0

Belhassen Trabelsi perd son statut de résident permanent

Belhassen Trabelsi

Belhassen Trabelsi ne récupérera pas son statut de résident permanent au Canada. Le beau-frère honni de l’ancien président tunisien n’a pas réussi à convaincre la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR), qui a rejeté son appel et confirmé son interdiction de séjour au pays.

M. Trabelsi, sa femme et deux de leurs filles se sont réfugiés à Montréal en janvier 2011, au moment de la chute du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie. Le Canada leur a retiré leur statut de résident permanent, parce qu’ils n’avaient pas vécu au pays pendant deux des cinq années précédentes.

Trabelsi a fait appel de cette décision, en invoquant des motifs humanitaires. La CISR n’y a pas cru. Aucune preuve démontrant qu’il serait maltraité ou privé d’un procès juste et équitable en Tunisie n’a été déposée devant le tribunal, souligne la Commission dans sa décision rendue le 4 mai.

Fausse raison évoquée

Considéré comme le «parrain» du clan mafieux qui s’est emparé des richesses de la Tunisie, M. Trabelsi est largement détesté de ses compatriotes.

Dans un questionnaire remis aux autorités fédérales, il explique la raison de sa fuite à Montréal: «Parce que je suis menacé dans mon pays natal. Ma famille est terrorisée et la scolarité de mes enfants est arrêtée. Je veux rétablir tout ça au Canada.»

M. Trabelsi a soutenu que s’il était expulsé en Tunisie, il risquait d’être «torturé avec [sa] famille, d’être attaqué physiquement par la population, voire assassiné comme c’est le cas de [son] neveu».

Mais le neveu en question, Imed Trabelsi, n’a pas été assassiné. Il est en Tunisie et fait face à la justice, souligne la CISR. Les nouvelles autorités ont d’ailleurs démontré que d’autres membres du clan Ben Ali, accusés d’infractions criminelles sous l’ancien régime, avaient eu droit à des procès équitables.

D’autres recours

«Le fait d’avoir à rentrer dans son pays de nationalité afin de comparaître en justice pour des accusations portées contre lui ne constitue pas, selon le tribunal, une difficulté qui justifie le maintien de la résidence permanente au Canada», écrit la commissaire Marie-Claude Paquette.

M. Trabelsi et sa famille ont encore des recours à leur disposition avant d’être expulsés en Tunisie. Ils peuvent faire appel de la décision de la CISR en Cour supérieure. De plus, parallèlement à cette démarche, M. Trabelsi a fait une demande d’asile au Canada, qui devra être entendue avant que la mesure de renvoi ne soit exécutoire.

Il faudra donc encore plusieurs mois, voire quelques années, avant que les Tunisiens ne soient fixés sur le sort de Belhassen Trabelsi au Canada.

Isabelle Hachey
La Presse

Rubriques : À la Une, Société Mots-clés : , , ,
© 2002 - 2017 Atlas Media. Tous droits réservés.
Propulsé par Noordev Technologies inc