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COP 22 – Marrakech, 7-18 novembre. Le jour où l’Afrique se réveillera…

COP 22 – Marrakech, 7-18 novembre. Le jour où l’Afrique se réveillera...Dans quelques jours, tous les projecteurs de l’actualité seront tournés vers le Marrakech, ville hôte de la COP 22, petit nom de la Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

D’aucun se demandent cependant encore pourquoi le Maroc est l’objet d’un tel honneur, du privilège d’accueillir une rencontre internationale chargée de réfléchir aux moyens de sauver la Planète, d’améliorer les perspectives offertes à l’humanité.

Si une telle question est posée – et elle l’est souvent – c’est que ce pays n’a pas les faveurs d’une certaine opinion internationale bien pensante.

Depuis autant que je me souvienne en effet, le Maroc n’est ainsi cité, que pour ce qui va mal, jamais ou presque pour ce qu’il fait de bien. Avec parfois des exigences de performance si contraignantes qu’aucun pays au monde, même le plus avancé, n’aurait en mesure de les réaliser.

Lorsque dans les années soixante, il a commencé à mettre en place une politique de gestion de ses ressources – notamment la plus menacée, l’eau – on lui a reproché d’assoiffer sa population; lorsque à la fin des années 80, il a commencé à parfaire ses structures institutionnelles et démocratiques, on a tenté de dénigrer ses efforts en menant campagne contre des «réformes cosmétiques» et en mettant en avant la pauvreté et le dénuement du peuple «opprimé» par une minorité de riches jouissant de la complicité indéfectible d’un «pouvoir corrompu»; lorsque, à la fin du siècle dernier, sentant venir le péril terroriste, il a commencé à moderniser ses appareils sécuritaires, on a agité le spectre d’un retour du totalitarisme; et cette liste de «travers» est loin d’être exhaustive…

Mais la vérité est toute autre. Et parce que, comme le disait ce bon vieux Lénine, «les faits sont têtus», citons-en quelques uns.

Des faits incontestables 

La vérité est en effet, que tout au long des ces dernières décennies, malgré la géographie qui l’a placé dans une région (et un environnement géopolitique) à tout le moins difficile et une conjoncture économique régulièrement en situation de crise, ce pays – qui n’a pas de manne pétrolière, faut-il le rappeler –  à su gérer ses affaires en payant à la fois t sans jamais faillir, le prix de sa sécurité et de son intégrité territoriale, le prix de sa démocratisation et le prix de son développement.

Et aujourd’hui, les résultats commencent à être engrangés. L’émergence industrielle avec un accent mis sur des secteurs de pointe (aéronautique, nanotechnologies etc.) s’annonce, le développement agro-industriel et maritime, faisant la part des choses entre produire et préserver les ressources, se renforce à la faveur des Plans Maroc Vert et Azur, la lutte contre le changement climatique s’amorce avec des projets solaires et éoliens (qui permettront la fin du recours aux énergies fossiles à moyen terme) uniques en Afrique etc.

L’Humain au cœur du développement

Tout est donc fait pour que les ressources, de potentielles, deviennent richesse. Mais ce qu’il ne faut pas omettre, c’est que, dès que ces perspectives se sont avérées réalisables, la politique à commencé à préparer les conditions d’un partage équitable.

On citera à cet effet l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), un outil sans pareil de lutte contre la pauvreté et de prévention de la précarité; mais n’oublions pas, d’autres démarches comme la mise en place de ces filets sociaux qui manquaient cruellement au pays (Couverture médicale généralisée, aides financières aux démunis, cadre légal pour les personnes handicapées, réforme et renforcement des systèmes de prévoyance et de retraite etc.).

Les graines sont donc en place; et elles germeront avec les avancées économiques – protégées des aléas conjoncturels – du pays.

Générosité et partage 

Signe de sagesse aussi, la conscience du fait que le Maroc ne peut se développer seul, comme une oasis au milieu d’un désert.

On sait en effet au Maroc, que si les prolongements naturels du pays, le Maghreb, le Monde arabe et le l’Afrique subsaharienne, ne progressent pas aussi; au prix, il faut le souligner, de processus intrinsèques et d’une conception de la coopération internationale renforçant son axe Sud-sud.

En ce sens, les tournées en Afrique du Roi du Maroc, SM Mohammed VI, sont significatives : D’ouest en est, d’espace francophone en espace anglophone; elles visent, en partageant le savoir-faire et les acquis du Maroc, à améliorer et renforcer les capacités institutionnelles des pays du Continent face à la mondialisation et aux impitoyables intérêts qui se cachent derrière elle, afin que, dans le monde à venir, le partage de la richesse des Nations soit le plus équitable possible.

Il ne nous étonnerait d’ailleurs guère à cet effet, que le retour – prochain  et inéluctable – du Maroc au sein de l’Union Africaine marquera le réveil de l’Afrique et pour premier résultat, il ne débouche sur une Initiative Africaine de Développement Humain…

Post Scriptum

Voix d’ici; Voix d’ailleurs

Pour un deuxième numéro de suite, vous constaterez que les pages de ce journal se parent d’une nouvelle rubrique : Voix d’ici; voix d’ailleurs.

Cette nouveauté concrétise la volonté partagée de nos confrères d’origine maghrébine, tous media confondus, d’exprimer de manière unitaire, leur différence et leur diversité et de mieux faire entendre leurs voix dans le Paysage Médiatique Québécois et Canadiens.

Entamée dans nos colonnes, cette initiative se prolongera à travers différents vecteurs maghrébins du pays (écrits, audiovisuels et numériques) et constituera un autre progrès imputable à des maghrébins, afin que par la voix et par la plume, l’équité prévale dans cette société dans laquelle nous avons choisi de vivre; mais qui, parfois, ne nous rend pas justice.

Abdelghani Dades (Édito Atlas.Mtl 289)

 

Rubriques : Actualités, Édito
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