Commentaires fermés sur Lionel Perez Candidat Conseiller de ville, district Darlington, CDN-NDG «Pour que la démocratie de proximité puisse fonctionner»

Lionel Perez Candidat Conseiller de ville, district Darlington, CDN-NDG «Pour que la démocratie de proximité puisse fonctionner»

Lionel Perez,  Candidat Conseiller de ville, district Darlington, CDN-NDG

Lionel Perez,
Candidat Conseiller de ville, district Darlington, CDN-NDG

En 2009, Lionel Perez a été élu comme conseiller de ville du district de Darlington dans l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce avec plus de 1 200 voix de majorité sur son principal adversaire. Il a été élu, par acclamation, maire de l’arrondissement le 23 novembre 2012. M. Perez siège au conseil d’agglomération et préside la Commission sur l’examen des contrats. M. Perez s’est notamment illustré en intervenant contre le langage abusif utilisé sur Twitter durant les sessions du conseil municipal, ce qui a entraîné des changements au niveau des politiques du conseil. Entretien

Atlas.Mtl : M. Perez, Vous êtes candidat au renouvellement de votre mandat dans l’arrondissement de Côte des Neiges – Notre Dame de Grâce. Qu’est-ce qui vous motive dans cette démarche, sachant le peu d’estime que les électeurs semblent accorder à leurs édiles?

Lionel Perez : Je crois fondamentalement à l’engagement politique et civique. C’est la seule manière pour qu’une démocratie de proximité puisse fonctionner. Il y a des raisons d’être cyniques, j’en conviens, mais, excusez-moi, il est facile de rester dans son coin à regarder notre ville sombrer tout en laissant certains agir et prendre les coups. La bataille contre la corruption et la collusion sera gagnée par l’ensemble de la société. C’est pourquoi, j’en appelle à la responsabilité de tous les Montréalais afin d’aller voter le 3 novembre prochain. Depuis 2009, je m’engage contre la résignation et contre les amalgames qui sont faits pour diminuer l’action des hommes et des femmes engagés sincèrement dans la vie politique montréalaise. Tous les jours, je lis des nouvelles sur des incivilités de certains de nos citoyens. Notre collectivité en est-elle responsable ? Non. Eh bien c’est la même chose en ce qui concerne les quelques moutons noirs qui sévissent en politique.

Par ailleurs, je suis persuadé que la participation tous les 4 ans au choix des décideurs politiques locaux ne peut être suffisante mais doit reposer sur la concertation sans cesse renouveler et la démocratie de proximité afin de maintenir le lien entre la population et ses représentants. C’est ce que je fais en me concentrant, tel que je m’étais engagé en novembre dernier, sur les enjeux qui préoccupent les citoyens de mon district.

Je crois que la volonté et l’action politique peuvent améliorer la vie de concitoyens. C’est ce que j’ai fait en soutenant toutes les formes de pratiques sportives et culturelles – par un investissement de 3,5 M$ – avec la nouvelle patinoire Bleu Blanc Bouge ou le futur centre culturel Benny, en facilitant l’accès aux espaces verts et aux quartiers verts, avec le lancement du programmes des ruelles vertes, développant de nouvelles mesures d’apaisement de la circulation et, bien entendu,  en travaillant avec l’ensemble des acteurs de l’arrondissement sur le « scandale » des appartements insalubres. J’ai d’ailleurs présenté un plan d’inspections préventives en juin dernier. Être responsable c’est dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit, mais c’est également assumer une responsabilité budgétaire afin de renforcer l’attractivité de notre arrondissement tout en assurant une capacité d’investissement future nécessaire à son dynamisme. C’est porter une attention particulière à des d’infrastructures de qualités, modernes et adaptées aux besoins (investissement de 2,3 M$). Être responsable c’est aussi agir en faveur des plus fragiles d’entre-nous. C’est pourquoi, 2,7M$ ont été distribués aux organismes partenaires qui luttent contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Vous êtes originaire d’une communauté culturelle qui n’a pas toujours bonne presse. Êtes-vous satisfait de la place faite par votre parti, dans son programme, à la diversité?

Votre question est révélatrice, hélas, de l’état de notre société. A cet égard, comme je l’ai exprimé à plusieurs reprises, le projet de charte des valeurs de certains Québécois va dans la mauvaise direction. Rare sont les autres démocraties où l’on s’étonnerait qu’en 2013 un acteur politique puisse avoir des identités multiples. Il ne s’agit pas faire le procès des uns ou des autres, mais nous devons constater qu’en matière d’accès aux fonctions électives ou d’engagement politique il reste du chemin à parcourir pour faire reconnaître un fait : une identité est d’abord la somme des identités, c’est une construction permanente. Une évidence doit finir par s’imposer : dans le Québec d’aujourd’hui, il y a des Québécois catholiques, musulmans, protestants, juifs, bouddhistes, pratiquants ou agnostiques. A cet égard, et à la suite de certaines polémiques déplaisantes, j’aimerai simplement rappeler ceci : être canadien, québécois et montréalais n’est pas une affaire de parti, mais de cœur.

