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Le Ramadan de l’an Hégirien 1434 débutera le 10 juillet. Dogmes, rites et société

Le Ramadan de l'an Hégirien 1434 débutera le 10 juillet. Dogmes, rites et sociétéOn compte aujourd’hui environ un demi-million de canadiens de confession musulmane. De ce fait, sans aucun doute, au quotidien, arrive-t-il à chaque citoyen de ce pays, de croiser, de rencontrer ou de côtoyer un certain nombre de musulmanes et de musulmans. Et ces rencontres, qu’on se le dise, ressemblent à toutes celles que l’on peut faire dans nos routines : ordinaires.

Les choses risquent d’être quelque peu différentes au cours des quatre semaines à venir. Car, à partir du  10  juillet et pour tout un mois, les canado-musulmans observeront le Ramadan de l’année hégirienne 1434.

Mais comment tout cela s’insère-t-il dans le cadre général canadien?

Pour répondre à cette question, il conviendrait tout d’abord de définir ce «cadre général».

Un constat : au Canada et tout particulièrement au Québec, on vit dans une société marquée par la croyance. L’histoire du pays emprunte beaucoup à l’histoire de la foi chrétienne. Les fondements de la belle Province sont en effet indéniablement catholiques et la personnalité québécoise est, incontestablement,  profondément imprégnée par les valeurs prônées par les Évangiles.  La foi ainsi demeure intacte; ce qui n’est en revanche pas le cas pour les rites et pratiques.

Du fait de l’Histoire en effet, canadiens et québécois se sont détachés de l’institution ecclésiastique qui n’a pas toujours su, par le passé ou plus récemment (et bien loin de nous l’idée de faire ici le procès de l’Église ou des hommes de l’Église), assumer de beaux rôles. La laïcité de l’État, en ramenant les croyances à l’exclusivité de la sphère privée, a fait le reste.

À l’inverse, chez les musulmans, dogmes et rites restent intimement liés. La religion est dès lors affichée, en toutes circonstances; affirmant une «différence», parfois à un point qui peut irriter. Et cela a encore été aggravé par des événements de triste mémoire, assurément malheureux, qui, joint à l’ignorance des uns et l’incapacité de communiquer des autres, finit par une stigmatisation sans discernement de cette différence en particulier.

Il y a certainement là donc, quelques ambiguïtés à lever.

Commençons par celle qui entoure le Ramadan.

On connaît de ce mois le jeun rituel que tout musulman doit observer; on ignore généralement le sens profond de cette abstinence. Sa signification première est l’égalité des personnes humaines puisque, volontairement, tous s’astreignent au dénuement et se rendent alors à la nécessité de la solidarité avec les moins nantis; proches et voisins en premier, concitoyens en général. Seconde vertu prônée : la patience, puisque tout acte de colère est prohibé. Troisième attitude recommandée : le pardon et la réconciliation.

Outre la spiritualité, le mois de Ramadan revêt donc un fondement éminemment social qui fait, en principe, de tout jeûneur un bon citoyen.

Est-ce le cas?

C’est certainement le cas.

À y regarder de plus près en effet, il sera aisé de se rendre compte que le musulman d’à côté, à l’usine, au bureau ou dans la rue et au marché, n’est pas toujours aussi «dérangeant» qu’on peut le croire.

Pour les plus informés, il sera évident aussi que leurs collègues musulmans observeront leurs rites sans que leurs apports, réels et considérables, à la société dans laquelle ils vivent, dans les universités, les administrations et les entreprises, sans rien de changé par rapport à des moments plus ordinaires.

Mieux encore : ils apportent ainsi une touche enrichissante à la diversité qui est le ciment de notre collectivité.

Voilà bien qui, dans le meilleur des mondes, serait de nature à faire tomber les préjugés et favoriser l’harmonie. Bien sûr, nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes; mais rien n’empêche d’y croire et de tenter de l’atteindre. Et, en attendant ces jours meilleurs et ces lendemains qui chantent, ne nous privons pas de souhaiter bon Ramadan à ceux qui l’observent et à ceux qui les observent…

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