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Manif du 1er mai à Montréal: 107 manifestants arrêtés

Pas moins de 107 personnes ont été arrêtées mardi soir à Montréal lors de la manifestation organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs.

La majorité des arrestations ont eu lieu après que les autorités eurent décrété le rassemblement illégal à 18 h 02, soit à peine 30 minutes après le début de la marche, parce que certains participants lançaient des projectiles sur  Le sergent Laurent Gingras, du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), a indiqué que la police avait commencé à disperser les manifestants dans le secteur du centre-ville, plus particulièrement autour des rues Sherbrooke et de McGill. Il a évoqué une «arrestation de masse» autour des rues Berri et Ontario durant laquelle «plusieurs dizaines de personnes ont été encerclées». Sur la rue Sherbrooke et des artères avoisinantes, des vitres ont été brisées, des véhicules ont été vandalisés et des balles de peintures ont été projetées.

Selon M. Gingras, 75 manifestants ont été appréhendés pour avoir enfreint des règlements municipaux. Les autres ont été arrêtés pour avoir commis des infractions au code criminel, incluant des «méfaits, bris de condition, voies de fait sur des policiers et agressions armées», un peu partout sur le parcours de la marche.

Ces 32 manifestants ont été amenés à un centre opérationnel du SPVM. Tard mardi, le sergent Gringras a précisé que les enquêteurs menaient des interrogatoires, et que certains pourraient être relâchés alors que d’autres pourraient passer la nuit en cellules. Des accusations pourraient être déposées mercredi.

Les groupes avaient convergé à la place Émilie-Gamelin. Certains manifestants criaient aux policiers de «libérer leurs camarades». Ce lieu du centre-ville est le théâtre depuis une semaine de marches nocturnes étudiantes. Cette nouvelle marche s’est amorcée vers 21h. Les manifestants avaient tardé à se rendre à la place, mais une foule importante marchait pour une huitième soirée consécutive dans la mouvance du conflit étudiant. Le SPVM a procédé à deux arrestations, une femme et une homme, ce dernier pour voies de faits à l’endroit d’un policier.

Déjà, dans l’après-midi, les carrés rouges des étudiants opposés à la hausse des droits de scolarité se mêlaient aux effigies socialistes, anticapitalistes et anti-impérialistes arborées lors des rassemblements du 1er mai.

Divers groupes au Champ-de-Mars

Des discours ont été prononcés peu après le rendez-vous donné à 16 h 30 sur la place derrière l’hôtel de ville de Montréal, dont le «Speak Rich» d’une manifestante, référence au poème «Speak White» de la poétesse Michèle Lalonde écrit en 1968.

Des enseignants avaient intégré la foule et déroulé leur banderole faisant état de leur message de contestation de la hausse des droits de scolarité.

La marche sous haute surveillance policière s’est mise en branle vers 17h30, aux cris de «assez, c’est assez, la paix est sociale est terminée».

Plusieurs milliers de manifestants étaient réunis. À un certain moment, le cortège s’étendait sur Saint-Laurent entre Notre-Dame et René-Lévesque.

Victor, étudiant en grève du Cégep de Saint-Laurent, saluait le rassemblement de manifestants de divers horizons, tout en craignant les débordements.

«La cause première, c’est notre message anticapitaliste. Chacun vient pour ses raisons. C’est ça qui est beau. On espère que ca va bien se passer. Il y a des extrémistes partout, mais surtout dans ces manifestations anticapitalistes, il y a des portions un peu plus agressives. Ça devrait bien se passer. On espère, on espère», confiait-il peu avant que la marche se mette en branle.

Un membre d’une section locale du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) appelait à la création d’un «parti de masse des travailleurs».

«Les élites sont déjà organisés sur une base de classe. Les intérêts du patronat, des riches et des banquiers sont extrêmement représentés à l’Assemblée nationale. Il faut un équivalent pour le 99 pour cent restant de la population», a fait valoir Julien Daigneault, ajoutant croire qu’il fallait «radicaliser» Québec solidaire, un parti «intéressant».

«Un tel parti doit émaner des urnes et de la rue. Il doit tirer sa légitimité de l’implication dans les luttes étudiantes, écologiques, vers un but commun, soit renverser le système d’exploitation du gouvernement actuel.»

Également dans la métropole, une fête s’organisait autour de 18 h, au parc Molson, dans l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie. Plusieurs syndicats y étaient représentés. Elle était suivie par un spectacle de Thomas Jensen et son orchestre au Théâtre Plaza.

La Presse Canadienne

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