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Les Tunisiens de Montréal sont peu surpris

La communauté tunisienne de Montréal n’a pas été surprise de la décision, prise par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, d’ordonner des mesures de renvoi à l’égard de Belhassen Trabelsi, beau-frère du président tunisien déchu, Ben Ali.

«Je m’y attendais. Belhassen Trabelsi ne s’est même pas présenté à son audience le 23 avril et ses avocats n’avaient pas présenté assez de preuve», a expliqué Nadia, une Tunisienne.

En effet, le beau-frère du président tunisien était absent à son audience publique. M. Trabelsi devait justifier sa faible présence sur le sol canadien — 25 jours seulement avant sa fuite en janvier 2011 — car l’obtention de la résidence permanente impose un temps de présence minimum au Canada. Il était pourtant dans l’obligation d’y assister afin de donner les raisons de sa non-résidence dans une période d’au moins 730 jours sur une période de cinq ans au Canada, et peut-être voir augmenter ses chances de garder son statut de résident permanent.

Transparence réclamée

La communauté tunisienne reste tout de même déçue de la lenteur du gouvernement fédéral.

Effectivement, les autorités tunisiennes avaient déjà envoyé un dossier d’extradition en janvier 2011, complété le 18 avril 2012. De plus un mandat d’arrêt international a également été émis afin d’extrader Belhassen Trabelsi. Rien n’a encore été fait par le gouvernement canadien.

Néanmoins, le geste le plus attendu par la diaspora du Canada concerne celui du gel des avoirs. «Nous dénonçons le manque de transparence dans ce dossier, a évoqué le porte-parole du collectif Tunisien au Canada, Malek Letaïef. Les autorités canadiennes ne nous disent pas ce qui a été gelé ni même quand ce gel a été fait, à part 122 000 $.»

«Tout son argent s’est déjà envolé. Pourquoi se casse-t-il la tête à vouloir rester ici, j’espère qu’il sera extradé et qu’il moisira dans une prison en Tunisie», a témoigné Mohamed, un citoyen canado-tunisien.

Belhassen Trabelsi a perdu sa résidence permanente, certes, cependant il lui reste encore une carte à jouer, puisque ce dernier a déposé une demande de réfugié. Il pourrait donc rester au Canada avec sa famille jusqu’à ce que sa demande soit entendue.

Agence QMI  
Sarra Guerchani

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