Le festival international du cinéma de Vues d’Afrique qui fête cette année son 30ème anniversaire permettra au public de découvrir de nombreux films du 25 avril au 5 mai dans plusieurs lieux à Montréal, à Québec et à Ottawa.
La programmation du festival qui se veut avant tout un regard sur le monde, permettra aux spectateurs de découvrir des productions africaines, européennes et canadiennes.
Pour Madame Géraldine Le Chêne, le chemin parcouru depuis plusieurs années continue à s’agrandir : « Tous ceux qui veulent voir les meilleurs films en compétition internationale sont les bienvenus et ceux qui veulent faire partie de la grande famille de vues d’Afrique sont les bienvenues…On est ouvert sur le monde quelque soient nos origines…On n’a pas besoin d’être africain pour comprendre les choses ».
La programmation du festival qui se veut un peu rebelle aux dires de Madame Le Chêne a aussi une vocation militante : « On est là pour montrer que oui tout va bien, mais il y a des choses qui peuvent aller mieux…On veut des choses intéressantes qui vont interpeller les gens qui vont plaire au public et le questionner ».
En effet, cette année les productions maghrébines sont nombreuses à l’image du film tunisien « Millefeuille » de Nouri Bouzid qui raconte l’histoire de deux jeunes filles, Zaineb et Aïcha, symboles de la Révolution en Tunisie. Toutes deux se battent pour leur indépendance, pour gagner leur liberté et luttent contre les carcans religieux et culturels établis par une société qui hésite entre modernité et traditionalisme.
Dans le même registre, « C’est eux les chiens » de Hicham Lasri, suit le récit de Majhoul, qui a été emprisonné en 1981 pendant les émeutes du pain au Maroc et qui est relâché en 2011 au moment où éclate le printemps arabe au Maroc. 30 ans plus tard, Majhoul doit faire face à une évolution de la société et de la technologie et il doit apprendre à y trouver sa place.
La tension sociale est aussi abordée dans le film algérien « Iminig (exil) » de Menad Embarek. Le film raconte le destin de Moussa qui prend en charge sa mère qui est en fauteuil roulant suite à l’assassinat de son mari par les islamistes. Moussa enfouit ses rêves sous le poids de son devoir envers cette mère et se questionne sur la possibilité et les conséquences de l’exil.
Les festivaliers auront ainsi le loisir de faire leur choix et découvrir les productions parmi la centaine de films qui est programmée…
Réda Benkoula