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MAROC-CANADA L’ALE AVANCE DOUCEMENT, MAIS SÛREMENT

Le Maroc est largement déficitaire dans ses échanges avec le Canada. En 2011, le Maroc aurait exporté l’équivalent de 312 millions de DH et aurait importé pas moins de 2,8 milliards de DH

Après l’Union européenne, les Etats-Unis, la Turquie, et quelques pays arabes, le Maroc s’intéresse désormais à la libéralisation des échanges avec le Canada. Un accord de libre-échange est en discussion depuis janvier 2009. C’est aujourd’hui que le deuxième round des négociations se déroulera à Rabat. Il s’agit de la deuxième réunion des experts techniques après la rencontre d’Ottawa en octobre dernier, en retard de quelques mois par rapport au rendez-vous initial pris pour janvier 2012.

En tout et pour tout, 13 groupes de travail participeront au cycle de Rabat sur des thématiques aussi stratégiques que diversifiées: propriété intellectuelle, règlement des différends, douanes, règles d’origine, marchés publics, agriculture, coopération financière, etc.

Un travail de fond attend les négociateurs qui devront faire preuve de la plus grande vigilance au regard de la sensibilité et la technicité de ces traités. «Surtout que les derniers accords avec les Etats-Unis et la Turquie, entrés en vigueur en 2006, ne se sont pas avérés très concluants vis-à-vis de la balance commerciale», rappelle Jawad El Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales.

Pourtant, «le projet d’ALE Maroc-Canada devrait se rapprocher de ce qui a été fait avec les Etats-Unis», explique Zohra Maafili, directrice de la politique des échanges commerciaux au ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Dans la forme, du moins, vu qu’il s’agira d’un accord global (portant aussi bien sur les produits industriels que les produits miniers et agricoles), à caractère asymétrique (du fait des écarts de développement entre les deux pays) et prévoyant un démantèlement graduel des droits d’importation, tenant compte de la sensibilité du tissu économique marocain. A ce titre, les négociateurs rassurent, «le secteur privé a été intégré dans tout le processus de préparation et les opérateurs marocains sont aujourd’hui bien entraînés pour ce genre d’exercice», souligne Maafili.

Néanmoins, le doute subsiste quant à la pertinence d’un tel accord au regard du déficit structurel de la balance commerciale marocaine. Pour les négociateurs de l’accord, celui-ci devrait offrir des opportunités importantes pour le secteur privé marocain. Le Canada est le 13e importateur mondial, tous biens confondus, et fait partie auprès des Etats-Unis et du Mexique de l’Alena, l’une des zones de libre-échange les plus dynamiques au monde. «Il existe donc des marges importantes pour les produits marocains, notamment les agrumes, frais ou séchés, les articles textiles, les chaussures, caoutchouc et articles en cuir constituant le principal de nos exportations à destination du Canada».

A. N. L’économiste

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