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Québécois d’origine maghrébine: Entre intégration et assimilation

L’histoire de l’humanité est jalonnée de crimes atroces ayant ensanglanté le monde. Ces drames, qui  ont souvent révélé combien l’âme humaine pouvait être noire, sont trop nombreux pour être listés de manière exhaustive.

Les crimes les plus abjects de l’histoire

Cependant, pour l’illustration, il n’est pas interdit de rappeler les plus marquants d’entre eux comme : l’extermination des indiens d’Amérique du Nord, les crimes religieux de la Saint Barthélémy, les milliers de mort du canal de Panama, les horreurs des deux bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki, les traites de l’esclavage, les millions de victimes des campagnes napoléoniennes et des deux guerres mondiales et notamment la Shoah, l’éradication des musulmans de l’ex-Yougoslavie, les massacres de Sabra et Chatila, etc.

Pourtant, parmi tous ces crimes, aussi horribles les uns que les autres, les médias occidentaux les plus influents ont des préférences; il y en a qu’ils adorent se remémorer pour les  rappeler à leur large public dont ils ont pour mission occulte d’orienter l’opinion.

Exemple de drame hyper médiatisé et périodiquement remis à l’ordre du jour :  l’attentat du 11 septembre 2001 qui avait fait plus de 3000 victimes.

Toute personne normalement constituée, disposant d’un minimum de pensée autonome, pourra cependant constater que tous  ces drames, ces crimes, et autres exterminations historiques ne sont l’apanage ni d’une nation (bien que les États-Unis détiennent le record de participation aux massacres  humanitaires), ni d’un peuple, ni d’une idéologie et encore moins d’une religion, en particulier.

Mais, souvent, les intentions, qu’il faut toujours décoder, sont encore plus dangereuses que les actions qui en découlent car leurs effets sont dévastateurs et durables.

Ces rappels sont nécessaires pour expliquer pourquoi une partie de la population immigrante, particulièrement celle d’origine maghrébine, est admise sans être acceptée.

L’Occident, le Québec et les amalgames 

Le Québec, jeune région née de l’immigration, peut se prévaloir de sa richesse qui n’est pas seulement naturelle mais aussi humaine et culturelle.

Le libéralisme économique exacerbé et poussé à son extrême, est en train d’enfermer l’Occident  dans le tourbillon des crises de plus en plus fréquentes.

Le Québec, avec ses quatre siècles d’existence, a encore les moyens de devenir le microcosme d’une société occidentale, puissante, bien sûr, riche toujours mais surtout tournée vers l’humain.

Malheureusement, au Québec, beaucoup de gens, sciemment ou non,  veulent faire de cette province, une pâle copie de pays européens en crise ou encore une petite région récalcitrante mais dépendante des États-Unis, en faisant l’impasse de sa richesse humaine et culturelle issue de son immigration.

Une fois de plus, il faut réitérer que la population maghrébine musulmane  du Québec n’est pas dupe. Elle sait, comme la plupart des citoyens sensés de cette belle région, que lorsque les médias, dont on peut raisonnablement se demander aux noms de quels intérêts ou groupes d’intérêts occultes ils agissent, commencent à mettre la laïcité en avant, c’est le voile islamique qu’on vise; quant on (re) parle d’accommodements raisonnables, c’est encore la population musulmane qu’on vise ou quant on ressort le cas des produits «Halal», c’est encore et toujours la population musulmane qui est visée, même si on noie le poisson avec quelques cas d’incidents d’écoles juives ou de petits problèmes très localisés impliquant les sikhs.

L’hypocrisie s’est beaucoup perfectionnée avec le temps et peut, aujourd’hui, revêtir différentes formes qui la rendent plus sournoise et donc, plus dangereuse.

Intégration ou assimilation?

Un des amalgames les plus dangereux, c’est celui qui est entrain de se développer sournoisement au Québec. On est en train de confondre, dans l’esprit de la population : assimilation et intégration.

S’intégrer, c’est s’enraciner sans se déraciner.

S’assimiler, c’est se fondre entièrement dans la culture du pays d’accueil en sacrifiant sa culture d’origine.

Une autre différence distingue les deux  concepts : l’assimilation est un choix tandis que l’intégration est un devoir.

Comme vient de le démontrer le cas de Djamila Belhabib, même l’assimilation volontaire n’est pas une garantie d’intégration quant elle n’est pas accompagnée d’une volonté d’acceptation par la société d’accueil. C’est ainsi que, malgré tout ses efforts et malgré tout l’appui du parti québécois, Djamila Belhabib sera toujours pour certains une québécoise tout court mais pour d’autre, elle ne sera qu’une immigrante d’origine algérienne.

Cette femme, qui a voulu mener «sa vie à contre courant» en reniant voire en combattant sa propre communauté pour s’assimiler, vient d’être ramenée à la réalité par les problèmes qu’elle vient de vivre dans sa circonscription et par sa défaite, in extrémis, il est vrai!, aux élections du 4 septembre 2012.

On ne se débarrasse pas aussi facilement de ses origines parce que ce ne sont pas des habits qu’on porte et qu’on peut enlever selon notre bon vouloir. Nos origines font partie de nous; ils sont en nous.

Le Québec, pour des raisons politiques, en cherchant à transformer l’assimilation imparfaite  de Djamila Benhabib en une intégration réussie,  ne fait, en fait que confirmer que le point de départ de l’intégration, c’est la volonté du pays d’accueil d’accepter le nouvel arrivant.

Et c’est ce point de départ inexistant qui explique que la population immigrante maghrébine soit marginalisée dans une région où elle a le potentiel (maîtrise du français, des diplômes de haut niveau, respect des valeurs du Québec et des lois en vigueur, etc.) pour bien s’intégrer.

Par Radouane Bnou-Nouçair (Atlas.Mtl)


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