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Course à la succession au Parti Conservateur du Canada. 13 candidats pour un fauteuil

Kevin O’leary et Wahid Megherbi

Kevin O’leary et Wahid Megherbi

C’est en mai 2016 que l’on connaitra le nom du successeur de M. Stephen Harper à la tête du Parti Conservateur du Canada. Pour l’heure, ils sont treize candidats en course, une course indécise dans laquelle, s’il y a des «outsiders», personne ne semble en revanche faire figure de favori.

De  ce fait, si leurs profils et convictions politiques diffèrent souvent, ils ont un point commun, un défi à relever : se distinguer à la foi de l’ombre tutélaire de l’ancien chef et se démarquer de leurs concurrents.

Au Québec – qui n’est pas particulièrement une terre PCC – deux de ces 13 candidats semblent bénéficier d’un certain renom : Maxime Bernier et Kevin O’leary.

Kevin O’leary a un défaut : il ne comprend le français, mais ne le parle pas vraiment. Lorsque on l’interpelle sur cette question, celui qui dit être le seul conservateur «capable de battre Justin Trudeau» répond – en français – «En 2019,je serais prêt à débattre avec Justin dans cette langue». 

Né à Montréal d’un immigrant irlandais et d’une immigrante libanaise, grand voyageur puisqu’il a vécu ans une dizaine de pays et en a visité quelques dizaine d’autres, Kevin O’leary présente une autre caractéristique : de tous les candidats à la succession de M. Harper, même si les questions économiques dominent sa réflexion, il est celui qui tient le discours le plus ouvert sur la diversité et la nécessité pour le Canada de l’assumer. Ainsi, dit-il, «Si on enseignait la diversité aux enfants à partir de l’âge de cinq ans, les problèmes que nous connaissons disparaitraient en très peu de temps».  C’est pourquoi, profitant des meetings qu’il vient de tenir dans la Belle Province, nous l’avons rencontré. Entretien.

Kevin O’leary : «Il n’y a pas de place au Canada pour le racisme ou l’intolérance»

Entretien réalisé par                                                                                                                                                      Wahid Megherbi 

Kevin_O_Leary-029 M-adjustedAtlas.Mtl : Quelle place donneriez-vous aux citoyens canadiens d’origines diverses dans votre programme et vos politiques si vous êtes choisi chef du PCC puis  élu premier ministre du Canada?

Kevin O’Leary: Il n’y a pas de place au Canada pour le racisme ou l’intolérance de quelque nature que ce soit. Je suis moi-même fils d’immigrants irlandais et libanais, deux cultures très différentes.

Les Canadiens sont des gens très diversifiés et, comme premier ministre, je travaillerais à briser les obstacles et à faire accepter nos différences.

Il y aura toujours une voix pour les citoyens d’origines diverses sous mon leadership.

Nous vivons dans un monde inter-relié. Les Canadiens d’origines diverses constituent un lien essentiel avec les marchés d’exportation des biens et services canadiens et forment des réseaux pour nous aider à attirer les talents essentiels et nécessaires dans bon nombre des secteurs à plus forte croissance au Canada.

Quelles mesures pourriez-vous mettre en place afin de permettre aux minorités culturelles de s’impliquer davantage dans le monde entrepreneurial pour améliorer leur sort et favoriser la croissance économique de leur pays, le Canada?

De nombreux immigrants au Canada sont naturellement choqués de constater à quel point nos impôts personnels et corporatifs sont élevés. Ces impôts, parmi les plus élevés de l’OCDE, dissuadent les personnes nées au Canada comme les immigrants; de démarrer ou d’agrandir leurs entreprises; trop souvent, ça n’a pas sens. Ajoutez à cela le fardeau réglementaire qui tue les emplois, en particulier pour les petites entreprises familiales, et vous étouffez l’esprit entrepreneurial et l’innovation.

Je réduirai les taux d’imposition et réduirai les règlements qui tuent les emplois. Ces mesures, entre autres, feront croître notre économie à 3% du PIB au cours de la durée de mon premier mandat.

Quelle est la place du Québec et du fait français dans votre programme?

Je suis né à Montréal et j’ai toujours eu une place dans mon cœur pour ma ville natale et ma province d’origine. J’apprécie beaucoup et je respecte la langue et la culture du Québec. Je travaille activement à réapprendre la langue de Molière. Je travaillerai toujours pour faire valoir les intérêts des Québécois et de tous les Canadiens.

En tant que fils d’immigrants, quels conseils donneriez-vous aux jeunes Canadiens d’origine immigrante pour les encourager à s’impliquer dans le monde de l’entrepreneuriat et dans le monde de l’action politique?

J’ai vu mes parents travailler très fort pour nous donner une bonne vie au Canada. Vous ne démarrez pas une entreprise par cupidité, ce n’est pas pour l’argent. Vous devriez vouloir être un entrepreneur pour vouloir vous libérer. La poursuite de l’entrepreneuriat c’est de se libérer en même temps qu’aider les autres à atteindre leurs objectifs.

En tant qu’homme d’affaires prospère ayant une grande expérience internationale, j’ai vu de mes propres yeux la mauvaise gestion économique de Justin Trudeau et l’effet qu’elle a sur notre pays. J’ai vu un mal être en train d’être commis et je ne pouvais pas rester assis et laisser notre grand pays être irrémédiablement endommagé. C’était mon devoir civique de faire tout ce que je peux pour m’assurer que nos générations futures ne soient pas écrasées sous un avenir marqué de dette perpétuelle. Nous avons tous en nous les moyens pour nous lever et nous battre pour ce qui est juste.

Quel message avez-vous à l’attention des Canadiens de confession musulmane, et surtout de la communauté maghrébine au Canada?

Les Canadiens musulmans et tous les Canadiens seront toujours respectés sous mon leadership. La liberté de religion et la liberté d’expression seront toujours protégées.

Atlas.Mtl 

 

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