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Prix des ambassadeurs arabes. Une page d’histoire canadienne

Prix des ambassadeurs arabes. Une page d'histoire canadienne

Photo: Omar Abdelkhalek

Le processus est long; mais il est irréversible : en retour de leurs apports, les canadiens d’origines arabe finissent par être adoptés et intégrés et peuvent accéder jusqu’aux plus hautes fonctions dans la société d’accueil.

La preuve en a été administrée avec éclat le 17 juin 2013, dans le grand hall du Musée de l civilisation canadienne à Gatineau où, à l’initiative du Conseil des Ambassadeurs Arabes au Canada, un hommage était rendu à des Canadiens d’origine Arabe ayant apporté une contribution exceptionnelle à leur pays d’adoption.

Dans cette activité, dont  c’était là la toute première édition, sept prix étaient remis dans les domaines suivants : Politique, Affaires, Culture, Sciences et Technique, Enseignement et recherche, Arts et lettres, Jeunesse.

Ouvrant la cérémonie, M. Smail Benamara, ambassadeur d’Algérie et doyen du corps diplomatique arabe accrédité à Ottawa a déclaré  qu’«en organisant cet événement, mes collègues et moi-même visons à

  • Porter un regard objectif sur les apports successifs des différentes communautés d’origine arabe qui se sont établies au Canada,
  • Souligner la qualité du système d’accueil et d’intégration du Canada
  • Rappeler les valeurs universelles du travail, du sérieux et de l’abnégation qui servent à l’avancement et à l’épanouissement,
  • Donner des modèles de réussite à tous, notamment aux jeunes et aux nouveaux arrivants».

À cette allocution fera écho celle de M. Jason Kenney, ministre fédéral de la Citoyenneté, de l’immigration et du Multiculturalisme qui affirme «La communauté arabe contribue pleinement à l’avancement social, culturel et économique du Canada. Ce faisant, elle a également aidé à faire de notre pays la nation prospère et prolifique qu’elle est aujourd’hui». Citant le premier ministre Stephen Harper, M. Kenney ajoutera que «La diversité ethnique de notre pays n’a d’égal que l’esprit d’unité qui nous anime. Sans égard à notre patronyme, à notre langue maternelle, à notre religion, aux querelles de nos ancêtres, nous sommes un peuple uni par un objectif commun : celui de bâtir un pays paisible et prospère».

Page d’histoire

Un flux migratoire, né il y a plusieurs décennies, a amené au Canada des centaines de milliers de néo-canadiens issus de Syrie, Liban, Égypte, Jordanie, Palestine, Irak, Yémen et  du Maghreb. Il aura fallu aux membres de cette communauté trois générations pour faire élire leur premier député au Parlement fédéral en la personne de Pierre de Bané.

Né en Palestine, M. De Bané, lauréat de la catégorie «Politique» eut égard à son action pionnière, aurait, de son propre aveux, «pu vivre toute sa vie dans un camp de réfugiés». Au lieu de cela, son immigration lui a permis non seulement d’être élu député fédéral, mais aussi d’être ministre  à six reprises et de poursuivre sa carrière, entouré du respect de ses confrères, en qualité de sénateur aujourd’hui.

Dans les pas de ce pionnier, il ne faudra cependant qu’une seule génération pour voir surgir dans l’espace public des maires et des maires adjoints (dont celui d’Ottawa (M. Ely El Chantiry), une dizaine de nouveau députés fédéraux et quelques députés provinciaux, mais un aussi un Premier ministre provincial, le benjamin actuel de la fonction, en la personne de M. Robert Ghiz, premier ministre en exercice de l’Ile du Prince Edward.

Relève

Cette histoire ne s’écrit cependant pas qu’en politique. Elle a aussi ses pages Affaires, avec  des entrepreneurs qui forcent les portes du Ghotta de l’industrie et des finances en Alberta, en Saskatchewan, en Nouvelle Écosse, en Ontario et parmi lesquelles on compte le fournisseur principal en uniformes des Forces Canadiennes. Elle s’écrit, en sciences, arts et culture, enseignement et action sociale. Mais surtout, elle s’écrit encore au présent et s’écrit aussi au futur, avec une relève, une jeunesse qui brille de mille feu, dans les arts avec le très jeune pianiste virtuose Mehdi Billal Ghazi, l’écrivain prodige Ameer Idreis, les sportifs Adam et Sami Lamhamedi et Sarah Myriam Mazzouz.

Des apports considérables

Le comité de présélection a eu l’embarras du choix, et ce n’est pas peu dire, pour choisir sur quelques centaines de propositions, 36 finalistes. Et même ainsi, c’est «une patate chaude» que ce comité de présélection à «refilé» au Comité de sélection pour le choix des lauréats.

Cette reconnaissance pour services rendu à la communauté et à la société d’accueil sera ensuite largement rehaussée par une autre forme de contribution, celle des artistes qui ont animé la partie spectacle du gala – le luthiste John Shadeed, la mezzo soprano Julie Nesrallah (merveilleuse Carmen!), l’auteur-interprète Leila Gouchi, l’orchestre andalou de Montréal, la Palestinian Dance Band et le Libanes Zaffeh Group – qui ont fini d’enchanter la soirée.

À l’an prochain!

Tout cela signifie une chose : la matière existe pour une édition deux du gala; pour de multiples rééditions, pour une institutionnalisation de l’événement.

Car, si déjà, dans les réalisations canadiennes des citoyens originaires du monde arabe il reste encore énormément de personnalités  à découvrir; il est évident que plus considérables, sont les apports en gestation et en devenir de nos nouvelles générations. Qu’il faudra encore et encore mettre en lumière et valoriser.

Adnan Adama (Atlas.Mtl 208)

Omar Abdelkhalek

 

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