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Festival Sefarad de Montréal 2016. « Ouverture, partage et tolérance». Entretien avec David Dadoun, président de la 44ème édition

Dave Dadoun

Dave Dadoun

Le Festival Sefarad de Montréal 2016 (FSM), un des événements-phares de la Communauté sépharade unifiée du Québec, a débuté le 26 novembre et se poursuivra jusqu’au 11 décembre 2016, sous la présidence d’honneur de Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’inclusion.

Le FSM 2016 présente une moisson de spectacles, conférences, moments d’émotion et événements festifs qui témoignent de la richesse et du dynamisme de la tradition culturelle sépharade de Montréal et suscitent l’intérêt de tous les amateurs de savoir, de réjouissances et d’expression artistique.

Le FSM, organisé tous les ans par la Communauté sépharade unifiée du Québec, réunit des artistes de renommée internationale dans un esprit de fraternité et d’ouverture, mêlant cultures, traditions et coutumes afin de mieux représenter la pluralité montréalaise.

Les activités auront lieu au théâtre Outremont, au centre Segal, au centre Gelber et à la Congrégation Or Hahayim.

Pour dire la dimension inclusive de cet événement, Atlas.Mtl a rencontré Dave Dadoun, président de l’édition 2016 du festival. Entretien.

Atlas.Mtl : Quel effet cela fait-il de se retrouver à la tête d’un festival qui tient sa quarante-cinquième édition, c’est-à-dire plus vieux que les trois-quarts de l’humanité?

David Dadoun : L’humanité n’ayant jamais vécu aussi vieille et l’espérance de vie augmentant, nous avons de la marge! Et puis je crois qu’un des privilèges de vieillir, c’est de transmettre. En ce qui me concerne, c’est un retour aux sources. J’ai déjà présidé aux destinées de la Quinzaine sépharade il y a quelques années. C’est donc pour moi un honneur de reprendre le flambeau. Avec des perspectives différentes, cependant, parce que notre monde a changé. Les nouvelles technologies et la globalisation ont transformé nos modes de vie et je veux rejoindre des publics plus larges et surtout, notre jeunesse, qui est une force et une inspiration.

Quel bilan pourrait-on dresser de ce demi-siècle d’existence et d’action culturelle?

Un bilan très positif. Jusque-là, nous étions uniquement préoccupés de perpétuer et de transmettre nos traditions et notre culture aux jeunes générations et bien sûr, de les partager avec tous nos concitoyens. Mais il faut vivre avec son temps. La culture a évolué. L’heure est à la fusion des gastronomies, des cultures, des musiques, des arts, des formes d’expression. On ne s’étonne pas aujourd’hui d’un mariage entre musique rock et classique, entre jazz et andalou, entre philosophie et musique classique. Le FSM est à cette image. Il puise dans ses racines,  mais reste résolument tourné vers l’avenir.

C’est donc le vivre ensemble que la dimension culturelle de la Quinzaine met d’abord de l’avant…

Oui. Nous avons été les pionniers. Toute notre programmation est conçue dans un esprit d’ouverture à l’autre, de partage et de tolérance. Nous avons mis sur pied des programmes de rapprochement, nous présentons des conférences où s’expriment des experts de tous les horizons, nous recevons un des plus grands orchestres du Maroc, nous partageons nos scènes avec des vedettes du monde entier. De cette manière, nous tentons de mettre en avant ce modèle de vivre ensemble qui fait partie de nos gènes et qu’il convient d’appeler l’Exception marocaine.

web-flyer14_facebook_fsm2016_cloture3La communauté séfarade est l’un des segments de la communauté des originaires du Maroc; le second segment, le segment de confession musulmane adhère-t-il à la dynamique socioculturelle illustrée par la Quinzaine?

Certes, prenez nos conférences, par exemple, des conférenciers musulmans, comme Rachida Azdouz ou Aziz Fares, viennent s’y exprimer. Au plan musical, nous avons des invitées de marque, comme l’incontournable Leila Gouchi, notre étoile nationale ou l’envoutante Fairouz Oudjida. Sans oublier, bien entendu, le concert de musique andalouse dirigé par Adil Otmani qui séduira sans aucun doute nos frères marocains.

Revenons au Festival 2016. On peut supposer que pour ce 45ème anniversaire de la Quinzaine Séfarade la programmation 2016 va être exceptionnelle. Si oui, en quoi le sera-t-elle?

Ce festival sera exceptionnel, parce que diversifiée et éclectique, de manière à rejoindre des publics plus larges, et en particulier les jeunes. Cette année, nous avons pris le risque de louer de grandes salles comme le théâtre Outremont, d’inviter des vedettes de renommée internationale comme Jacques Attali, l’Orchestre des musiciens du monde ou l’orchestre marocain Rouh Atourat. J’aimerai, à cet égard, rendre un hommage appuyé au rôle de Mme Habiba Zemmouri, notre consule générale  qui a permis la concrétisation de ce projet.

Si vous deviez suggérer deux ou trois activités à ne manquer sous aucun prétexte, quelles seraient-elles?

Toutes les activités sont dignes de mention et méritent le déplacement! Mais s’il n’y en avait que trois, alors il ne faut manquer en aucun cas le concert de musique andalouse de l’orchestre Rouh Atourat, dirigé par Adil Otmani, le 3 décembre. La conférence-concert classique de Jacques Attali, avec l’Orchestre des musiciens du monde, le 10 décembre, sera certainement aussi un des moments clés du FSM : ce n’est pas souvent que l’on voit Attali en chef d’orchestre! Enfin, j’invite la communauté à assister au spectacle de clôture, le 11 décembre, qui présentera une fusion unique de musiques orientale, andalouse et brésilienne, avec Mike Chriqui de Casablanca, la très populaire Bïa et l’extraordinaire Leila Gouchi.

Atlas.Mtl

 

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