Excédée par les bêtises et le bruit, vous vous sentez à bout. Pour tenter de reprendre le contrôle de la situation, vous criez sur votre petit bout ! Mais est-ce vraiment une bonne idée ?
Il est parfois difficile de maîtriser sa colère. Il est aussi compliqué de définir vers qui celle-ci est réellement orientée. Ainsi, si l’on crie plus aisément sur un enfant, c’est souvent après soi-même qu’on voudrait s’énerver. « Une mère qui crie sur son enfant, dans une majorité de cas, le fait pour de mauvaises raisons » nous explique Karima Boussa, thérapeute familiale, « Souvent, elle culpabilise de ne pas savoir gérer la situation, de son manque d’autorité, ou même du regard des autres sur la situation. Crier est vraiment la dernière solution qu’elle trouve pour expulser ce malaise grandissant». On le sait pourtant, monter la voix n’arrange rien, et ce serait même le contraire selon un professeur de l’Institut Wright à Berkeley : « Des études ont montré que les parents qui s’expriment avec beaucoup de colère dans les yeux finissent par faire des enfants moins empathiques. Ce sont des enfants qui, à terme, sont plus agressifs et plus déprimés, et qui réussissent moins bien leur scolarité. La colère est une émotion capable de miner la capacité d’un enfant à s’adapter au monde ».
Des dires que confirment des experts notoires, comme Robert Puff, auteur d’une grande étude sur la colère : « Plus l’enfant est jeune, plus l’impact est grand. Car l’adulte représente son univers. Quand l’adulte est en colère alors le monde entier de l’enfant est secoué. En grandissant, ils ont des amis et un entourage qui permettent de minimiser cet impact, mais petits, ils sont seuls face à ça ». Qui plus est, ces éclats de voix et ces moments de colère envoient un mauvais message à l’enfant, et ce dernier peut penser que quelque chose cloche chez lui.
Il est tout à fait possible de faire passer un message et d’apprendre son erreur à un enfant tout en gardant son sang froid. Cela donne l’occasion de montrer aux enfants que ce qui compte c’est la manière dont on cherche à réparer et arranger les choses, et que l’énervement est secondaire.
Comment garder le contrôle ?
Posez les bonnes questions : Votre enfant devient difficile ? Prenez le temps de réfléchir aux raisons qui le poussent à cela. Peut-être a-t-il faim ? Est-ce qu’il s’ennuie ? Vous pouvez désamorcer bien des situations comme cela.
Minimiser les drames : Votre enfant a-t-il fait quelque chose de si grave ? S’il a simplement renversé son verre d’eau, un coup d’éponge et il n’y paraitra plus. Expliquez-lui qu’il doit faire attention, mais ne créez pas de climat d’angoisse pour des choses qui n’en valent pas la peine.
Exprimez vos émotions : Crier est le dernier refuge, celui qui témoigne de votre incapacité à gérer une situation et qui montre votre frustration. N’attendez pas d’en arriver à ce stade-là et dites les choses quand vous les ressentez.
Mélanie Bel © Pampa Presse
