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Voeux de paix et de concorde

Voeux de paix et de concordeTrente cinq organismes et associations et 19 groupes Face Book se sont manifestés au cours des derniers mois, pour appeler à une célébration, celle du 3 août prochain au Parc Villeray à Montréal, qui à la fois, célèbre Aïd al Fitr et commémore le quinzième anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, roi du Maroc.

Dans cet appel, une référence souvent rappelée : «Nous l’avons fait en 2010; pourquoi ne le referions-nous pas dans le même élan et avec le même éclat?».

Mais au-delà de son aspect spontané, que peut bien révéler une telle énergie?

En fait les raisons en sont multiples.

La première d’entre elle réside cependant, hors de tout doute, dans une volonté d’affirmation citoyenne.

Certes, des membres d’un segment de la population du Canada qui décident de fêter leur identité et les valeurs de leur pays d’origine, cela peut sembler à première vue paradoxale, ne serait-ce que parce que, par ailleurs, les même ne cessent de clamer leur désir d’intégration et d’inclusion sans freins à leur société de vie.

Cependant, tout bien réfléchit, on ne manquera pas de se souvenir que chacun, quelle que soit la date de son installation, a été marqué par les propos qui lui ont été tenus par un grand nombre de ses nouveaux concitoyens.

On nous a ainsi appris que lorsqu’une communauté n’exprime pas son respect, sa fidélité et son attachement aux valeurs et à la culture du pays d’origine, lorsqu’elle  ne transmet ces sentiments comme un legs à ses nouvelles générations et lorsqu’elle ne les partage pas avec ses concitoyens de toutes origines, cultures et confessions, non seulement elle peut perdre leur considération, mais aussi qu’elle peut  hypothéquer ses chances d’inclusion, puisque n’exprimant pas de reconnaissance pour ses propres valeurs, elles ne pourra pas adhérer aux valeurs de la société de vie.  Cette idée, exprimée plus fort dans la formule «Celui (qui au plan culturel et identitaire), ne semble venir de nulle part, ne peut aller nulle part (comprendre «ne saurait jamais devenir un bon citoyen canadien»)», démontre que ce pays que nous avons fait notre, a su régler, avec art et générosité, un débat qui fait rage sous d’autres cieux : celui de la double appartenance.

Si l’on ajoute à cela le fait que dans les évolutions actuelles du pays d’origine, il y a matière à une réelle fierté – en matière de droits de la personne, de statut de la femme comme de développement économique – si l’on ajoute encore la politique internationale basée sur la recherche de la paix, la solidarité et le souci de l’avenir  , on comprend encore mieux cette envie de fêter et de partager, ce besoin d’exprimer le sentiment que chaque membre de cette communauté se sent élément d’un pont humain entre les cultures et les civilisation.

Générosité

En plus d’une fête nationale, les organisateurs du rendez-vous du 3 août 2014 ont reçu comme un signe la coïncidence calendaire qui a voulu que l’on puisse partager aussi, à l’occasion de Aïd al Fitr, des valeurs morales de solidarité et de partage, plus larges, plus largement partagées, et que nous décrirons à travers les mots du Premier Ministre du Canada. Rejoignant parfaitement le sens des nombreux facteurs justifiant la célébration du 3 août, M. Stephen Harper écrit en effet dans son message de vœux : « En cette importante occasion, les musulmans se rassemblent en famille et entre amis pour célébrer pendant trois jours la fin du jeûne, afin de rendre grâce pour le renouveau spirituel et les bénédictions que ce mois leur a procurés. L’Aïd al-Fitr est aussi une occasion de manifester de la générosité envers les moins fortunés, d’échanger des vœux et des cadeaux». « Notre pays compte plus d’un million de musulmans, qui jouent un rôle important en façonnant et en édifiant la société pluraliste libre, prospère et pacifique qu’est le Canada aujourd’hui.»

Solidarité

Au moment où nous écrivons ces lignes, un autre anniversaire vient nous rappeler un autre devoir, un devoir de solidarité encore plus vigilante et plus soutenu. Au Canada, le 28 juillet, on commémore en effet le souvenir du Grand dérangement des Acadiens.

Un devoir de mémoire qui interpelle et met au rang de nos préoccupations permanentes, le «Plus jamais ça!» par lequel l’humanité marque sa désapprobation de tous les drames et les violences qui ruinent l’aspiration universelle à la paix, à la sérénité et au respect du droit à la vie de tous ceux qui peuplent notre terre.

Comment en effet, en pareil moment, ne pas dire aussi, avec nos fêtes et nos espoirs, nos vœux pour tous ceux qui vivent dans la peur et la violence, qui souffrent et meurent – injustement – à Gaza, en Syrie, en Irak, en Libye, au Nigéria, en Ukraine et ailleurs.

Vers eux vont nos pensées, pour eux aussi, en ce jour, nos souhait de paix et de concorde…

Abdelghani Dades (Edito Atlas.Mtl 234)

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