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Comment parlera-t-on de l’immigration pendant les élections?

En 2007, l’ancienne ADQ avait surpris tout le monde en arrivant deuxième aux élections provinciales. La raison ? Le parti s’est pris farouchement aux immigrants.

Les élections de 2008 sont venues corriger le tir.

Les enjeux pendant les prochaines élections ne manquent pas. Ceux reliés à l’immigration seront discutés sûrement. Néanmoins, on se demande quels partis vont prendre l’initiative d’aborder ce sujet positivement au lieu d’en parler négativement ou juste l’éviter. Parler favorablement de cet enjeu et s’attaquer aux vrais problèmes dans une campagne électorale est un pari risqué. Chose qui ne l’est pas quand on critique les immigrants notamment de leurs coutumes et religions.

Soyons clairs : la réussite de l’intégration des nouveaux arrivants passe par le travail. Cela a été prouvé par plusieurs études sérieuses. De plus, la qualité même des gens qui arrivent au Québec fait que nous savons une immigration qui représente une opportunité pour ceux qui arrivent et ceux qui reçoivent. Malheureusement, certains politiciens fixent beaucoup leur attention sur les anecdotes qui font oublier les vrais problèmes. Les quelques rares accommodements font-ils le poids devant la discrimination des immigrants qualifiés? Font-ils le poids devant leur déqualification suite à leur inactivité de longue durée ou de leurs sous-emplois?

Permettez-moi d’en douter.

La conclusion d’une étude effectuée en 2012 par la Commission des droits de la personne du Québec dit tout: «mieux vaut se nommer Bélanger que Traoré». Selon cette organisation, dans les emplois qualifiés, le taux de discrimination chez le candidat au nom à consonance africaine est de 38,3 %, contre 33,3 %, pour les candidats arabes et 30,6 % pour les candidats latino-américains.

Ces chiffres montrent que les libéraux de Jean Charest n’ont pas livré la marchandise dans ce domaine. Non seulement ils ont laissé pourrir la situation, mais ils n’ont pas appliqué les recommandations du rapport Taylor-Bouchard.

Les autres partis semblent-ils offrir mieux? Je ne pense pas.

Le débat pathétique autour de l’halal soulevé par le PQ et repris par la CAQ au début de l’année, montre à quel point le discours ne changera pas. Le recrutement de Djemila Benhabib serait un autre indicateur que le PQ compte faire des amalgames entre musulmans en générale et une minorité d’intégristes dont on n’entend presque jamais au Québec.

Les immigrants, faut-il le rappeler, cherchent l’égalité et non pas la différence. Il semble que quelques partis comme l’Union Citoyenne du Québec l’ont compris. Espérons que les citoyens seront à leur écoute.

KAMAL MAGHRI, Analyste et lauréat en maîtrise à l’ENAP

lapresse.ca

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