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Pour quelques mots de plus…

Abdelghani Dades

Abdelghani Dades

Le Québec continue cette semaine, de vivre au rythme des élections municipales du dimanche 3 novembre 2013.

Avec les suites du scrutin entre autres, l’annonce du départ programmé de M. Richard Bergeron, qui décide de passer la main après trois campagnes.

Scrutins et élections

Avec la décision du maire élu Denis Coderre de demander un recomptage dans les six districts – soit autant que de sièges nécessaires à lui donner une majorité au Conseil Municipal – de Saint-Jacques, où son candidat vedette Philippe Schnobb a perdu par 81 votes contre la colistière de Richard Bergeron, Janine Krieber; de Côte-des-Neiges et Saint-Michel, où Helen Fotopulos et Claude Bricault ont perdu contre des candidats de Projet Montréal;  ainsi que dans Sault-au-Récollet, où Nathalie Hotte a perdu par 8 voix contre Lorraine Pagé du Groupe Mélanie Joly. Enfin, Équipe Coderre demande deux recomptages dans LaSalle, où les candidats Dino Masanotti et Anju Dhillon ont perdu contre les candidats Josée Troilo et Serge Declos de Manon Barbe.

Gageons cependant, quelle que soit l’issue de ces recours, que leurs échos se confondront avec ceux des deux autres scrutins prévus, au niveau fédéral, le 25 novembre 2013, dans Bourassa où justement, il s’agira de trouver un successeur au député fédéral que Fut Denis Coderre et, au niveau provincial le 9 décembre, dans  Viau et Outremont ou M. Philippe Couillard montera au front parlementaire, dans l’attente d’une élection générale anticipée plus que prévisible à plus ou mois court terme.

Charte : Le nouveau nom des valeurs

Mais il est un autre sujet qui ne souffrira d’aucune interférence médiatique : La question de la Charte.

Prégnante depuis l’été dernier, cette «affaire» ne va pas en se simplifiant. Pas dans le sens du brouhaha soulevé et qui ne débouche certainement pas sur un véritable démocratique, assurément nécessaire. Mais bien plus dans le format juridique qui lui sera donné et les implications sociales qu’elle pourra avoir.

Ainsi entre la note d’intention gouvernementale qui a enflammé les foules et le texte du projet de Loi, l’inflation à fait ses effets. D’un intitulé en quatre mots («Charte des valeurs Québécoises») on est passé à un plein paragraphe : «Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodements raisonnables».

Nous ne ferons pas dans la facilité et l’antienne et ne citerons donc pas cet adage populaire voulant que «Clarifier les choses, pour un juriste ou un législateur, afin que nul n’ignore la Loi, ne veut certainement pas faire court et simple». Mais disons quand-même que les 21 mots rajoutés à l’intitulé premier ne font rien pour aider à une saine compréhension …

Ce que crois comprendre, pour ma part et en attendant d’accéder au texte intégral, c’est qu’il n’y a rien à comprendre. Sauf que l’on risque de s’éloigner  encore un petit peu de ce dont le Québec a vraiment besoin : les convergences culturelles chères à René Lévesque. Car, au risque de nous répéter,  en matière d’identités et de valeurs, nous avons un vrai problème et, à date, aucune bonne réponse.

Gilbert Rozon : Sans PPP

Aucune bonne réponse; mais déjà des attitudes de sagesse, dont la multiplication nous fera certainement sortir du marais dans lequel on s’embourbe.

Une attitude à signaler : Celle de Gilbert Rozon.

Le fondateur de «Juste pour rire est un homme sérieux. Sa voix mérite d’être écoutée Et que dit-il?

Dans une chronique journalistique intitulée «La Charte des étranges», Il affirme haut et fort «Je ne me sens pas envahi. Je n’ai pas peur des musulmanes. Je ne sens pas dépossédé de mes valeurs par «ces» immigrants. Où sont ces hordes de musulmans qui menacent nos croyances, nos valeurs? (…). Sommes-nous en train de céder à la peur de l’étrange étranger? En faisant des amalgames indignes d’une société ouverte et tolérante laisserons-nous s’exprimer le racisme ordinaire? Laisserons-nous parler ce qu’il y a de plus déplorable en chacun de nous?».

Gilbert m’a raconté une fois les débuts calamiteux de son œuvre maitresse, le Festival Juste pour rire. Même la nature s’était rangée contre lui. Mais il savait qu’il était sur une voie juste; il a persévéré avec courage et le temps lui a donné raison.

Il démontre à travers cette chronique que ses qualités restent entières et qu’il peut encore donner au Québec. Il savait que sa prise de position déclencherait un feu nourri de critiques; de la part de tous ceux qui, pleurnichards de tous bords, transforment aujourd’hui peur, parti-pris et préjugés en armes et arguments, pour s’arroger une Supériorité injustifiée sur «Eux«, les étranges, les étrangers.

Question : la chronique de Gilbert Rozon figure-t-elle parmi les 26 000 contributions reçue par M. Bernard Drainville? J’espère que oui et j’espère que M. Drainville l’a lue…

 Abdelghani Dades (Edito: Atlas.Mtl 217 du 7 au 20 nov 2013)

 

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