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Algérie: le président Bouteflika fixe au 10 mai les élections législatives

Abdelaziz Bouteflika, président de l'Algérie

Le président Abdelaziz Bouteflika a fixé jeudi soir au 10 mai la date des élections législatives en Algérie, un scrutin à un tour, lors d’un discours radio-télévisé.

“Nous entamons la nouvelle étape des réformes politiques par la tenue des élections législatives le 10 mai 2012, conformément au nouveau code électoral entré en vigueur”, a-t-il dit dans son message à la nation, après avoir rappelé ses engagements de réformes politiques pris le 15 avril 2011.

Lors d’un conseil des ministres mardi, il a été décidé que le nombre de députés à l’Assemblée nationale algérienne passera de 389 à 462.

Le président a indiqué qu'”il avait interdit à tout responsable ou membre du gouvernement d’utiliser les moyens de l’Etat ou d’effectuer des visites officielles” à des fins électorales.

Un des projets de réforme obligeant tout officiel à démissionner s’il se présentait aux élections avait été rejeté par le Parlement.

Le chef de l’Etat a évoqué jeudi d’autres réformes après le scrutin, sans les identifier.

Il avait annoncé l’an dernier que la nouvelle Assemblée serait chargée d’amender la Constitution, légèrement remaniée en novembre 2008 pour lui permettre de briguer un troisième quinquennat.

Le président a aussi appelé à une “participation massive” surtout des jeunes pour que cette nouvelle Assemblée soit “crédible”.

“J’attends des partis politiques, des syndicats et des organisations de la société civile qu’ils oeuvrent ensemble à mobiliser les électeurs et les électrices, les jeunes en particulier, afin qu’ils s’acquittent de ce qu’implique la citoyenneté, loyale et sincère, de disponibilité à accomplir le devoir civique et politique, à choisir les programmes et juger les hommes et les femmes en fonction de leur probité et de leur compétence”, a-t-il martelé.

“Les institutions administratives ont la responsabilité d’assurer la neutralité de leurs agents”, a-t-il également souligné dans un discours de moins de dix minutes qu’il a lu, lunette sur le nez, les yeux rivés sur son texte.

Le président a insisté sur le rôle des partis dans cette nouvelle page de l’histoire du pays.

Ils “seront incontournables lorsqu’il s’agit de la crédibilité, de l’efficacité et du respect total des règles régissant les prochaines élections législatives”, a-t-il souligné.

Pour ce faire, ils devront “mettre au point des programmes viables et sérieux” avec “des candidats et candidates capables d’assumer pleinement leur mandat parlementaire”.

Dix-sept nouveaux partis ont été récemment autorisés à tenir leurs congrès constitutifs.

L’importance des femmes a également été rappelée par M. Bouteflika qui leur avait accordé une plus grande représentativité dans un projet de réforme qui a été critiqué et amendé.

La loi adoptée leur accorde 20 à 40% des places sur les listes électorales, contre un quota initial de 33% sur toute les listes électorales.

Il faut “ouvrir largement la voie aux femmes et aux jeunes qualifiés de manière à enrichir la composante humaine de nos institutions constitutionnelles de femmes et de jeunes compétents”, a-t-il poursuivi.

L’Algérie a vécu, dans la foulée des révolutions arabes, une vague d’émeutes et de protestations en 2011 qui ont conduit M. Bouteflika à promettre le 15 avril des réformes, pour éviter une mobilisation du type printemps arabe.

Loin de se calmer, les protestataires ont exigé, corps de métier, après corps de métier, des augmentations salariales, de meilleures conditions de travail et de statuts.

L’Etat a majoritairement cédé pendant que les politiques planchaient sur une série d’aménagements législatifs, dont l’opposition non légale a été écartée. Les protestations se poursuivent depuis janvier 2012 mais de manière sporadique.

AFP

 

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