Commentaires fermés sur Prélude au «Startup Weekend» de Montréal. Un atelier pour déranger les idées reçues sur l’entreprenariat

Prélude au «Startup Weekend» de Montréal. Un atelier pour déranger les idées reçues sur l’entreprenariat

Hachem Bensaleh, président du Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada (FCMRC)

Hachem Ben Essalah, président du Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada (FCMRC)

“Les investisseurs sont rudes!” s’est exclamé Sergio A. Escobar, co-fondateur et Directeur Général de Founder Institute et Directeur du programme NEXT. Selon lui, un entrepreneur, qui se croit détenteur d’une idée géniale et la soumet à un investisseur, risque fort bien de se faire rétorquer une réponse intimidante du genre: “Personne ne daignera voler une idée aussi si stupide!” Sergio ajoute cependant que, loin d’être un facteur de démotivation, une telle réaction est une chance à saisir pour mettre à l’épreuve l’idée initiale et la faire évoluer au contact de clients potentiels, experts et fournisseurs de fonds. Contre toute attente, l’idée qu’on croyait immuable parce que brillante, se transforme profondément pour être au diapason de toutes ces parties prenantes, ce qui la propulse sur la tremplin de la réussite.

Mr. Escobar, facilitateur de Startup-Weekends et communicateur de talent, a ainsi dérangé plus d’une idée reçue en s’adressant à plus de 80 participants à l’Atelier d’Idéation tenu le 6 décembre 2014 à Dar Al Maghrib à l’initiative du Forum des Compétences Marocaines Résidant au Canada (FCMRC). Cet atelier interactif est un avant-goût au Startup-Weekend tant attendu organisé par le Forum les 23, 24 et 25 janvier prochains également à Dar Al Maghrib.

A l’ouverture de la rencontre, Hachem Ben Essalah, président du FCMRC, a rappelé que “l’entreprenariat est la dynamo de l’économie,” particulièrement dans le contexte de globalisation qui efface toutes sortes de limites. Il a aussi recommandé de penser à l’Afrique, continent à forte démographie et à haut potentiel de développement, en citant à titre d’exemple “l’éducation par satellites destinée à atteindre les villages les plus reculés.”

Sergio Escobar a quant à lui décrit l’approche structurée de Founder Institute en soutien aux idées d’affaires élaborées aux Startup-Weekends. Il s’agit d’une formation accélérée de 4 mois, à temps partiel, qui commence par s’assurer que l’idée d’affaire est bien le résultat d’un problème vécu personnellement provoquant une “colère” et une “passion” à en trouver une solution transposable. Le processus définit ensuite la vision du projet, effectue une recherche du marché, fonde la compagnie et forme son équipe, met au point le produit, sécurise les fonds et lance les ventes. Le résultat final est donc une bonne idée d’affaire validée, une compagnie structurée et un plan de développement.

 “N’est pas entrepreneur qui veut” !

Cette approche met cependant plus l’accent sur l’individu-fondateur que sur sa compagnie. D’après Sergio Escobar, “n’est pas entrepreneur qui veut.” Les qualités individuelles requises consistent à “être ouvert d’esprit, agréable et persévèrent.” Un entrepreneur ouvert d’esprit est celui qui écoute ses partenaires sans tabous, ne “tombe pas en amour” de son idée pour justement la remettre en cause, et au besoin la “tuer” et la remplacer par d’autres mieux en phase avec les tendances du marché. Il doit aussi être agréable pour bâtir son équipe et surtout pouvoir la gérer “sous tension,” et attirer clients et investisseurs, sans quoi rien n’est possible. Enfin, la persévérance serait en particulier la détermination de “poursuivre le projet sur plus de 20ans!” Tout ceci requiert donc un “test préliminaire de personnalité” assez sélectif.

Le processus ainsi décrit a fait ses preuves. Il a accru le taux de réussite des initiatives d’affaires à 87%, et sécurisé les fonds d’investissement à 42% grâce en particulier à une centaine de partenaires dont des compagnies aussi réputées que Microsoft.

L’une de ces réussites est celle de Elyes Ben M’rad, jeune d’origine tunisienne qui a fait part à l’assistance d’un parcours fort intéressant. Elyes a d’abord eu la chance de vivre une expérience frustrante en tentant de développer le marché d’un café de Montréal. De cette “colère” est née une “passion” à développer un programme de fidélisation ingénieux au service d’une coalition de cafés indépendants, projet qu’il a brillamment réussi en compagnie de ses deux coéquipiers marocain et algérien. L’équipe envisage maintenant de transposer ce modèle, baptisé “Fika”, à d’autres commerces sous la bannière “Fedilizr”.

Pendant le reste de l’événement, les participants ont expérimenté une simulation de Startup interactive en appliquant en petits groupes le concept décrit précédemment. Cela consistait, à partir d’un “problème” vécu et une “passion” à le résoudre, de lancer une idée d’affaire et tenter de “l’enterrer”, et au cas où elle survivait à la critique la transformer pour la concrétiser dans une étape ultérieure. Les résultats ont été étonnamment créatifs avec de nombreuses idées d’affaires telles que: association météo et commerce; partage de véhicules de transport; documentation des informations de santé dans un bracelet individuel; carte-cadeau en ligne; application éducative conviviale pour enfants; etc.

A ceux qui s’inquiétaient de “se faire voler” leurs idées, les conférenciers ont souligné que le principal défi est bien plus dans l’exécution que dans la génération des idées; et que toute idée, quelle qu’elle soit, évolue substantiellement au cours de sa mise en œuvre. En définitive, l’idée appartient plus à ceux qui la concrétisent qu’à son propriétaire initial.

De par la qualité des contributions et la dynamique des échanges, cet événement a constitué un excellent prélude au Startup-Weekend du 23 au 25 janvier. Vous tous de toutes origines, porteurs d’idées d’affaires, juristes, graphistes, financiers, investisseurs, ou simples curieux, vous êtes cordialement invités à y participer.

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