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Printemps arabe: Bruxelles veut lancer des négociations commerciales

Catherine Ashton entre Miguel Angel Moratinos et Karel De Gucht le 25 janvier 2010 à Bruxelles. /DR

La Commission européenne a annoncé lundi qu’elle allait proposer avant la fin du mois d’octobre d’ouvrir des négociations avec l’Egypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie en vue de signer des accords de libre-échange comme l’UE s’y est engagée dans la foulée du printemps arabe.

“Nous allons proposer un mandat de négociations avant la fin du mois prochain pour les quatre pays concernés: Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie”, a annoncé le commissaire au commerce, le Belge Karel De Gucht, à l’issue d’une réunion à Bruxelles des ministres européens du Commerce.

“Pour la Libye, on peut attendre un peu, ça prendra plus de temps”, a-t-il estimé en rappelant que, bien que des négociations aient commencé avant le début des événements qui ont conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi, “nous pensons désormais qu’il faut redémarrer les négociations sur une autre base”.

Les négociations ne démarreront pas pour autant sur les chapeaux de roues, a-t-il prévenu, appelant à “être réalistes”.

“Dans certains de ces pays nous en sommes encore à la période post-révolution et nous pouvons préparer des négociations, mais il faut savoir que certains pays souhaitent attendre que des nouveaux gouvernements démocratiquement élus soient en place”, a-t-il dit.

“Il s’agit aussi d’avoir à l’esprit la capacité institutionnelle” des pays concernés à mener ce type de négociations hautement techniques, a-t-il remarqué.

Dans la foulée du printemps arabe, l’UE s’était engagée en juin à rénover sa politique à l’égard des pays de son voisinage méditerranéen et à signer avec eux une nouvelle génération d’accords commerciaux.

Plus généralement, Bruxelles avait aussi proposé que la politique de l’UE à l’égard de ses voisins soit davantage conditionnée que par le passé aux pays procédant à des réformes démocratiques.

Dans un document obtenu par l’AFP et soumis au débat des ministres, la France a soutenu lundi l’idée que les négociations ne soient “lancées qu’avec des pays engagés dans un processus de transition démocratique” tout en plaidant pour que les conditions politiques ne soient “pas trop restrictives, au risque d’être contre-productives”.

Paris a également plaidé pour que “quatre mandats distincts” soient rédigés pour la Tunisie, l’Egypte, le Maroc et la Jordanie, ce qu’a rejeté le commissaire au Commerce.

“Nous voulons partir d’une plateforme commune”, a précisé M. De Gucht, tout en admettant qu’au final, “le résultat ne sera pas forcément le même, c’est évident”.

L’UE est déjà liée à ces quatre pays par des accords d’associations qui comportent des volets commerciaux.

AFP

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