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Le racisme, une forme de schizophrénie paranoïaque…

J’ai toujours pensé que le racisme était le stade suprême de l’imbécilité humaine; le cas Anders Behring Breivik  et son traitement judiciaire vient m’éclairer et corriger mon erreur d’appréciation.

« Les psychiatres qui ont évalué l’auteur des attaques qui ont fait 77 morts le 22 juillet en Norvège concluent qu’il est psychotique, a annoncé le procureur Svein Holden lors d’une conférence de presse. Anders Behring Breivik serait donc inapte à subir son procès et pourrait du coup se retrouver en institution psychiatrique plutôt qu’en prison. 

Selon M. Svein, le rapport des experts-psychiatres Synne Serheim et Torgeir Husby conclut que l’extrémiste de droite a développé avec le temps « une schizophrénie paranoïaque ». 

Breivik a déjà confessé être l’auteur de l’attentat à la voiture piégée contre le siège du gouvernement d’Oslo, qui a fait 8 morts, et des meurtres de 69 jeunes travaillistes réunis sur l’île d’Utoya. Il dit avoir agi pour défendre l’Europe contre le multiculturalisme et l’immigration musulmane. »

Grace à la justice norvégienne et à sa décision qui prend valeur jurisprudentielle, je crois maintenant que le racisme est une forme de schizophrénie paranoïaque dont les symptômes principaux sont des  troubles du raisonnement et donc du comportement, de nature  obsessionnelle compulsive et dont la manifestation ultime peut se traduire par des meurtres en série.

Le cas Martineau

Dans le cas Breivik, ces meurtres ont eu lieu les armes à la main.

Mais que dire de tous ces Breivik du monde qui tuent avec une plume et de l’encre avant autant d’inconséquence  et une tout aussi pernicieuse efficacité?

Vous l’aurez deviné, mon opinion vise certains écrivailleurs sévissant dans la presse du Québec et de Navarre. Entre autres un certain Richard Martineau, faux prêtre de la laïcité intégriste et vraie grenouille de bénitier honteuse, qui ne cesse de se noyer dans le fantasme du Péril islamique et de nous abreuver de  ses vitupérantes obsessions, de ses imprécations   délirantes vouant les musulmans aux gémonies et promettant l’Enfer éternel à quiconque ferait mine de les comprendre ou qui croirait que l’on peut cohabiter avec un musulman.

Il est parti en croisade, c’est sûr; dans la peau et sous l’armure de ce peu recommandable sire que fut Renaud de Chatillon, seigneur – brigand  qui s’en allât délivrer Jérusalem  au prétexte du  salut de son âme mais au vrai motif de saquer et piller, de glaner butin d’or et d’argent, de satisfaire pulsions de meurtre et de sang.

Et il tue, notre Richard Cœur de …; et il tue, il tue la cohésion du Québec si fier de sa diversité humaine et culturelle; il tue l’avenir de notre société  qui se veut inclusive en remuant les sentiments les moins honorables qui se cachent au fond de nos cœurs; il tue l’interculturalisme en tentant de dresser les uns contre les autres les différents segments d’une population qui se veut une et indivisible; il tue l’espoir et l’intelligence…

Mais pour ces tueries massives, lui on ne l’enfermera pas à l’Institut Pinel. Lui, on continuera de le payer pour qu’il finisse de transformer le Journal de Montréal en une feuille de choux infâme, pataugeant dans la lie et dégageant de putrides relents de racisme. On lui offrira même une tribune télévisée pour que ses messages d’exclusion vindicative portent plus loin.

Mais qu’il continue donc; car plus il crie et plus il ressemble à ces faux «imams» de Brossard ou du Caire qu’il prétend dénoncer et dont il est au fond, l’allié objectif dans cette lutte de la bêtise contre l’intelligence, de la folie contre la raison, de l’obscurité contre la lumière.

Abdelghani Dades (Edito Atlas.Mtl numéro 170 du 08 décembre  2011)

 

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