Commentaires fermés sur Saida Fikri à Montréal. Une artiste sur scène, un baume au cœur…

Saida Fikri à Montréal. Une artiste sur scène, un baume au cœur…

De gauche à droite: Mohammed Ezzemouri (Odessy), Rachid Najahi (Atlas Media), Mohammed El Fantoury (Rotary Club) et Mona Doutabaa (Productions Evénema)

Dans une salle soigneusement «préparée» par la troupe Gnawi de Montréal, l’artiste Saïda Fikri, dont les succès ne se comptent plus, à fait un triomphe lors de son spectacle du 16 juin 2012 au théâtre du collège Brébeuf a Montréal.

Organisé par Les productions Odyssée, qui fêtait à l’occasion le 1er anniversaire de sa création, ce gala a également été un moment de reconnaissance des apports de membres de la communauté maghrébine qui se distinguent par leur implication et leur contribution à l’intégration des membres de notre communauté dans la société d’accueil.

MM.  Abdelhay GAWGAW (Cabinet FlexDent),  Abdellatif Sabar (Musicien), Mohamed Erraki (Musicien), Mourad Mhamli (Journaliste), Saida Fikri et Rachid Najahi (Atlas Media) ont reçu des trophées remis respectivement par  Mohamed El Fantoury, Ahmed Mandili et  Malek Bouhazza.

Une œuvre unique

Après les Gnawa et l’humoriste Neev, Saïda Fikri fit son entrée en scène, chaleureusement accueillie par une ovation du public. De chanson en chanson, son message de tolérance est plus que bien passé auprès d’un public conquis, qui reprenait en chœur chacune de ses œuvres et notamment le «hit» “Oulad Douar“.

Un tel succès en a surpris plus d’un. On croyait en effet que Saida Fikri, auteur, compositeur, guitariste et interprète d’origine marocaine, n’était connue qu’au Maghreb et en Europe. La preuve est faite que son genre engagé est désormais internationalement renommé.  Et ce n’est que justice, car les chansons de Saida réunissent les influences de la musique contemporaine du monde : rock, blues, jazz, folk, pop, country et reggae. De plus, on y décèle des notes «orientale» subtiles, des tonalités gnawi, rai, et chaabi, mais aussi des traces berbères, andalouses et arabes qui font de son répertoire une œuvre particulière autant que séduisante que ne déparent pas les paroles écrites aussi bien en en dialecte maghrébin, en français, en arabe classique qu’en anglais.

La fusion de rythmes cosmopolites a pour résultat un style unique en son genre : à savoir, bien que Saida ait intégré le meilleur d’innombrables traditions musicales, sa musique ne ressemble à aucune autre au monde.

Le répertoire de Saida peut se diviser en deux rubriques au plan de l’instrumentation. D’une part les «grandes» chansons telles que «Zmane Naga» et «Ait Mankhabbi» qui sont exécutées avec de nombreux instruments et chœurs. Leurs cadences «rapides» et passionnantes incitent inévitablement le public à se balancer au rythme, à la danse joyeuse.

D’une autre part, Saida maîtrise également le chant «doux» dans le style de Joan Baez ou de Joni Mitchell, ce qui est réalisé en solo à la guitare, ou en duo accompagné d’un autre instrument acoustique. La chanson “«Misiria» en est le parfait exemple”, indique Mohamed Lotfi, journaliste de Radio-Canada. “Une voix, une guitare et des mots qui tracent sans détour le portrait universel d’une société où règnent encore injustices, inégalités et le patriarcal abus de pouvoir”.

Des paroles qui sonnent juste

Saida, c’est une artiste engagée dont les principes sont la justice, la vérité et l’honnêteté. Son art, chargé d’émotions complexes et de messages sociaux, fait preuve d’un profond souci pour la détresse et la souffrance du peuple du Maroc. Elle a chanté la misère, l’exploitation, l’exclusion, l’injustice contre la femme, la douleur de l’expatriation et la nostalgie de la patrie qui demeure dans le cœur de l’expatrié. Elle a même attaqué directement l’indifférence et l’hypocrisie de fonctionnaires. En réponse à la question “que Saida chante-t-elle ?”, un jeune de 18 ans présent à Rabat pour une soirée de Saida a prononcé : “Elle chante nos problèmes”.

Saida Fikri est de plus un pionnier social dans le monde arabe. N Saida est l’artisane totale de son œuvre : non seulement elle chante, mais elle écrit aussi ses propres paroles, compose ses propres mélodies, et contribue à la mise-en-scène de sa propre création en tant que guitariste. En fait elle était la première chanteuse marocaine à jouer de la guitare en public.

Succès aux Amériques

Cette frondeuse, originaire de Casablanca, a grandi en écoutant Joan Baez, Dolly Parton et Bob Dylan. Elle a commencé à jouer de la guitare à l’âge de 8 ans et a composé sa première chanson à 12. Peu après elle se retrouve étudiante de musique au Conservatoire de Casablanca. Sa carrière d’aborder les thèmes les plus tabous de la société marocaine a démarré dès la sortie de son premier album «Nadmana» en 1994, bien avant l’ouverture politique du pays, à l’époque où la liberté d’expression était limitée. Maintenant Saida compte plus de huit albums.

En avril 2008, Saida et son groupe de 5 musiciens ont effectué une tournée artistique aux États-Unis et au Canada, notamment à New York, à Boston, à Washington DC et à Montréal. Au sujet du concert dans la capitale des États-Unis, tenu à Rosslyn Spectrum Théâtre, Saida a “étonné son public lui offrant un grand moment de chaleur et de flegme”, a remarqué Ayoub Akil de Libération (Maroc), et d’après la Maghreb Arab Presse, “ses fans…, vivant dans la région de Washington, lui ont réservé un accueil enthousiaste….Tout au long de ce concert, le public a battu la mesure au rythme des mélodies et a joint sa voix à celle de l’artiste pour fredonner des refrains de son riche répertoire…” La soirée de Washington était diffusée sur la chaîne marocaine Maghribia le 16 mai 2008.

Au concert tenu à Rabat le 20 mai 2008 dans le cadre du Festival Mawazine, Saida était accueillie par de vives acclamations de 30.000 fans qui récitaient ses paroles mot par mot.

Par Mona Doutabaa (Atlas.Mtl)

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