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Ce que cache l’ «exception marocaine…

Hakam Hmiddouch

Hakam Hmiddouch

Permettez-moi de donner un aperçu succinct à mes concitoyens canadiens qui ne connaissent pas ou peu mon pays d’origine : le Maroc. Le Maroc a toujours été considéré un pays de contrastes. Sa situation géostratégique au nord du continent africain, en bordure de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, entrecoupée par les chaînes montagneuses de l’Atlas et du Rif lui vaut un climat tempéré permettant une grande diversité de la flore et de la faune, mais également une variété de sites et de conditions climatiques qui permettent, dans une même journée, de se baigner à la plage et ou de faire du ski à la montagne, sinon se livrer à une partie de chasse ou faire un pique-nique en forêt.

Le Maroc connaît également une diversité ethnique mêlant Arabes orientaux et andalous, Africains du centre et du sud du Continent, Berbères et Juifs menant leurs vies en harmonie et parfaite cohabitation, sans aucune distinction, se considérant tous des Marocains d’égale souche. Égaux aussi dans leur respect commun et irréversible des valeurs de tolérance, d’hospitalité et du respect de l’autre, ils enrichissent cependant le pays et sa culture d,un patrimoine linguistique et d’us et coutumes spécifiques à chacune des grandes régions de cette Nation millénaire.

Un pays millénaire, multiple et un

Nation et État millénaire, le Maroc n’a connu d’autre régime que monarchique. Son Roi régnant, reconnu comme le Commandeur des croyants, reçoit sa légitimité par l’allégeance du peuple, renouvelée chaque année à la date de son intronisation (Fête du trône). Cette allégeance, dont la forme coutumière fait toute la force, s’est perpétuée même pendant que le Maroc était colonisé par la France, de 1912 à 1956.

Au prix de combats politique et militaire rudes, le Maroc a obtenu son indépendance totale grâce au soulèvement des Marocains et à l’intransigeance de son Roi de l’époque, feu Mohammed V, dont chacun garde le souvenir d’un souverain bon, juste et sage, soucieux de son peuple et de l’avenir de son pays. Dans l’un de ses discours, resté célèbre, il déclarait à propos de l’Indépendance «Nous venons de remporter une bataille (ndlr : celle de l’indépendance politique); nous devons maintenant gagner une guerre (celle du développement)».

C’est dans cette optique que dès que le premier gouvernement d’après l’indépendance a été constitué, feu Mohammed V lui a confié pour mandat  de mettre en place les conditions d’un véritable multipartisme, de veiller à l’élaboration d’une Constitution et de préparer des élections locales et nationales.

C’est ainsi, disait-il, que les base de l’État de droit seront posées, que la primauté du droit sera établie et que le pays pourra résister aux tentations et à l’aventurisme politique qui semblait alors être la marque de fabrique du monde arabo-musulman et du continent africain,

L’Histoire lui a donné raison : depuis 1956, Le Maroc indépendant a su faire face à bien des exigences; économiques, politiques et sociales; alors que ses ressources restent limitées et que sa stabilité est jalousée et menacée.

La question de l’intégrité territoriale

Une seconde tâche édificatrice restait à mener : le Maroc devait parachever son indépendance en libérant ses provinces du Nord et du Sud, encore régentées par l’Espagne au titre d’un traité établi adopté par les puissances coloniales de l’époque en 1912.

Les négociations avec l’Espagne furent laborieuses. Elles menèrent dans une longue première phase à la restitution des territoires occupés au nord du pays.  Elles furent interrompues par le décès de feu Mohammed V en 1961. Elles ne reprendront que quatorze ans plus tard à l’initiative de feu Hassan II avec une demande formelle exigeant de l’Espagne la rétrocession du Sahara.

La réticence de l’Espagne a conduit le Maroc à introduire une requête auprès de la Cour Internationale de Justice de La Haye sur cette affaire.

Bien que la CIJ  se soit prononcé en faveur du Maroc, l’Espagne mit peu d’empressement à obtempérer. On était dès lors au bord de la guerre. Mais feu Hassan II sut gérer la situation. Il veilla à l’organisation d’une marche pacifique de 350 000 marocains qui permit le rétablissement du droit dans la région sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré.

Cette issue n’eut évidemment pas eu l’heur de plaire à tout le monde. Dans la grande région maghrébine en particulier, les pays en mal de leadership à tout prix, s’appuyant sur un petit nombre d’originaires du Sahara, se sont mis à revendiquer des droits sans fondement sur cette partie sud du territoire historique du Maroc dans le but évident d’affaiblir le pays.

La situation perdure depuis 41 ans maintenant. Pour résoudre cette situation préjudiciable à la paix et au progrès de toute la région et pouvoir se consacrer au défi de son développement économique et social,  le Maroc a proposé en 2007 un compromis sous forme de plan  d’autonomie avancée aux provinces du Sud sous souveraineté du Maroc; encore en négociation sous l’égide de l’ONU.