Et puisque vous faites référence à mes origines, elles sont une source de fierté parce qu’elles sont québécoises – je suis né à Montréal de parents juifs marocains qui m’ont transmis le goût du dialogue des cultures. De mon point de vue elles sont à l’image de notre arrondissement, de Montréal et du Québec. Elles sont le démenti à ceux qui tiennent pour inexorable le choc des civilisations. Elles sont les meilleures des antidotes à l’ignorance et à la frustration des fanatismes. De ce point de vue, Denis Coderre a une vision parfaitement claire de ce que la diversité des Québécois apporte au renouveau de Montréal et de la réalité démographique et historique de notre ville.

Personnellement, quelle action comptez-vous mener pour combler le déficit d’image de la communauté montréalaise des originaires du Maghreb?

Je crois qu’il faut s’inspirer de l’exemple de l’association Mémoire & Dialogue qui, au-delà d’ouvrir des perspectives différentes dans les relations judéo-arabe, démontre par ses membres et ses activités que l’on peut être parfaitement intégré et vivre les différentes facettes d’une identité. Je continuerai ainsi de participer aux activités de participer aux événements de Mémoires & Dialogue tout comme je continuerai de me rendre régulièrement dans les mosquées pour porter les messages des communautés maghrébines mais aussi pour les encourager dans leur démarche professionnelle. Récemment, grâce au soutien d’un organisme financé par notre arrondissement, la CDEC Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, j’ai visité un commerce spécialisé dans la vente en gros d’olives marocaines en plein essor. Voilà un exemple remarquable de réussite et d’intégration. C’est ce type de démarche que je souhaite encourager.

Au niveau politique, vous l’avez vu, j’ai pris une position très ferme sur la charte des valeurs de certains Québécois. C’est un sujet qui me tient à cœur et que je continuerai à défendre, au nom de toutes les communautés, la laïcité inclusive.

Enfin, dans le cadre des compétences municipales, je travaillerai pour faciliter l’intégration des professionnels maghrébins dans le marché du travail, en particulier ceux qui évoluent dans le milieu de la santé, pour faire en sorte qu’ils restent chez nous au Québec, je continuerai de promouvoir la diversité dans les services publics québécois, ainsi que dans l’ensemble du réseau d’entreprises parapubliques. Enfin, il faudra bien lancer un débat la reconnaissance des diplômes et des compétences par des partenariats entre les différents ordres professionnels comme cela a été avec la France.

Plus largement, quel programme proposez-vous aux électeurs?

Comme je vous l’ai dit, plusieurs initiatives ont été prises ces derniers mois malgré les difficultés rencontrées. J’avais axé mon action autour de six grands thèmes.

1) Assurer un leadership en matière de sécurité avec l’augmentation et l’amélioration des mesures d’apaisement de la circulation pour rendre les rues plus sécuritaires ainsi que l’amélioration des infrastructures : réfection des voiries et des puisards; reconstruction de plusieurs dizaines de tronçon de rues et de trottoirs.

2) Assurer une gouvernance éthique et responsable : président de la Commission des examens des contrats : rapport de 24 recommandations pour améliorer le processus d’octroi de contrats et combattre collusion et corruption.

3) Un environnement de qualité avec la mise en place du Programme de développement durable et politique arboricoles; la création du Programme des ruelles vertes; la mise en place d’un projet pilote de service véhicule en libre service…

4) Une plus grande transparence démocratique à travers la diffusion des séances des conseils d’arrondissement sur le web en direct, l’amélioration de l’accès de à l’information pour tous les citoyens avec la publication des sommaires de toutes les décisions sur le web, une plus grande accessibilité aux séances des Comité consultatif d’urbanisme publiques…

5) Assurer une meilleure qualité de vie en encourageant des pratiques sportives et culturelles par l’aménagement et rénovation d’infrastructures culturelles et sportives.

6) Représenter et défendre l’ensemble des communautés par le renforcement des inspections préventives de lutte contre la salubrité de logements (2000 visites annuelles et plus de 500 inspections additionnelles annuelles; une centaine de logements sociaux sont sortis de terre et plusieurs dizaines d’autres sont en chantier ou encore la présentation d’une motion pour une laïcité inclusive qui respecte les convictions de tous et adoptée à l’unanimité au conseil municipal.

Il faut poursuivre ce qui a été entrepris depuis un an. Et je compte favoriser un arrondissement à échelle humaine, défendre la réduction des congestions pour les résidents affectés par les travaux du CUSM ou encore l’accélération du développement du chemin de la Côte-des-Neiges de mettre en valeur le patrimoine d’un arrondissement vieux de 315 ans.

Comment défendrez-vous ces idées à l’intérieur de votre parti comme au sein du prochain conseil municipal?

Denis Coderre est d’abord une personne qui est à l’écoute de ceux et celles qui ont des idées et qui souhaitent faire bouger les choses. La notion de ligne de partie est absente de sa conception de l’engagement politique. Notre équipe est par ailleurs soudée et a parfaitement conscience que l’urgence commande des initiatives rapides. De mon côté, j’aime convaincre et trouver des solutions. Cela tombe bien. Il n’y a jamais rien d’insurmontable lorsqu’on est de bonne foi et prêt à accepter les différentes opinions. Je crois que c’est une qualité qui m’a été reconnue par mes paires au sein des autres partis, comme le montre le vote à l’unanimité de ma motion en faveur d’une laïcité inclusive ainsi que ma capacité à avoir assurer la cohésion du travail des élus dans l’arrondissement. Bref, la cohérence dans la différence.

 Atlas.Mtl

 

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