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Amitié Maroc-Québec. Une motion adoptée à L’Assemblée Nationale à l’initiative de Mme Fatima Houda-Pépin

Mme Fatima Houda-Pépin

Le Journal des débats de l’Assemblée nationale, dans ses comptes rendus de la deuxième session de la 39 e législature, rapporte la présentation d’une motion proposée par Mme Fatima Houda-Pépin, Première Vice-présidente de l’Assemblée et députée de Lapinière. Cette motion souligne l’excellence des relations unissant le Maroc et le Québec et leur profondeur historique. On peut y lire notamment ce qui suit :

(…)«L’année 2012, M. le Président, est marquée par un événement officiel, majeur, le cinquantenaire des relations Maroc-Québec-Canada, placé sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Ce 50e anniversaire réfère à une date précise, celle du 24 avril 1962, quand le gouvernement fédéral a nommé son premier ambassadeur du Canada au Maroc. Depuis, les relations Maroc-

Québec-Canada n’ont cessé de se développer. Très vite, le Québec va prendre une place prépondérante dans cette relation privilégiée avec ce pays du Maghreb. Trois éléments vont caractériser cette volonté d’ouverture.

Premièrement, alors que le Québec s’engageait, au début des années soixante, dans la Révolution tranquille, le Maroc mettait fin au protectorat français et retrouvait son indépendance en 1956. Tant le Québec que le Maroc cherchaient alors à affirmer leur présence propre sur la scène internationale. La francophonie était alors l’espace naturel pour cette ouverture sur le monde.

Deuxièmement, du côté de l’Afrique, les années soixante, c’est la période de la décolonisation. La Maroc va donc se tourner vers de nouveaux partenaires internationaux pour s’affranchir de la domination de la France. Cet intérêt pour « le pays du froid » va trouver un écho favorable chez un certain nombre de Québécois qui commencent, eux aussi, à découvrir que la francophonie a d’autres accents et qu’elle évolue sur d’autres cieux. L’Expo 67 va sceller ce lien privilégié entre le Maroc et le Québec avec l’arrivée, à Montréal, d’une délégation officielle marocaine qui prendra part à plusieurs rencontres de haut niveau en août 1967, notamment avec le premier ministre Daniel Johnson et le ministre de l’Éducation du Québec.

Troisièmement, les années soixante, c’est aussi la période de la guerre froide. Les États-Unis et leurs alliés, dont le Canada, vont s’intéresser aux pays issus de la décolonisation et s’empresser d’établir avec eux des liens de coopération pour les soustraire à l’influence soviétique. C’est dans ce contexte que le Canada va découvrir l’Afrique francophone. Dès 1956, année de l’indépendance du Maroc, il y dépêchera une mission d’exploration qui l’amènera, en 1961, à y implanter un programme d’aide et, l’année suivante, en 1962, à y nommer son premier ambassadeur.

Mais, au-delà de la diplomatie, ces relations vont vite évoluer vers la sphère économique et se diversifier au fil des ans. C’est ainsi que les relations commerciales maroco-canadiennes vont atteindre près de 520 millions de dollars au cours de la dernière décennie. Une nouvelle ère s’est ouverte depuis janvier 2009, où des pourparlers devant mener à un accord de libre-échange Canada-Maroc ont été entamés, donnant lieu à des rencontres de négociation en 2011 et en 2012.

Au chapitre de la coopération internationale, le Canada a financé plusieurs projets de développement au Maroc depuis 1963 via l’Agence canadienne de développement international, auxquels ont collaboré de nombreux scientifiques, gestionnaires, enseignants et professeurs québécois. Dans ce cadre, la coopération bilatérale maroco-québecoise va conduire à la signature de plusieurs ententes, notamment dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, de la promotion de l’emploi, de la santé, de la sécurité sociale et de la protection des citoyens.

Sur le plan politique, de nombreuses missions de haut niveau ont jalonné les relations Maroc- Québec-Canada. Les dernières en date sont celles du premier ministre marocain au Québec et de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie à Rabat en 2008, ainsi que la visite du premier ministre du Canada au Maroc en janvier 2012, pour ne mentionner que celles-là. La semaine dernière, le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger était en visite officielle au Québec pour l’inauguration, à Montréal, du centre culturel marocain, Dar Al-Maghrib, à laquelle nous avons assisté.

Pour terminer, je souligne la contribution remarquable de la communauté marocaine(…). Et je terminerai en conclusion, M. le Président, en vous disant que la démocratie est un des créneaux porteurs sur lequel le Québec et le Maroc ont beaucoup à faire. Et je souligne la collaboration particulière et exemplaire de l’Assemblée nationale avec la Chambre des représentants du Maroc. Merci, M. le Président.»

(Mise aux voix : Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, on salue nos invités, et, manifestement, cette motion est adoptée.)

Source : Journal des débats de l’Assemblée nationale, Vol. 42, N° 118

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