Ce 6 novembre 2016, le Maroc commémore le 41e anniversaire de cette Marche Verte.

La marche verte en 1975

La marche verte 1975

La marche au développement

Mais les péripéties de ces quatre décennies n’ont pas empêché le Maroc, grâce au leadership de  Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de franchir de grandes étapes de développement de son infrastructure de base par la construction d’un port gigantesque (Tanger Med), d’autoroutes reliant les quatre coins cardinaux du pays, de ponts internationaux, d’implantation de stations d’énergie solaire et éolienne uniques au monde, de développement d’industrie automobile et aéronautique uniques en Afrique du Nord.

Sa stabilité politique, le renforcement de son économie, son attachement aux droits de l’homme et son adhésion déterminante à la démocratie lui valent des investissements importants consentis par des opérateurs de tous les pays du monde avec des retombées sont imminentes, à moyen et à long terme.

La détérioration de l’économie mondiale et l’apparition de troubles populaires dans les pays voisins et ceux du Moyen-Orient, appelées « printemps arabe » ont conduit le Maroc à l’ initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à élaborer une nouvelle constitution, considérée comme un évènement exemplaire donnant au Maroc une nouvelle structure politique et géopolitique par une décentralisation totale et par la création de 12 régions dont les présidents élus bénéficient de toutes les prérogatives de gestion.

Créer la richesse et la partager équitablement 

La vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, depuis son intronisation, a par ailleurs toujours été  fondée sur l’analyse des ressources que possède le pays, sur les moyens de les développer ainsi que sur les moyens à mettre en œuvre pour réaliser le développement souhaité par tout le peuple. Sa Majesté le Roi a démontré un souci constant de la persévérance et une confiance sans limites dans le capital humain du pays. Son initiative de valoriser  le capital immatériel et de l’inclure dans le PIB, sa lutte constante contre les inégalités sociales et ses efforts pour mobiliser les ressources, importantes, nécessaire pour venir en aide aux plus démunis, donne une autre dimension à sa pensée : celle de la sagesse alliée à une  grande expérience pratique.

Les racines africaines et la coopération Sud-sud

Le souci du partage de la richesse est tellement ancré qu’il couvre le Maroc non sans s’étendre à l’Afrique.

La récente tournée effectuée en Afrique de l’Est – après toutes celles menées en Afrique de l’Ouest – se pare de ce message. De surcroît, elle vient briser une sorte de tabou voulant que cette partie du Continent, anglophone, est impénétrable aux francophones et peu encline à la coopération Sud-sud. L’accueil des plus chaleureux réservé à Sa Majesté et à la délégation de conseillers, ministres et hommes d’affaires marocains qui l’ont accompagné démontre que l’objectif a été atteint. Par ailleurs, 19 accords de partenariat ont été signés avec le Rwanda et 22 autres avec la Tanzanie, touchant pratiquement tous les domaines politique, économique et social, prouvant – si besoin en était, la justesse de l’intention et la validité de cette coopération intra-africaine qui a su, dès son départ, mettre ne place les conditions d’un partenariat gagnant-gagnant profitable à tous et ouvrant des voies sans heurts vers l’avenir.  Une tendance qui devrait se confirmer entre le 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, au cours de la COP 22.

L’Afrique, mais aussi le monde… 

Cette accueil de la COP 22 à Marrakech démontrent si besoin était, que si l’Afrique est au cœur des préoccupations du Maroc, le monde n’est pas hors de cette vision. Les accords de libre-échange signés entre le Maroc et l’Union européenne laquelle le considère comme un partenaire privilégié (statut unique au sein de l’union), ainsi que les accords avec les États-Unis d’Amérique, avec les pays du golfe, avec la Russie et la Chine, font du pays une plaque tournante, une zone de rendez-vous de toutes les bonnes volontés et de toutes les coopérations.

Dans une foi sereine

Les tournées de Sa Majesté le roi Mohammed VI en Afrique ont révélé un autre fait : la considération que les chefs spirituels africains accordent à la personne de  Sa Majesté Mohammed VI, Amir El Mouminine. Cette dimension religieuse tient au fait que le Maroc prône et défend une foi sereine, forgée depuis des millénaires, faite de paix et de bonté et luttant sans relâche contre la violence.  À cela, qui peut rester indifférent?

Allez voir sur place

Cette relation – un aperçu général, nullement exhaustif –  en étonnera plus d’un. Et pour cause! Le Maroc ne manque ni d’ennemis, ni de contempteurs, qui n’ont de cesse de ternir son image.

Face à quoi, je ne vous demanderais pas de me croire sur parole; mais allez voir sur place. Car comme dit l’adage (marocain) : « Rien ne vaut que ce que constate l’oeil ».

Hakam Hmiddouch, Président Groupe MABI (Atlas.Mtl 289)

 

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