout autre registre…

Sur un tout autre registre, le début de la semaine écoulée à été marqué par l’annonce de la mort de l’ennemi public Numéro 1 des États-Unis, Oussama Ben Laden.

«Victoire» américaine ? Médiatique sans doute; car le véritable ennemi public numéro un de l’humanité, ce n’était pas ben Laden, mais ce qu’il incarnait : le terrorisme, qui vient encore de frapper il y a quelques jours, à Marrakech, au Maroc, tuant quatorze innocents de six nationalités différentes, dont deux canadiens et parmi eux une femme enceinte de sept mois.  Les autorités américaines ont beau plastronner, le mal n’est pas éradiqué, il ne le sera sans doute pas avec la fin d’Al Qaïda qui n’est, on l’oublie trop souvent, que la résurgence d’un phénomène du à la mal vie des peuple et qui – il n’y a pas ci longtemps de cela – affecté l’Europe avec les Brigade Rossi, la Fraction Armée Rouge, La Roth Fraction Arme, l’ÉTA et qui ressurgira ailleurs, sous d’autres latitudes et sous d’autres noms, tant que des humains seront frustrés ou lésée  et ne verront pas leurs aspirations aux biens être réalisées par des gouvernements véritablement conscients de leurs devoirs et obligations.

Abdelghani Dades (Edito Atlas.Mtl numéro 155 du 6 mai 2011)

 

Rubriques : Édito
© 2002 - 2017 Atlas Media. Tous droits réservés.
Propulsé par Noordev Technologies inc