
M Ali Benflis
Des comités de soutien sont constitués dans toutes les wilayas, des appels à la déclaration officielle de sa candidature fusent des quatre coins du pays : «C’est un extraordinaire élan d’adhésion au projet de l’ancien chef de gouvernement Ali Benflis.»
Existe-t-il une structure centrale derrière toute cette mobilisation, ou s’agit-il d’un mouvement spontané ?
Dans l’entourage du futur candidat, on affirme que non, que la forte mobilisation citoyenne observée n’est suscitée par aucun appareil, mais qu’elle résulte bien plus du travail fourni pendant plus d’une décennie par cet authentique militant des droits de l’homme qu’est Ali Benflis. «Il a entretenu des relations constantes avec la société civile et les militants de base de son parti; Comme juriste, ancien bâtonnier et ancien magistrat, Ali Benflis a entretenu des relations avec le monde du droit, il a des relais et des soutiens partout» tient-on également à préciser.
L’appel du pays
Sur le terrain, constate le journal Al Watan, «il est vrai que plusieurs anciens fidèles de l’ancien chef de gouvernement – Mansour Kdidir, Azi Benthabet, Abas Mikhalif, Abdelkader Salat, Abdelkader Zidouk – sont toujours opérationnels», «mais les plus actifs ce sont les jeunes, le mouvement associatif, des cadres, des médecins et des avocats, (pratiquement ) tous les corps de métier».
Après Saïda, Oran, Mostaganem, Masacara, Bel Abbès, Béchar, Tlemcen et d’autres wilayas de l’Ouest, des comités de soutien sont en train de naître comme des champignons.Tout récemment d, pas moins de 600 personnes se sont rassemblées à Tizi Ouzou pour réclamer la candidature de Ali Benflis.
Il pourra également compter sur un réseau de soutien actif, comptant dans ses rangs des sympathisants de divers horizons à Béjaïa. A Sétif, Laghouat, Médéa, M’sila, Annaba et Tipasa aussi, des militants du FLN, du mouvement associatif et des sympathisants appellent l’ancien magistrat à déclarer officiellement sa candidature. Et Alger n’est pas en reste puisque dans tous les quartiers de la capitale, de nombreux citoyens se mobilisent dans la perspective d’apporter
Tous ces soutiens tiennent à l’évidence à une chose : Ali Benflis est un rassembleur. Et lorsqu’il s’adresse à ceux qui aujourd’hui le pressent de se porter candidat, il répond par une recommandation : «élevez le niveau du débat politique, ne jamais tomber dans des querelles personnelles, ne jamais attaquer des personnes quelles qu’elles soient».
Des voix des quatre coins du monde
La naissance massive des comités de soutien aux quatre coins du pays se fait parallèlement à la mise en place de réseaux de soutien à l’étranger, dans la plupart des pays de l’Europe occidentale et en Amérique du Nord où de fortes communautés algériennes sont implantées. Une simple visite des réseaux sociaux permet ainsi de se rendre compte que plus d’un millier de comités de soutien sur Facebook, dont un au Canada qui a atteint 50.000 membres un en Californie aux USA fort de 40.000 membres. Les animateurs de ces comités comptent parmi les principales figures des communautés concernées. À ces personnalités de la communauté expatriée pourraient se joindre incessamment, selon le journal Al Watan , «de larges pans de la classe politique» qui « s’apprêteraient à proclamer leur soutien à l’ancien magistrat, une fois sa déclaration de candidature officialisée». Le journal cite notamment «d’importantes personnalités politiques, parmi elles d’anciens chefs de gouvernement, d’ex-ministres ainsi que l’ancien chef de l’État, Liamine Zeroual» qui «n’attendraient que sa sortie solennelle»; une sortie solennelle qui interviendrait selon certaines sources «dans le courant du mois de janvier».
Ali Benflis ne lie pas sa déclaration officielle de candidature à celle du président sortant. «Peu importe si Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, il est plus que jamais décidé à prendre part à l’élection présidentielle de 2014».
Adhésion à un projet de changement
De source proche de Ali Benflis, on apprend en effet que le futur candidat considère ces manifestations de soutien à son éventuelle candidature est en fait «un appel au changement et une adhésion populaire à son projet pour le pays».
Et pour cause! avocat de profession magistrat, puis ministre de la justice sous trois gouvernements successifs, il n’a pas hésité à démissionner sur une question de principe : le rejet par le gouvernement, de sa requête de garanties judiciaires, tel que le droit de recours et le droit à la défense des personnes faisant l’objet d’une mesure d’internement administratif en application du décret de 1991 instaurant l’état d’urgence.
C’est pour cela que de si larges pans de la population l’appellent et se préparent à le soutenir. L’Algérie montre ainsi qu’elle se souvient, dix années après sa première candidature, de cet homme de principes, attaché aux valeurs universelles des droits de l’homme dont il a toujours été un fervent défenseur, puisqu’il est membre fondateur de la ligue des droits de l’homme algérienne. On en appelle donc, avec espoir, autant à son expérience politique à l’homme de droit qu’il est; deux qualité qui en font un candidat idéal, capable de porter l’espoir du peuple.
Massine Ighil (Atlas.Mtl)