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Où va l’Algérie?

Le printemps arabe continue à souffler sur l’ensemble du monde arabe.  Un monde qui, hier, était méprisé par la planète toute entière est devenu le symbole de la liberté et des revendications des peuples.  Le monde change et les peuples veulent prendre leur destinée en main, après l’avoir abandonné à des groupuscules un long moment.  Ces groupes ont failli à leur tâche.  Ils ont profité de leurs positions privilégiées pour assouvir leur soif du pouvoir, mettre la main sur les richesses et même confisquer les indépendances.Le cas de l’Algérie n’est pas différent.  Une fraction marginalisée a confisqué l’indépendance au détriment de la majorité.  Une histoire préfabriquée inculquée à toute une génération dans un esprit de mensonge et de désillusion.  La légitimité révolutionnaire a permis de gonfler le nombre d’anciens moudjahidines.  On ne sait plus qui l’était et qui s’est recyclé pour profiter de la manne post-indépendance.  Et avec tout cela, le pays colonisateur de Sarko, garde les archives au chaud pour ne pas discréditer une certaine racaille, mot cher au président de la France.

C’est un peu spécial, de voir un pays qui sacrifie 200000 morts sans que son régime change, et qui se maintient en force sans partage.  Le parti FLN,  tentacule d’un régime archaïque, depuis 1962, a même enfanté le RND avec qui, il partage le pouvoir exécutif.  La coalition avec le RCD et surtout le HMS, ont été juste de la poudre aux yeux pour tromper le peuple.  Toute la classe politique algérienne ne pèse rien devant le régime, tout lui appartient.  Une vraie république de bananes.  Le président change la constitution à sa guise.  De deux mandats, il tombe à sans limite.  Il est plus roi que président.  Le régime en a décidé ainsi.

Et maintenant, pour faire face au printemps arabe, notre président national trompe le peuple avec des propositions de changements qui arrivent dénaturées après le passage dans le tordeur Bensalah.  Et notre président trouve le culot de reconnaitre les fraudes des élections précédentes, mais il maintient le premier ministre Ouyahya, reconnu comme maitre de la fraude, par un document officiel, disparu par enchantement.  Et avec cela, le projet de changement passe sans contrainte au parlement, dont la légitimité est désapprouvée par le président lui-même, en reconnaissant les fraudes précédentes.   Un parlement dont la majorité est représentée par le FLN et le RND, qui ne savent que lever la main pour approuver les directives d’en haut.   Mais n’ayez crainte, le président promet une élection propre qui va se dérouler sous l’égide de la justice.  Quelle justice?  Celle qui est bâillonnée? Celle qui n’a aucun pouvoir?

Le régime algérien, est futé et il réussit bien, car il a détruit le filet social et a semé la discorde entre le peuple, les partis et les régions pour se maintenir au pouvoir.  Pour changer, il faut de la volonté, du courage, mettre la partisannerie de coté et se donner la main tous ensemble pour remettre ce pays à son peuple.  Sans apprendre à s’aimer par amour à ce pays de Amirouche, de Abane Ramdane, de Zirout Youcef, de Ben Mhidi, de Ferhat Abbas pour ne nommer que ces grands, ce régime qui nous a tout confisqué régnera encore longtemps de père en fils.

Publié par Rachid Boudjarane

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