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Carnets de campagne (2 et fin). Selon toute vraisemblance…

Carnets de campagne (2 et fin). Selon toute vraisemblance…Selon toute vraisemblance, le 7 avril 2014 au soir, le taux de participation à l’élection législative qui entre dans sa dernière ligne droite, ne sera pas «décevant». Même s’il ne semble pas devoir battre des records, ce taux, qui prend le pouls de la population plus surement que n’importe quel sondage-stéthoscope, devrait aider à tordre le cou au scepticisme et au cynisme politique.

Un choix entre deux avenirs possibles

En effet, si toutefois la tendance que l’on observe ces jours derniers venait à se maintenir, l’affluence aux urnes ne pourra être que remarquable. D’abord parce que la partie (entendez un choix clair pour un parti ou l’autre, avec ou sans majorité) est loin d’être jouée et que de tous bords politique autant que chez les citoyens on se sent interpellés par une nécessaire mobilisation; ensuite parce que, pour une fois, on a vraiment l’impression que tout se joue, non entre deux partis mais entre deux projets de société qui convergent sur certains outils mais divergent du tout au tout dans leur conception du futur à préparer;  enfin parce que, dans l’expression de la volonté des électeurs, il y aura aussi des humeurs, des humeurs provoquées ou suscitées par des discours et des arguments électoraux variés, frappés au coin du bon sens , entachés de suspicion d’arrière-pensées, exprimés avec maladresse ou ressemblant par trop à des promesses sans lendemain.

Dans un monde parfait, parmi ces trois facteurs, un seul serait au centre des réflexions des citoyens électeurs : le choix entre deux projets de société.

L’alternative  

Dès lors, pour faire œuvre utile et réduire l’impact de la mobilisation «automatique» et des humeurs, il convient sans aucun doute de «lire» les deux options proposées, y compris entre les lignes. Et en fin de lecture, quelle conclusion s’impose?

Que le premier choix considère qu’il faut créer la richesse avant de la partager et, lorsque l’heure du partage sera venue, que celui-ci se fasse dans l’équité, dans le respect des valeurs universelles, des valeurs citoyennes communes, de la justice, de l’équité, de l’égalité. Que le second choix est aux antipodes; certes admet-il qu’il faut créer la richesse, mais qu’on ne se mettra à l’œuvre dans ce but que lorsque l’identité de ceux qui y auront accès prioritaire aura été établie.

Fasse à une telle alternative, comment s’étonner du fait que les électeurs, y compris ceux qui restaient passifs devant la chose publique, c’est-à-dire les «néo-citoyens», allophones entre autres, décident de sortir de leur léthargie civique et s’inscrivent sur les listes électorales, démarche indispensable pour qui veut faire entendre sa voix et exprimer ses préférences?

Des reconstructions en vue

Selon toute vraisemblance aussi, au lendemain du 7 avril 2014, il y aura une autre reconstruction à mettre en chantier. Celle de l’espace politique québécois. Au niveau des partis politiques en particulier.

Suivant en cela une tendance semblant universelle, depuis quelques années, nos politiciens ont pu croire que le schéma bipolaire en vigueur depuis des décennies, selon un modèle typiquement nord-américain, au Québec, était rendu obsolète. De la sorte on a pensé que la Belle Province pouvait gagner à évoluer vers un multipartisme dans lequel plusieurs partis pouvaient également prétendre à une majorité qui, même relative, permettrait de gouverner et de gérer la chose publique de manière, dans un délai moyen de deux années, à gagner une majorité et pouvoir exercer un mandat plein. Cette certitude a eu pour effet, outre l’émiettement de la scène politique, des postures idéologiques devenues plus importantes que les impératifs de gestion qui doivent être au cœur du métier de politicien et de la mission des partis politiques.

Un travail de reconstruction sera donc à mener à ce niveau. Il ne sera facile pour aucune formation, gagnante ou perdante.

Des chantiers à ouvrir

Et pour les électeurs?

Selon toute vraisemblance finalement, pour les électeurs aussi, tout ne sera pas fini au soir du 7 avril 2014. Bien sûr, ils seront appelés à participer au travail de relance économique que le gouvernement élu devra mener. Mais leur responsabilité consistera à prolonger leur vote en veillant à ce que ceux qu’ils auront choisi pour les gouverner n’oublient pas qu’à côté de la relance économique, il y a un avenir à construire. Comment? En continuant d’appeler aux débats. Aux débats sur les problèmes  que le Québec doit encore résoudre; celui de l’égalité des chances pour tous, de l’équité sociale, de la solidarité, des conditions d’épanouissement de chaque citoyen dans le respect de son identité et de ses convictions et croyances. De vrais problèmes, qui appellent de vrais débats et de vraies solutions. Avec un peu d’idéologie mais sans excès, avec du bon sens sans réserve, dans l’équilibre entre les intérêts généraux et les intérêts particuliers, et avec la participation de tous, sans exclusion et sans exclusive.

Abdelghani Dades (Édito Atlas.Mtl 226 du 27 mars 2014)

 

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