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L’expérience marocaine présentée à Montréal

L’expérience marocaine dans le domaine de la mutualité a été mise en exergue, mardi à Montréal, lors du premier Forum international de l’économie sociale et solidaire (FIESS) auquel prennent part plus de 1.300 personnes venues de 67 pays, dont le Maroc.

Lors d’un atelier sur «les Mutuelles et l’économie sociale et solidaire», animé par des responsables de l’Organisation des entités mutuelles des Amériques (Odema) et de l’Union africaine de la mutualité (Uam), les participants se sont engagés à renforcer les échanges de compétences et du savoir-faire et ont appelé à la conjugaison des efforts pour l’amélioration de couverture du risque maladie et de lutte contre la fragilité socio-économique.

Dans son intervention, Abdelmoula Abdelmoumni, président de l’Uam et président du Conseil d’administration de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), a présenté un bref aperçu sur l’organisation africaine de la mutualité, ses objectifs et ses missions, avant d’exposer à l’assistance le système de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et la couverture sociale, en particulier.

Après avoir souligné que la couverture médicale au Maroc est un sujet de préoccupation pour tous les acteurs socio-économiques et politiques, Abdelmoumni a rappelé que «la nouvelle Constitution consacre pour la première fois les mutuelles et l’économie sociale solidaire dans le sillage des mutations profondes que connaît le Royaume».

«Conformément aux Hautes Orientations de S.M. le Roi Mohammed VI, le secteur de la santé est désormais un des secteurs prioritaires de l’économie sociale et solidaire au vu de sa contribution potentielle en termes de développement humain et économique», a-t-il ajouté.

L’amélioration du niveau de santé de la population marocaine constitue une des composantes essentielles de la politique de développement social, a-t-il affirmé, soulignant que l’une des priorités de l’Etat en matière de santé est d’assurer à toute la population l’égalité et l’équité dans l’accès aux soins.

Revenant sur l’AMO, le responsable marocain a rappelé qu’avant 2005, la couverture médicale était facultative et les bénéficiaires ne représentaient que 1,5 million.

«Conformément aux Hautes orientations royales, et pour faire bénéficier un grand nombre de citoyens d’une couverture médicale décente, le gouvernement marocain a réitéré sa volonté résolue d’aller de l’avant», a dit Abdelmoumni.

A partir de 2005, a-t-il poursuivi, le nombre de bénéficiaires est passé à plus de 5 millions après la mise en œuvre de la couverture médicale obligatoire, précisant que le Maroc compte actuellement une trentaine de mutuelles qui gèrent la couverture médicale complémentaire des adhérents opérant dans différents secteurs d’activité dans les secteurs public et privé, dont la MGPAP est la plus grande avec plus de 400.000 adhérents et 1.000.000 ayants droit.

Deux Caisses ont été chargées, depuis août 2005, de la gestion du Régime de l’Assurance maladie obligatoire de base à savoir la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) pour les fonctionnaires et agents de l’Etat, des Collectivités locales et des établissements publics et semi-publics, et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour les employés du secteur privé, a-t-il dit.

Le président de l’Uam, qui regroupe le Maroc, la Tunisie, le Sénégal, le Mali, le Bénin, la Côte d’ivoire, la Mauritanie, le Burundi, la République Démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Cameroun, le Burkina Faso, le Niger, les îles Comores, la Guinée, le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, a appelé, d’autre part, à consolider et développer les liens de solidarité avec les mutuelles à travers le monde, réaffirmant que «la mutualisation de la population africaine est plus que nécessaire pour accompagner les réformes économiques, politiques et institutionnelles que connaît notre continent».

Pour lui, l’Uam, dont le siège est à Rabat, est venue répondre à un besoin ponctuel avant de devenir une idée puis un projet qui se transformait en une volonté, avant d’être un patrimoine commun, un futur facteur de progrès social et une garantie de croissance.

«Nous ne pouvons donc que nous féliciter mutuellement et nous encourager d’avantage puisque les mutuelles des pays de l’Amérique latine veille elles aussi au bon développement de la mutualisation et constituent une valeur ajoutée aux pays d’Afrique», a ajouté Abdelmoumni, rappelant la signature en 2010 d’une convention de partenariat entre l’Uam et l’Odema.

Il a aussi mis l’accent sur l’importance de cette rencontre qui traduit les objectifs de l’Uam qui se veut un pont entre les organisations internationales, les pays avancés en matière de mutualité et les mutuelles africaines, se déclarant «convaincu» que c’est à la faveur d’un statut et d’une bonne gouvernance fondés sur les principes et les valeurs de la mutualité, que les mutualistes peuvent relever les défis de l’accès à la protection dans un contexte rendu plus risqué par la crise économique et financière que connait le monde.

Dans une déclaration à la MAP, à l’occasion de ce Forum international, le secrétaire général du ministère des Affaires économiques et générales, Monkid Mestassi, a indiqué que les travaux de ce Forum international seront l’opportunité pour les participants marocains de présenter leurs expériences dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, citant les différents chantiers lancés dans le cadre de l’INDH.

Ainsi, pour le responsable marocain la conception de la stratégie nationale pour le développement humain a toujours été étroitement liée aux objectifs du développement durable et de la lutte contre la précarité, l’exclusion et la pauvreté. Avec l’INDH, le Maroc est définitivement orienté vers un développement économique à caractère social, avec notamment la création de l’emploi et des activités génératrices de revenu, a-t-il dit.

Cette stratégie marquera ainsi à jamais l’orientation du Maroc vers un développement qui place l’élément humain au centre de ses priorités, a affirmé Mestassi.

La rencontre de Montréal sera aussi l’occasion «pour apprendre des autres pays avancés» en la matière, a-t-il ajouté, rappelant l’intérêt particulier accordé par le Maroc à la question de la protection sociale, à la modernisation des régimes de prévoyance sociale et à l’amélioration de leurs prestations.

Plus de 1.300 participants d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe prennent part à cette rencontre qui se tient du 17 au 20 octobre à Montréal.

Des acteurs de l’économie sociale et solidaire, des représentants des pouvoirs publics, des chercheurs et des représentants d’institutions internationales animeront ce Forum international qui sera marqué par l’organisation d’un trentaine d’ateliers pour permettre aux participants de partager leurs expériences.

Outre Abdelmoumni, la délégation marocaine est composée de représentants du ministère des Affaires économiques et générales, de l’Agence de développement social et du Réseau marocain de l’économie sociale et solidaire.

Par MAP

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